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Affaire(s) FFF : toute ressemblance avec l'OL serait fortuite... – L’Édito du lundi #5

Le 27.02.2023 par OL_ympique

À la Fédération Française de Football, rien ne va plus. Noël Le Graët est violemment tombé de son piédestal, et la Lyonnaise Wendy Renard a désormais lancé une fronde contre la sélectionneuse Corinne Diacre. L'institution FFF a besoin d'un bon coup de polish. Un peu comme un certain club du Rhône, non ?

Un président installé depuis des années, tout-puissant, déconnecté et capable de déclarations lunaires, qui finit par rejeter la moindre critique, officiellement pour le bien de l'Institution. Des décisions opaques et critiquées. Des révélations problématiques au sein de cette même institution. De qui parle-t-on ? La réponse n'est pas si évidente, et c'est troublant. La Fédération Française de Football se retrouve aujourd'hui plus ou moins obligée de se renouveler au karcher, mais d'autres places du football français devraient s'en inspirer. L'OL en fait, évidemment, partie.

Un establishment remis en question

Avant toute chose, il faut dire qu'on ne peut pousser la comparaison OL-FFF trop loin : de nombreux témoignages ainsi que l'audit commandé par le Ministère des Sports vont dans le sens de comportements au mieux immoraux et au pire illégaux de M. Le Graët, qui à eux seuls justifient sa mise en retrait et sa probable démission. Il n'est pas question ici de cet aspect, gravissime. On peut toutefois reprocher à l'Olympique Lyonnais de rester trop discret et trop peu réactif face à certaines polémiques sensibles : une jeune joueuse virée du centre de formation ayant dénoncé les agissements d'un entraîneur U16, Jérôme Boateng condamné pour violences conjugales, Alain Caveglia accusé de faits similaires, Vincent Ponsot pointé du doigt par Sara Gunnarsdottir pour sa baisse de salaire pendant sa grossesse, etc.

À l'OL comme à la FFF, sur les sujets extrasportifs comme sportifs, cacher la poussière sous le tapis est une tendance bien trop à la mode. Dirigeants et membres des staffs tiennent à leurs postes. L'establishment s'accroche aux branches. Et à l'OL plus encore qu'à la FFF, l'impression donnée est celle d'une bande de copains qui se serrent les coudes et qui ont bien du mal à s'ouvrir ou à se séparer, alors que cette ouverture permettrait d'apporter sang neuf et ambition. L'arrivée très récente de Sonny Anderson au poste de conseiller sportif ne contredit pas vraiment ce constat.

Finalement, têtes dirigeantes et influentes se cachent souvent derrière leur institution, Fédération ou club. A lire les mots utilisés par la FFF dans son communiqué dénonçant la mutinerie lancée par Wendy Renard en équipe de France féminine, on sent bien qu'il y a une volonté de se placer au-dessus du lot et de diaboliser les critiques. Du côté de l'OL, les communiqués visant l'attitude critique des supporters est même devenue une tradition. Les déclarations sans tact d'Aulas concernant Juninho relèvent aussi de cet acharnement systématique contre toute remise en question de l'ordre établi. Tout cela relève évidemment de la communication, mais n'est pas anodin.

Le cas de Bruno Genesio, qui a subi des critiques d'une ampleur exceptionnelle mais qui a été défendu corps et âme par le club, prouve pourtant que la surprotection a l'effet pervers de raviver les tensions. Jean-Michel Aulas souffle ainsi souvent sur les braises avec ses déclarations et tweets, appelant sans arrêt à une union sacrée qu'on traduira par une omerta forcée.

Le moment de la rupture

Dans ces conditions, il est logique que le torchon brûle jusqu'à une rupture. La FFF a atteint ce stade, après une déclaration de Noël Le Graët sur Zinédine Zidane. Cet irrespect est peu de chose à côté de ce qui lui est reproché, mais ces mots ont eu l'effet d'une goutte d'eau, faisant déborder un vase déjà bien trop plein.

Dans le Rhône, la pression monte depuis plusieurs saisons. Alors, où en est le vase ? Combien de gouttes d'eau faudra-t-il pour le faire déborder ? Les supporters de l'OL accumulent déceptions et colère, et se heurtent à un mur lorsqu'ils demandent des comptes au club. Les groupes comme les Bad Gones, longtemps restés discrets au sujet des dirigeants, manifestent désormais pour demander des changements structurels importants. Pendant ce temps, la situation sportive du club reste particulièrement inquiétante. Rappelons que l'OL vient de battre difficilement le bon dernier de Ligue 1, Angers.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.