Anesthésie totale - L'Édito du lundi #11
Le 14.08.2023 par OL_ympiqueLa saison 2023-2024 de l'Olympique Lyonnais s'est ouverte sur une défaite à Strasbourg, après une préparation ô combien pénible. Mais la chose est devenue si évidente, si habituelle, si lassante, que le sentiment qui domine relève de l'anesthésie.
13 août 2023. L'Olympique Lyonnais a débuté son énième saison de Ligue 1, la première de l'ère post-Aulas. Le changement tant attendu pour tourner une page et relancer la machine après des années de régression s'est opéré sur le papier avant l'été. Désormais, les supporters et suiveurs attendaient de voir les rouages de l'OL made by Eagle Football. De voir les grands débuts. Enfin, à vrai dire, celles et ceux qui s'attendaient à des « grands débuts » étaient bien rares.
Ces « nouveaux » rouages ont en effet terriblement coincé à la Meinau, où les gones ont perdu leur match inaugural face au RC Strasbourg (2-1). Un nul n'aurait pas été volé, surtout en fin de match, mais les faits sont là : l'équipe a confirmé qu'elle ne semblait pas prête. Pas pour une saison ambitieuse en tout cas. Mais en fait, les rouages coincent déjà depuis des semaines, surtout depuis que la DNCG a décidé de limiter le mercato lyonnais. L'OL étant une formidable raison de désespérer depuis plusieurs saisons, ces nouveaux rebondissements ne sont toutefois en rien venus ébranler le sentiment des supporters. Le navire coule toujours, la brèche n'est pas colmatée même si le pavillon a changé, et les fans se sont habitués à patauger.
Si on regarde l'OL de la saison dernière, qui s'est achevée sur une nouvelle et inquiétante non-qualification européenne, le jeu des sept différences avec l'OL qui a débuté cet exercice 2023-2024 a de quoi faire peur. L'effectif n'est pas meilleur s'il n'est pas carrément plus faible. Il faut espérer que Barcola ne suivra pas Lukeba dans sa fuite aussi compréhensible – si on met l'amour du club formateur à la poubelle, évidemment – que frustrante. Les sanctions empêchent toute arrivée d'envergure dans ce mercato. La défense ne rassure pas. Le milieu s'annonce toujours aussi peu créatif. Paquetá, Guimarães, c'est loin, si loin... Quant au staff, il semble se contenter de tout cela. En fait, Laurent Blanc a l'air résigné. Pas de révolte à attendre de son côté. Comme un symbole d'un ADN OL, qui a peut-être bien muté pour s'adapter aux galères et au milieu de tableau de la Ligue 1.
Alors non, perdre contre Strasbourg n'a rien de honteux, et un faux pas en début de saison ne conditionne pas plus celle-ci qu'une grande victoire. Les débuts de Sylvinho à l'OL s'étaient bien faits en fanfare avant un crash. Mais tout le monde sait bien que cette défaite-là est loin d'être anecdotique. Elle confirme les craintes, efface des espoirs.
On ne peut qu'espérer qu'en coulisses, la volonté d'amélioration soit véritable avec les nouveaux actionnaires, mais simplement grandement handicapée par la décision de la DNCG. On peut l'espérer, et croire en un miracle, mais en attendant, c'est sous anesthésie générale qu'on débute cette saison. Pessimisme, réalisme, optimisme, on ne sait plus quoi en penser. En espérant que le tout ne vire pas, un jour ou l'autre, au coma...