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Après Lens-OL : Bosz, Ponsot et Aulas sont sur un bateau...

Le 03.10.2022 par OL_ympique

Quatre défaites d'affilée en championnat, pour une 7e place à la J9. En s'inclinant à Lens ce dimanche (1-0), l'Olympique Lyonnais a réalisé une performance qui n'avait plus été vue au club depuis le début des années 1990. Bosz, Ponsot et Aulas sont sur un bateau. Le bateau coule. Qui reste ?

Perdre à Lens, par un score aussi serré qu'un 1-0, là n'est pas le problème. Les Lensois sont talentueux, et ils avaient déjà fini au-dessus de l'OL au classement la saison dernière. Finalement, le score est plutôt logique. Certains, dont le président Jean-Michel Aulas et Peter Bosz, ont critiqué l'arbitrage. Mais d'autres, beaucoup d'autres, ont surtout vu que durant tout le match, les Gones n'ont pas été à la hauteur, avec des absences dans le XI lyonnais certes, mais aussi des joueurs capables de faire bien mieux que ce qui a été proposé. Plus qu'une défaite, ce match a été la confirmation que l'OL ne va, de nouveau, pas bien.

Une série record

Au XXI^e siècle, c'est la première fois que l'OL enchaîne quatre défaites d'affilée en Ligue 1. Pour les jeunes supporters, cette équipe serait donc l'une des plus mauvaises, si ce n'est la plus mauvaise, de leur vivant ? Statistiquement, pour la caricature, on serait tenté de dire que oui. En tous cas, le ressenti de bien des fans va dans ce sens. Les réactions à la sortie du stade et sur les réseaux sociaux l'ont démontré. Le retour au club d'Alexandre Lacazette et Corentin Tolisso cet été ne suffisent pas à divertir des supporters qui voient bien que l'OL n'arrive pas à rivaliser avec le haut du tableau. Contre Lorient (3-1), Monaco (2-1), Paris (1-0) et Lens (1-0), les Lyonnais ont lâché des points face à plus forts qu'eux. Résultat : ces quatre équipes sont, après 9 journées, devant l'OL (7^e) au classement. Comme quoi, le budget ne fait pas tout.

Lacazette face à des Lensois

Pourtant, cette équipe n'est pas hideuse, loin de là. Face à Lens, Peter Bosz devait faire avec des absents, et il n'a pas manqué de le souligner après-match. Sauf que sur le terrain, on trouvait tout de même des Lacazette, Cherki, Caqueret, Tagliafico, etc. Pas vraiment le bas du panier, même si on y ajoute les joueurs les moins populaires de l'effectif. Encore faut-il qu'ils aient quelque chose à proposer ensemble, une idée directrice, un plan de jeu, de l'ambition. Cela n'a pas été le cas, et lors des crises de résultats, c'est bien souvent là qu'il faut chercher les racines du mal.

Le coach Bosz ne trouve pas la bonne recette, et si cela peut arriver sur un match, c'est évidemment moins acceptable sur la durée pour un club qui vise la qualification en Ligue des Champions. Avant lui, d'autres avaient fait face à ce problème, de Bruno Genesio à Rudi Garcia en passant par Sylvinho. Les crises de résultats s'enchaînent depuis plusieurs saisons à Lyon, avec certes des formes et des conséquences différentes, mais toujours un même problème : le navire OL est à la dérive et il faut sans cesse lancer des S.O.S.

Le bateau coule

Non, Lens n'est pas un iceberg, le navire OL coulait déjà avant cette nouvelle déception. Il coule doucement depuis plusieurs saisons. Bosz est d'ailleurs devenu capitaine d'un bateau qui prenait déjà l'eau, même si Juninho tentait alors de colmater les brèches. En faisant venir à Lyon Lucas Paquetá et Bruno Guimarães par exemple, il avait renforcé à vue d'œil l'effectif rhodanien et donné une personnalité à l'équipe. Mais il a quitté le navire, usé par des remous internes, et Paquetá et Guimarães ont suivi le mouvement, pendant que des éléments bien plus critiqués pour leurs performances décevantes, comme Karl Toko-Ekambi, ont été conservés. L'absence de Paquetá se fait d'ailleurs beaucoup remarquer dans le jeu lyonnais depuis quelques matchs. Son départ n'est pas anodin quand on sait que les dirigeants lyonnais sont régulièrement pointés du doigts pour leurs choix jugés financiers plutôt que sportifs.

Paqueta

Bosz est évidemment en danger, même s'il l'a régulièrement nié en conférence de presse. Il ne tiendra pas sa place très longtemps à ce stade. Tactiquement, on ne retrouve plus ses belles idées vues à l'Ajax. Ses choix interrogent, son plan de jeu n'est pas clair, et ses réactions après les dernières défaites laissent perplexes la plupart des supporters. « Les quatre défaites [de la série, ndlr] sont différentes dans leur contenu » a-t-il analysé après Lens, semblant toutefois perdu quant aux solutions à apporter.

Le bateau continue de couler et Jean-Michel Aulas en a profité pour se relancer sur Twitter, où il a défendu Bosz (ce qui est rarement bon signe pour un entraîneur lyonnais) et l'OL, tout en ciblant l'arbitrage et en dénonçant un bashing. Les supporters lyonnais sont toutefois lassés de ces tweets qui relativisent les crises et appellent à l'union sacrée.

Ces derniers temps, la colère se cristallise sur un autre homme fort du club, Vincent Ponsot. Le directeur du football a d'ailleurs été dernièrement vivement critiqué par Juninho lui-même, sur les ondes de RMC. Accusé de trop se mêler du sportif tout en se concentrant trop sur les finances du club, il est vu comme l'un des grands responsables du naufrage de l'OL. Son influence au sein du club est en tous cas claire, et les supporters lui demandent de plus en plus des comptes.

Les coachs et les joueurs changent, mais la direction dans son ensemble reste, et ses choix ne font plus l'unanimité depuis longtemps. Composition du staff, qualité de l'effectif, ambitions dans le jeu : les critiques, parfois acerbes, s'accumulent au fil des ans. Et sur le terrain, les résultats donnent plutôt raison à ceux qui demandent des changements forts, voire structurels. Depuis 2019, l'OL n'a plus fini dans le TOP 3 de la Ligue 1. Loin des places européennes en ce début de saison, le club ne peut pas se permettre d'être encore une fois non-européen la saison prochaine, et la réaction se fait attendre. Pendant ce temps, le rachat américain traîne et les changements qu'il apportera sont confus. Cela fait beaucoup d'incertitudes pour l'avenir lyonnais.