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Avante! #VDT25

Le 19.08.2019 par tyfoun

10 ans, 2 mois, 23 jours et 21h que les lyonnais attendaient ce moment. Une attente qui a semblé interminable. Une attente pendant laquelle Lyon a connu plusieurs ères. Une période pendant laquelle l’OL a déménagé, mais n'a pas beaucoup rempli l’armoire a trophées.

Un retour tant attendu

Donc, il est de retour. Les lyonnais comptent sur lui pour insuffler à nouveau une faim de trophées ! Depuis que son retour est annoncé, les supporters de l'OL ont coché ce retour au Groupama Stadium pour retrouver Juninho, lui souhaiter la bienvenue et lui rappeler l’amour que cette ville lui porte.

Deux mois que les lyonnais ne parlent que de ça, de cette vague brésilienne qui déferle à nouveau entre Rhône et Saône. En plus de Juninho et de Sylvinho, les arrivées de Jean Lucas et Thiago Mendes ont rappelées l’OL à ses souvenirs auriverdes.

Certains n’ont pas tenus deux mois et ont garnis les tribunes des matches amicaux dans leurs ambiances bon enfant où même les résultats ne comptent pas vraiment : comme les joueurs, les supporters venaient faire leur préparation, chauffer les cordes vocales pour qu’elles soient prêtes ce 16 août.

Le Jour J arrive, ce jour tant attendu, la reprise de la saison, le retour des ambitions. Après une victoire 3-0 prometteuse à Monaco, on va retrouver l’OL dans un match que l’on aurait considéré comme dangereux la saison passée. Mais un match qui va nous montrer si l’OL saura se montrer emballant cette année.

On revêt le maillot qu’on a acheté par pur nostalgie, par pur emballement, le maillot de cette année floqué Juninho. Comme un clin d’œil, le frangin qui m’accompagne en tribune porte celui de 2009 avec lequel le brésilien avait fait ses adieux.

Un stade des grands jours, en plein été

Les stades du mois d’août sont rarement pleins, qui plus est un vendredi en plein pont du 15 août. Cela n’annonçait rien de bon pour le remplissage du Groupama Stadium. Cependant, le match a Monaco combiné au changement de staff promettaient trop de spectacle pour que le stade ne se remplisse pas. Et en arrivant sur le parvis 1h30 avant le coup d’envoi, on sent que le stade sera plein. Le parvis fourmille de supporters en armure lyonnaise…

Beaucoup de maillots floqués du nom de l’ancien capitaine iconique, sur des anciens mais aussi des enfants qui ont entendu leur père conter les exploits du brésilien et qui savent déjà ce que signifie son retour... Il y a ce parfum de nostalgie avec des embruns d'enthousiasme, il génère une sorte d'impatience incontrôlable, cette envie de repartir d'une page blanche, d'écrire un nouveau chapitre de communion entre les lyonnais et leurs équipe.

On prend le temps de s’arrêter pour prendre une bière - je vous rassure madame la ministre je rentre en tram, je pourrais en prendre une deuxième dans la soirée et ça ne me tuera pas. Si l’OL s’est réinventé au niveau sportif, rien de neuf à la buvette... Tant pis on peut pas tout avoir, on file prendre nos places au virage nord intermédiaire, dans l’axe des buts et dans les premiers rangs : on ne change pas les habitudes.

Les cordes nous indiquent ce qu’on imaginait déjà, c'est-à-dire un gros tifo vertical, et on devine déjà ce qu’il représentera. Les joueurs ne sont pas encore à l’échauffement que l’anneau supérieur est plein, rarissime dans le stade du Parc OL. Dès l’entrée des gardiens pour leur échauffement, l’ambiance monte d’un cran, les cordes vocales grincent un peu, la reprise va être compliquée. Allez, on prend une lampée pour adoucir la gorge. Les 16 autres joueurs rentrent et le virage montre aux nouveaux ce que peut-être l’ambiance au Kop Virage Nord. Vient le moment de se taire, de laisser les cordes se coordonner pour la montée du Tifo à la gloire du brésilien, tout le Kop compte d’une seule voix « 1, 2, 3, Montez ! », l’écharpe d’abord puis le visage de l’homme aux 44 coups-francs s’élève devant le virage nord et quand les responsables fixent les cordes, tout le Kop reprend le chant à la gloire du brésilien. Le rythme, les paroles sont gravées à jamais en chacun des lyonnais. Dix ans semblent tout à coup s’être écoulés comme 24 heures. Les larmes de quelques anciens en tribunes montrent à quel point ce retour fait du bien à tout un peuple. Le stade suit et nul doute que le brésilien - parti se réfugier au calme en tribune de presse - accuse le coup de l’émotion. Mais une fois l’hommage fini, la vérité du terrain seule fera fois.

Un OL métamorphosé

Quand la bâche descend, petit à petit l’ambiance traditionnelle reprend le pas. Le Kop accompagne le pressing des joueurs à la perte de balle par des broncas mémorables avec comme objectif de déstabiliser les joueurs adverses, mais c’est une habitude dure à prendre, le virage préférant se déchaîner pour ses chants traditionnels. Très vite on voit la différence avec l’année dernière, les joueurs donnent tout, tout le monde défend et se donne à fond, un comportement de guerrier qui permet au virage de maintenir les chants au niveau dont il est capable, les cordes vocales continuent de piquer mais tant pis on assurera la récupération plus tard.

Puis vient cette dixième minute celle qui sonne comme un symbole, le porteur du numéro 8 trouve le chemin des filets d’une frappe de l’entrée de la surface. À l’image d’un Alexandre Lacazette qui devait être le premier buteur au Groupama Stadium, Houssem Aouar devait être le premier buteur à domicile de l’ère Juninho. Lui que les lyonnais attendent un peu comme l'héritier se montre ce soir-là à la hauteur. Le stade bascule dans l’euphorie.

Là où un OL 2018-19 aurait peut-être levé le pied, nous voyons les gones continuer de mettre la pression. Les lyonnais se créent certes peu d’occasions mais ils font courir les angevins et font les efforts ensemble à chaque perte de balle. On constate que petit à petit le SCO perd pied, le public maintient le niveau entraîné par l’envie des 11 joueurs sur le terrain. Lucas Tousart gratte un nombre de ballons incroyable et déstabilise le bloc angevin par des passes tranchantes venues de l’arrière. Tout le monde fait preuve d’exemplarité, alors les 6000 lyonnais du Kop s’alignent. On est tellement heureux de voir enfin une équipe à la hauteur de la combativité d’un Kop qui a toujours été exemplaire. Puis Angers craque à 3 minutes d’intervalles : Moussa Dembélé et Memphis Depay trouvent tour à tour le chemin des filets et à chaque action on retrouve à l’origine une passe verticale de Lucas Tousart.

À la mi-temps nous en profitons pour reprendre notre souffle, on se dit qu’enfin l'OL a trouvé la solution contre les blocs bas, enfin Lyon va avoir des solutions dans ces matchs qui n’en présentaient pas. Reste la question de la deuxième mi-temps : Lyon va-t-il gérer ou maintenir la pression ?

Une euphorie collective

Ils vont mettre deux minutes pour nous rassurer : Aouar est de nouveau à la dernière passe, une louche génialissime par-dessus la défense pour une frappe instantanée de Memphis fait basculer le stade dans l’euphorie collective.

Cet OL est un tueur, cet OL ne lâche rien et maintient son jeu quelque soit le score, on en chante de bonheur, nous aussi on va maintenir l’euphorie, chants après chants le volume monte. Le 5eme but de Dembele va lever un stade, le virage supérieur ne se rassoit plus tous les lyonnais chantent à l’unisson. Une telle joie, un tel bonheur cela fait 3 ans que Lyon ne l’a pas vécu depuis un certain Lyon-Monaco. Dembélé sort avec un stade levé pour scander son nom.

Les lyonnais sont euphoriques, à plusieurs reprise le virage nord fait lever le stade pour reprendre ses chants avant de claquer un Ahou mémorable. Quel bonheur de voir 50000 personnes dans une telle communion avec son équipe. Le 6eme but est un total régal de Memphis qui sert Jean Lucas et un fond de chant à la gloire de Juninho va parachever la soirée. Après avoir repris une nouvelle fois le chant en l’honneur du nouveau directeur sportif, le virage nord lancera une Ola changeant de chant à chaque passage de celle-ci au virage, l’ambiance est belle et notre sourire immense. Le coup de sifflet final arrive presque trop vite tant on aimerait profiter de ce genre de soirée. Les plus heureux resteront encore une vingtaine de minutes dans le virage pour inaugurer leurs chants qui parlent de ces supporters nés à Gerland et qui n’ont qu’une ambition, celle de voir l’OL champion… on a tous envie de croire ce soir que ce rêve pourrait ne pas en être un.

Photo en tête d'article : @MaxOL69

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.