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Bilan Mi-saison 2017-18 [4/5] – Plan A, plan... après « A » c’est quoi déjà ?

Le 13.01.2018 par joh

L'Olympique Lyonnais a prouvé cette saison être une équipe redoutable en contre. Hélas, tous les matchs ne se ressemblent pas et d'autres nécessitent une approche différente, quitte à changer de système...

Un changement de philosophie de jeu

Bruno Génésio l’avait annoncé cet été, l’OL allait jouer différemment en 2017-18 : « Le jeu sera plus varié que la saison passée. On avait l’habitude d’avoir la possession du ballon avec du jeu dans des espaces réduits. On sera encore capables de faire ça mais aussi de jouer plus vite vers l’avant… Il faut du temps pour travailler les automatismes, la philosophie de jeu avec autant de changements ». En somme, l’OL qui devait généralement écarter le bloc adverse pour se créer des solutions a ainsi pris un grand virage pour se calquer sur ce que font des équipes comme l’Atletico Madrid. En jouant plus bas, l’idée était de bénéficier de plus d’espaces exploités par la vitesse et la technique de l’effectif lyonnais.

Et depuis le début de la saison, cette « tactique » a été payante très régulièrement, notamment lorsque les équipes adverses avaient envie de produire du jeu. On se souvient de la 1ère journée du championnat avec une équipe de Strasbourg courageuse ou encore de l’AS Monaco qui était venu s’incliner au Parc OL, mais on se souvient surtout de la prestation lyonnaise au Parc des Princes contre le PSG où les Gones avaient causé de nombreux soucis aux locaux !

Si cette façon de jouer s’est montrée efficace, c’est aussi en partie grâce aux joueurs présents dans l’effectif : le jeu direct des milieux de terrain tels que Tanguy Ndombele ou Houssem Aouar, couplé à les individualités en attaque, Memphis Depay dans la percussion, Mariano Diaz à la finition, Nabil Fekir en métronome et la justesse de Betrand Traoré ont permis à l’OL de connaître à plusieurs reprises la victoire.

Un Plan B est-il trop demandé ?

Certes, il y a des satisfactions dans ce nouvel OL. Mais il y a également de nombreuses choses à régler et c’est bien la capacité de l’OL à s’adapter aux situations qui fait défaut au club cette saison. Si la philosophie de Génésio a bien fonctionné face à des équipes joueuses, elle s’est avérée peu efficace lorsque l’adversaire nous laissait délibérément le ballon. Contre le LOSC, Nantes ou Montpellier, il était d'ailleurs assez criant de constater que nos joueurs étaient incapables de mettre le boxon dans le bloc adverse. Et il paraît évident que ce n’est pas un souci de talent, l’OL dispose de plusieurs joueurs capables d’éliminer leur vis-à-vis facilement.

Nabil Fekir et Bertrand Traoré n'y arrivent pas face à Nantes

Le premier défaut de l’OL se situe à la relance. En passant en 4-2-3-1, on se prive aussi d’un 6 sentinelle capable de se mettre entre les deux défenseurs afin de donner une solution supplémentaire à ces derniers en charge d’effectuer la première relance. Au lieu de ça, les milieux ne décrochent pas, les défenseurs sont donc plus facilement mis en difficulté face au pressing adverse et sont naturellement plus vulnérables, ce qui les oblige à dégager loin devant. En soi, contre une équipe jouant haut ce n’est pas gênant car cela permet d’exploiter les éventuels espaces dans le dos, mais lorsque l’adversaire est situé plus bas, c’est dommageable car les attaquants peuvent difficilement prendre les défenses de vitesse.

Le second problème identifié est l’absence de mouvements autour du porteur du ballon lorsque l’équipe tente de faire du jeu. Le jeu en triangle a disparu et on a comme l’impression que les phases de possession ne sont absolument pas travaillées sous prétexte que l’OL devrait seulement jouer en attaque rapide. Contre Montpellier ou Nantes, deux matchs où l’on a été incapable de marquer, les joueurs étaient totalement perdus, visiblement pas habitués à devoir manœuvrer une équipe en bloc bas. Dramatique à ce niveau là… À l’inverse de Lucien Favre : le technicien de l’OGC Nice a inculqué dès son arrivée plusieurs systèmes à ses joueurs afin de pouvoir adapter sa façon de jouer si l’adversaire cause des problèmes. Résultat, les sudistes ont remonté le score à plusieurs reprises. L’OL de Génésio en est bien loin, le simple fait de devoir essayer un autre dispositif semble être le bout du monde.

Bruno Génésio parviendra-t-il à trouver la recette pour être plus efficace lorsque son équipe a le ballon ? Contre Nancy ce n’était pas encore le cas. Il n'y a plus qu’à espérer qu’il est sur le dossier...

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par joh, membre du Café du Commerce OL.