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C'est comme une maladie #VDT18

Le 02.10.2018 par tyfoun

L'OL de ces dernières saisons se résume bien trop souvent à de belles périodes succédées par des épisodes de crise incessants. Tel un gros rhume qui revient toujours quand vous pensez l'avoir éradiqué. Retour sur la soirée du samedi 28 septembre et hommage à une icône nationale, disparue ce lundi.

Ils se voyaient déjà en haut de l'affiche

Les lyonnais se voyaient déjà quitter ce rythme morose qu'ils avaient pris en ce début de saison. Après un exploit monumental à Manchester, une victoire de maître face à Marseille qui nous avait fait vibrer et une maîtrise presque totale face à Dijon, l'OL se croit soigné. Et pourtant, on part au stade avec ce petit doute dans le coin de la tête. Nantes, c'est l'adversaire facile de bas de tableau, qui galère en début de saison et en même temps, on sait que c'est le portrait robot parfait de l'équipe pour se planter. Les rhodaniens ont l'art de relancer les équipes en difficulté. Alors quand on arrive au stade encore baigné par le soleil, on sent que c'est les nantais qui risquent d'êtres emmenés au pays des merveilles. On s'installe en tribune, on voit une composition qui est là pour faire tourner des joueurs qui ont beaucoup donné : Rafael, Ferland Mendy et Tanguy Ndombele sont laissés au repos. Les premiers doutes sont permis.

Avant l'entrée des joueurs, résonne cette musique, qui petit à petit semble partie pour devenir l'hymne du club. Ce qui en soit n'est pas pour nous déplaire car contrairement à ses prédécesseures, elle reprend des chants célèbres du virage, des chants de supporters. Sur un tempo plus lent, elle permet à tout à chacun d'en mémoriser les paroles. Et malgré la sono, on entend déjà que le stade la fredonne. On tient peut-être ce chant, qui chanté par tous, pourrait nous faire frissonner avant le match. Un hymne a le pouvoir de fédérer, mais aussi de rendre nostalgique, et ce chant qui parle de l'OL, de son histoire mais aussi de l'histoire de la ville, en a toutes les caractéristiques.

Non, nous n'avons rien oublié

Côté Kop, on laisse les histoires fâcheuses de côté. Fuite pour certains, sagesse pour d'autres. Je préfère ne pas prendre parti et espérer que les coupables seront sanctionnés sans condamner la majorité. Symptôme de cet OL, schizophrène à l'annonce du nom de Bruno Genesio, beaucoup applaudissent mais les irrésistibles sifflets se font entendre. Non tous n'ont pas oublié les purges de début de saison, tous n'ont pas oublié Strasbourg, Amiens, Nice, Caen... Tous n'ont pas oublié que l'entraîneur lyonnais a fait semblant de ne pas être au courant pour les banderoles. Et si le Kop soutient toujours les joueurs et chantent pour les galvaniser, il ne fait guère de doute qu'avec le coach, ils n'oublieront pas la dernière interview d'un soir de mai 2018.

Et le jeu lyonnais ne va pas les aider. Les gones ont gagné en 4-4-1-1 face à Manchester City et ce dispositif semble être prêt à être épuisé jusqu'à ne plus marcher. Mais voilà, Nantes est organisé, presse haut et met du rythme, les lyonnais bafouillent et semblent perdus à l'image d'un Memphis Depay qui n'est désormais plus à sa place sur ce coté gauche où le joueur a du mal à prendre de la vitesse et de la profondeur. En tribune, on chante. Pourquoi ? Car on y met notre envie dans l'optique de transmettre notre énergie aux joueurs. Quand vous êtes au stade, chanter pour encourager, c'est la partition de chaque supporter qui a envie de se sentir impliqué, comme s'il était sur le terrain. Devant la télé on crie, on s'emporte sur les décisions, au stade on évacue la pression en chantant avec la force d'un Kop.

Les premiers frissons ont lieu devant le virage nord, là où attaque... le FC Nantes.  Une reprise de volée bien au dessus, puis un centre dangereux. Le virage redouble de voix, par plaisir? Non. Par colère? Sûrement. Ce sont des chants pour réveiller les joueurs, les faire sortir de leur torpeur, leur rappeler qu'ils jouent chez eux et que dans nos murs ils doivent lever la tête et se battre. Car non, les supporters n'oublieront pas ce qu'il se passe à la maison. Et puis le magicien parle, Houssem Aouar fait parler son génie, après un bon centre de Fernando Marçal , longtemps laissé au placard après une blessure « diplomatique », il trouve Moussa Dembele qui remet au prodige lyonnais, qui n'a plus qu'à conclure d'un intérieur du pied qu'on lui sait si précis. Les cris de rage muent en cris de joie et le stade s'enflamme sur l'air des lyonnais. Et pourtant, juste avant la mi-temps les locaux vont être avertis, Dembele manque une balle de 2 à 0 sur un service royal de Nabil Fekir avant qu'Anthony Lopes ne s'emploie à sortir un superbe coup-franc des Nantais. La menace est là...

Hier encore

Hier encore, on caressait l'espoir que l'OL ait enfin lancé sa saison, hier encore on se berçait de l'illusion d'un OL qui mène et qui sait tenir son match. On a ignoré nos faiblesses pour conjuguer au futur un OL qui l'emporte. Et hier encore, on se leurrait. Ce sont les canaris qui reviennent avec les meilleures intentions sur le terrain. On ne sait pas si le coach Nantais diffuse réellement des dessins animés à ses joueurs dans les vestiaires, mais une chose est sûre, tactiquement ils sont en place et dominent dans l'envie. Même si l'OL a les premières occasions de la seconde mi-temps, la tribune voit le match basculer. Les chants peinent à tenir, les visages se crispent et les sourires qui prônaient sur nos visages ont disparu hier encore.

Et comme pour confirmer le pire scénario, les nantais égalisent suite à une perte de balle au milieu de terrain. La suite du match, on a l'impression de l'avoir vu tant de fois cette année et l'année dernière, qu'on pourrait la raconter les yeux fermés. Des virages avec une envie mille fois supérieure à celle des joueurs finissent par les réveiller pour les dix dernières minutes. Côté tactique, on peine à voir l'apport offensif cherché par l'entraîneur quand celui-ci se contente de changement poste pour poste. Le schéma reste le même hormis Memphis enfin replacé dans l'axe, duquel on ne comprend toujours pas qu'il ait été sorti. Bien sûr, les hommes de Bruno Genesio vont pousser, puisque les actuels 19ème du championnat semblent se contenter d'un bon point. Mais preuve d'un OL qui n'y arrive pas, plus aucun ballon ne franchira la ligne d'un Tatarusanu on fire.

On y a bien cru pourtant sur cette retournée de Dembele qui a redonné de la voix aux supporters ou encore sur ce pénalty tiré par Nabil Fekir et peut-être célébré trop tôt par le virage. Mais la hargne est nantaise. La chance ça se provoque comme on dit, et les lyonnais n'ont pas assez provoqué pour qu'elle leur sourie. Et nous voilà à repartir du stade moribond, déçu de perdre cette deuxième place qu'on occupait hier encore.

Tu sais Charles, il faudrait que tu nous en redonnes le chemin de ce pays des merveilles...

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.