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Choc au sommet : sublime ! #VDT3

Le 22.01.2018 par tyfoun

Une dizaine d'heures après le match et au moment où je commence cet article l'adrénaline n'est toujours pas retombée. C'était un de ces soirs de grands matchs, un de ces matchs où on part au stade avec la boule au ventre... On avait peur de se faire torpiller, peur de n'assister qu'à une démonstration. Mais avec la peur vient souvent l'espoir, cette idée dans un coin de notre tête que l'OL pourrait le faire. Récit d'une folle soirée.

Ce sentiment étrange...

Les matchs face à Paris nous amènent toujours à partir au stade avec une boule au ventre comme on en a rarement en Ligue 1. Depuis 2011 et l'arrivée des Quataris, sur le papier cette équipe est toujours la meilleure. Alors on part en se disant qu'une victoire serait un exploit, ou on espère limiter les dégâts. C'est donc avec cette boule au ventre qu'on part au stade avec deux heures d'avance pour vivre les frissons du match de bout en bout.

La différence avec Gerland est là : lorsqu'on arrive sur le parvis, le stade respire le foot 2h avant le match. Le parvis est rempli de milliers de supporters en maillot, on y est pour le foot uniquement. On vient voir un grand match et le Groupama Stadium s'est vêtu de son habit de lumières LED pour accueillir ce duel au sommet. Les supporters arpentent le parvis en attendant l'ouverture des portes, les premiers chants résonnent au milieu des fils d'attentes, on discute foot une première bière à la main. L'absence de Neymar est bien sur un des sujets, peut-être que sans sa star Paris sera moins tranchant. On aperçoit au loin les fumigènes des Kops qui arrivent en cortège, la soirée sera chaude ! On le sait notre jeu sera d'attendre, et le rôle des supporters de pousser l'équipe à tenir. Le match s'annonce long et douloureux.

Arrivée au stade

19h30 – Les portes s'ouvrent

On se rue alors dans les travées du stade. Hors de question de voir ce match depuis le fond de la tribune : on veut être là juste derrière nos joueurs, les pousser quoi qu'il arrive, être là s'il le faut pour leur relever la tête après une défaite. On s'installe en tribune, un petit aller retour pour la seconde tournée et un burger pour prendre des forces. Les compos tombent et animent ainsi le débat en tribune, alors que les derniers joueurs encore présents sur la pelouse pour la reconnaissance retournent au vestiaire pour se mettre en tenue. En l'absence de Neymar, Bruno Génésio aligne deux latéraux offensifs et rapides : on va jouer en contre-attaque, ça se voit. La titularisation de Tanguy Ndombele est aussi dans toute les conversations, et les langues se délient. Certains y croient... pourquoi pas après tout.

Les joueurs ont leur causeries, les supporters ont la leur. Le noyau prévient : il ne faudra rien lâcher pour ne pas le regretter. C'est le genre de match qu'on attend toute l'année, alors il va falloir pousser. Et dès l'échauffement les chants partent spontanément sans personne sur le perroquet pour haranguer la foule. À peine 20h15 et le virage est plein et chaud bouillant. Il va falloir attendre 45 minutes pour que les fauves soient lâchés.

Une entrée plus que bouillante

Bad Gones

À leur retour aux vestiaires les joueurs sont poussés par un stade en ébullition. Il y a comme une anticipation, comme si on donnait tout ce qu'on avait tant l'exploit reste possible. Le match n'a pas encore commencé et le public pousse tant qu'il n'est pas sonné en tribune. On chante pour leur donner la rage, celle du roi de la savane qui ne lâche jamais tant que le sort n'est pas scellé. C'est alors que le stade s'éteint pour son show lumineux. Cette fois, des bâtons lumineux en tribune viennent égayer le tout, les Bad Gones chantent de toute leur force et le Virage Sud a lui aussi fier allure avec son magnifique Tifo "ma seule patrie c'est Lyon". Ça y est, on y est, c'est l'ambiance des grands soirs !

Et puis... et puis Fekir

Après une minute d'applaudissement en l'honneur du grand Paul, icône lyonnaise, l'OL va donner le coup d'envoi d'une grande soirée.

D'entrée de jeu les lyonnais sont incisifs, ils vont vers l'avant alors qu'on attendait le contraire. Ils surprennent les parisiens, Rabiot commet la faute sur Nabil Fekir. Coup-franc à 36m, vu du virage il est loin en tout cas. On pense à un centre pour la tête de Mariano Dìaz ou Marcelo, visiblement Areola aussi... La suite vous la connaissez : sur le terrain il est un semi-dieu ou un héros comme vous voulez, mais Nabil Fékir frappe et la balle file en lucarne. Il y a un temps de réaction du côté du virage Nord car on la voit au-dessus mais on voit le virage Sud exploser ! Alors on comprend et au milieu de la pluie du virage nord les cris des lyonnais grondent comme un orage indescriptible ! On hurle on saute plus rien n'a de sens. Lyon vient de frapper, Nabil Fékir vient de frapper, la soirée n'est pas celle qu'on attendait. Le stade entonne son chant favori d'un seul homme, il tremble !

Et Lyon va pousser pendant 20min. Le PSG semble sonné, KO, il n'en faut pas moins pour pousser le virage à donner tout ce qu'il a. Ce soir les lyonnais ont un véritable douzième homme derrière eux avec l'envie de 57000 spectateurs pour les pousser à l'exploit.

Paris reste paris

Mais voilà petit à petit Paris reprend le contrôle, on le sent. Face à nous les offensives parisiennes deviennent plus tranchantes, plus efficaces, les lyonnais reculent. Alors comme un seul homme le virage en remet une couche pour les aider, pour être la main dans leur dos, celle qui les aide à repartir de l'avant. On s'arrache, on veut tenir ce score avec eux. Vient la frayeur Mbappe, le choc est impressionnant. À vitesse réel on a du mal à voir ce qu'il s'est passé. Quelques uns au virage sortent les téléphones pour avoir le ralenti. L'arrêt de jeu est étrange, certains se taisent, d'autres sifflent. Chacun prend un peu sa position dans ces cas là. Le jeu reprend tout de même et Paris va continuer de presser. Sur une dernière contre attaque Nabil Fekir élimine son adversaire direct, s'envole, puis dribble Marquinhos avant de s'effondrer devant la tribune Est. Tout le stade voit une faute mais Clément Turpin laisse jouer et dans ces cas là il arrive parfois ce que l'on redoute : sur un superbe centre d'Alves, Kurzawa reprend du gauche et envoie la balle sous la transversale. Le public est furieux et hurle sa colère ! les joueurs rentrent au vestiaire sous la bronca du Groupama Stadium à destination de Mr Turpin.

Un excès de colère qui change la donne

La mi-temps paraît une éternité, on veut en découdre. Le virage reste plein comme conscient qu'il va falloir rester à fond pendant cette seconde mi-temps. Au retour des vestiaires le public est chauffé à blanc, la rage au ventre. Les dix premières minutes à l'avantage des parisiens n'y change rien : on le sent ce soir paris est prenable.Et quand Dani Alves après un gros tacle par derrière sur Tanguy Ndombele vient coller son visage a celui de Mr Turpin tout le monde sait que le match vient de basculer. Alves voit rouge et rentre au vestiaire, le stade exulte. La lueur d'espoir de 18h est maintenant d'une vive intensité dans le stade des lumières. Cette rencontre va voir naître un contraste, un public survolté et une équipe qui ne sait plus vraiment quoi faire. Les joueurs tâtonnent, conserver le résultat ou se jeter dans la bataille. Le public pousse, le Kop est en fusion, les virages se répondent, on vit un moment unique. Les changements ne viennent pas et les lyonnais peinent à emballer le match. Alors on le fait pour eux, la moindre offensive fait redoubler les supporters de vigueur. Bruno Génésio finit par changer deux joueurs offensifs : Bertrand Traoré et Memphis Depay rentrent pour tenter de clore les débats. Le jeu repart. Le Stade le sent, le jeu bascule. Ce sentiment des grands événements à venir, on a le coeur prêt à sortir de la poitrine, on sent nos coeurs battre dans la gorge et nous faire chanter toujours plus fort. Plus le temps passe et plus le bruit monte, par instant de lucidité on se pose la question "est ce que pour un 1 partout, on ne signerait pas finalement" ? On se prend même à avoir peur que Paris en garde sous la pédale pour une dernière offensive, l'angoisse nous fait redoubler d'effort !

Le lion finit par rugir

Au moment de rentrer dans le temps additionnel, on le sait, un nul nous frustrera. On voit les parisiens qui n'avaient finalement rien gardé. Elle ne viendra pas cette pression, des dernières minutes ! Alors à nous de la mettre, à nous de chanter plus fort que jamais. Et puis il y a ce renvoi qui revient dans les pieds de Fekir, face au virage il prend de la vitesse, décale à notre droite Memphis. Démarre alors cet instant hors du temps où les coeurs de la tribune battent à toute vitesse et où le temps défile au ralenti. On voit Memphis lever la tête et fixer la lucarne, vient un crochet extérieur puis un second pour éliminer Lo celso, et la frappe part... en pleine lucarne ! Il y a cet instant complètement irréel avant que le stade ne rugisse de plaisir. Cette fois ce n'est pas la barre qui a tremblé, mais bien les filets. On ne sait pas combien de temps ça dure mais on hurle notre joie, notre bonheur ! Ils l'ont fait ! Et Memphis pose alors dos nu face au virage, un lion gravé dans le dos, face à notre Lyon gravé dans le coeur !

Le lion de memphis

Peu après l'engagement, Mr Turpin libère un stade qui chavire de bonheur ! La fête est belle et elle n'est pas finie, personne ne veut partir, on voudrait que la nuit ne s'arrête pas, que cette soirée dure encore... Les joueurs viennent au virage exulter avec le Kop le temps d'un dernier Ahou.

On est rentré le coeur léger, avec ce sentiment que seul le foot peut procurer : une victoire dans les derniers instant. On y a laissé nos cordes vocales mais toute la semaine on aura le sourire aux lèvre en se remémorant ce moment. Sublime !

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.