De la casse et des Payet
Le 16.11.2019 par OL_ympiqueAprès 3 matchs sans défaites en Ligue 1 dont 2 victoires, et trois bons points remportés contre Lisbonne en C1, l'OL a retrouvé des couleurs. Mais la défaite au Vélodrome du dimanche 10 novembre a terni le tableau. Cet Olympico a fait des dégâts et mis en avant certaines carences, mais il n'y a pas (encore) de quoi désespérer.
De la casse et des Payet
L'Olympico est un beau duel de la 1ère division française de football, certes. On serait donc en droit de s'attendre à du strass et des paillettes. Mais au lieu de cela, les Lyonnais, devant leur télé ou sur le rectangle vert, ont subi la folie marseillaise.
Avant le match, les Marseillais, dans une large globalité, ont tenu à se démarquer par leur intelligence. Après des déclarations courageuses de Dimitri Payet sur son ancien entraîneur Rudi Garcia et ses provocations à l'égard d'un club dont le stade l'a vu être lourdement défait 3-0 en finale d'Europa League il n'y a pas si longtemps, les supporters ont tenu à ajouter leur couche. Comme les insultes via les réseaux sociaux ne suffisaient pas à assouvir la soif de rivalité - dans le sens le plus horrible du terme - des supporters de l'OM, ceux-ci se sont distingués dans le lancer de projectiles, visant le bus de l'Olympique Lyonnais. Rien de choquant, ce n'est qu'un bus après tout...
Dans celui-ci, des hommes venus pour jouer un match de football ont dû faire face à la bêtise humaine, dans une cité de non-droit. C'est donc ce qu'ils ont essayé de faire une fois le coup d'envoi donné et le superbe tifo marseillais réduit en boulettes de papiers destinées à embellir le match lors des corners. L'arbitrage s'est lui aussi montré au rendez-vous, à tel point qu'il fut étonnant de voir M. Gautier sortir (enfin !) un carton rouge à la 64ème minute pour une nouvelle agression de Gonzalez. Visiblement, J.M. Aulas a réduit ses pots de vins à la LFP, puisque les arbitres ne sifflent plus ni les fameux penaltys pour Lyon même quand Amavi accroche la cheville d'un Lyonnais, ni les actes de brutalité comme la gifle de Benedetto.
Quant au peu de choses que les joueurs lyonnais ont pu maîtriser dans ce match ubuesque, tout n'était pas à jeter en première mi-temps. Le plus gros soucis était le manque d'impact, sans oublier bien-sûr les difficultés qu'a eu Houssem Aouar, capitaine d'un soir, à peser dans le jeu. Heureusement, Jeff Reine-Adelaïde et sa technique entretenaient à peu près un espoir... très vite oublié, puisque Garcia a préféré le remplacer à la pause, avant de perdre Aouar sur blessure. Cet enchaînement tragique, dans une ambiance folle, aurait eu de quoi faire sombrer le navire. Au lieu de cela, l'OM s'est fait peur, avec un but de Moussa Dembélé venu de nul part puis une expulsion. Les Lyonnais, apathiques, n'en ont néanmoins pas profité.
Merci la Ligue 1 !
Dimanche 10 novembre 2019. Cette soirée restera dans les mémoires de tous les supporters et joueurs marseillais, tant la fête aura été belle. Une victoire écrasante, face à l'ennemi juré, et une seconde place au classement, le tout pour les 120 ans du club. Dans les faits, l'OM a surtout failli laisser des points à une équipe lyonnaise quelque peu à la rue, et se retrouve dauphin provisoire de Ligue 1 à seulement un tiers du championnat. Et ce 6 points devant l'OL, malgré le début de saison historiquement mauvais des gones, qui ne sont que quatorzièmes. Le championnat est extrêmement serré, et tout reste possible. C'est un très bon point pour Lyon et ses objectifs, mais un aspect très inquiétant pour le football français, dont les équipes ne savent pas jouer à un même niveau tous les week-ends. L'OL n'est toujours pas capable de surclasser toutes ces équipes en prenant de l'avance à la seconde place qui doit être sienne, tandis que l'OM fanfaronne à 1 point d'Angers et que Paris a déjà perdu 3 matchs cette saison. Tout est encore possible, pour Lyon et Marseille comme pour Metz et Dijon. Merci la Ligue 1 !
Un Olympico révélateur des failles lyonnaises
On a poussé Genesio vers la sortie, accueilli Sylvinho avec envie puis rejeté le même homme avec tristesse, avant de voir Garcia arriver avec déception. Depuis plusieurs mois, le supporter lyonnais est une espèce en danger, à bout de nerfs. Certains sont tentés par la nostalgie, mais n'oublions pas les déceptions de la période Genesio : oui, il faisait gagner son équipe contre l'OM, mais perdait ensuite des points cruciaux face à des adversaires plus faibles. Alors certes aujourd'hui l'OL ne gagne presque plus du tout, mais un réveil s'est nettement fait ressentir depuis quelques matchs. Rudi Garcia a redonné des couleurs à cette équipe. Mais il doit faire avec des manques.
D'abord, revenons sur un fait marquant de cet OM-OL : la blessure musculaire d'Aouar. Si elle ne venait pas succéder à celle de Memphis, la question ne se poserait pas autant, mais aujourd'hui elle est inévitable : pourquoi Garcia a-t-il changé ce qui marchait encore dans le staff lyonnais ? En intégrant Paolo Rongoni à ce dernier, l'ancien entraîneur de la Roma et de Marseille a peut-être bouleversé la préparation physique lyonnaise jusqu'alors très performante. Il ne faudrait pas que cela se confirme à l'avenir, perdre sans arrêt ses meilleurs joueurs étant un vrai problème pour un club professionnel.
Ensuite, cet Olympico a mis en lumière plusieurs carences, de la Memphis-dépendance au manque de leaders en passant par des situations individuelles. En tous cas, l'effectif de l'OL va peut-être devoir subir un lifting cet hiver, car tandis que des jeunes joueurs attendent leur tour, d'autres continuent de ne pas donner satisfaction cette saison, et ceux sortant du banc sont souvent bien décevants. Youssouf Koné n'apporte pas assez offensivement sur son côté, dans la profondeur surtout. Bertrand Traoré, lui, a une fois de plus confirmé qu'il n'a pas le niveau, même s'il a donné une belle passe décisive pour Dembélé. Il est trop prévisible, trop maladroit, a une trop mauvaise vision du jeu. Thiago Mendes est également en difficulté depuis le début de saison, et son Olympico est à oublier. Sa main inexcusable puis son apport réduit au jeu ont plombé le résultat final. Mais surtout, Garcia n'a que peu de garçons capables de véritablement remplacer des cadres : Jean Lucas est bien loin d'un JRA par exemple. Quant aux absences de Lucas Tousart et Memphis, elles se sont fait ressentir, y compris pour le premier cité dont le niveau reste pourtant limité. L'entrée de Cherki, si elle a fait plaisir à tous, était quant à elle pourtant plus désespérée qu'autre chose...
Des jours meilleurs ?
Malgré tout, il n'y a pas de raisons de ne pas croire à des jours meilleurs très prochainement. Sans trop briller, loin de là même, l'OL aurait pu chercher le point du match nul hier. Et au vu du classement, la 14ème place peut rapidement se transformer en une place sur le podium... Pour cela, il va falloir faire le minimum syndical avec l'effectif disponible, ce qui doit en principe conduire l'OL dans le Top 5, au minimum. Même en difficulté, l'équipe peut finir l'année sur des bases acceptables. Les mois suivants, en 2020, devront par contre être biens plus beaux que les derniers vécus dans la capitale des Gaules. Profiter de la faiblesse ambiante avant de la surpasser serait une sympathique façon de ne pas mal finir cet exercice 2019-2020. Surtout, il faudra rattraper ce qu'il y a à rattraper lors de certains matchs de la phase retour. L'OL a pris de bonnes habitudes à cette période, il serait bon que les Marseillais (entre autres) s'en rappellent.