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Dépression Football Club

Le 12.10.2020 par NSOL31

Entre entraîneur critiqué par les supporters, joueurs au comportement discutable, rumeurs de transferts affectant la forme de l'équipe et cas de COVID-19 au sein de l'effectif, difficile de trouver des moyens de positiver à l'Olympique lyonnais : bienvenue au Dépression Football Club.

La longue marche

Le chemin de croix dure depuis près d'un an. Le 14 octobre 2019, très précisément, et l'arrivée de Rudi Garcia à la tête de l'Olympique lyonnais, accompagné de son fidèle adjoint Claude Fichaux. L'OL sortait alors d'un été qui aurait pu être enchanteur, mais les idées de Sylvinho n'avaient fait qu'agir comme une sirène sur les intellects des supporters du club septuagénaire. Comme pour Jésus il y a deux mille ans, le chemin de croix a alterné entre douleur et espoir. Bien sûr, il y a eu cette épopée en Ligue des Champions, espèce de Simon de Cyrène aidant le futur crucifié à porter son fardeau. Et bien sûr, il y a eu ce fol espoir d'une équipe ayant gagné en confiance et prête à disputer le championnat d'une main de maître, à l'image de Véronique essuyant le visage de Jésus à l'aide de son mouchoir. 

Mais surtout, il y a ces désillusions, semaines après semaines, qui se succèdent. Via Crucis III, Jésus tombe pour la troisième fois. Et puis l'espoir renaît. Via Crucis VII, Jésus tombe pour la deuxième fois. Et de jeunes joueurs sortent du centre de formation, comme la renaissance de la longue tradition lyonnaise. Via Crucis IX, Jésus tombe pour la troisième fois. L'OL ne parvient pas à décoller, reste englué dans les bas-fonds du classement, comme si la grandeur d'antan, le lustre passé, n'était plus qu'un souvenir, une espèce de songe enveloppé d'un mystère originel, comme celui de la naissance d'Adam et Ève. Comment l'OL a-t-il fait pour perdre sa grandeur et en arriver là ? Bien sûr, la réponse est simple pour beaucoup, mais les réponses les plus évidentes ne sont pas toujours les plus justes.

Car Rudi Garcia n'est pas une réincarnation de Claude Puel, faisant encore descendre l'OL d'un rang dans la hiérarchie, le faisant passer pour l'un de quasi-ogre européen à équipe de haut de tableau, pour l'autre d'équipe de haut de tableau à formation du ventre mou du championnat. Car si la route vers le succès est longue, s'écarter du droit sentier n'empêche pas d'y revenir. Mais si, à long terme, l'espoir est permis, la dépression guette l'amateur de l'Olympique lyonnais qui sommeille en nous.

L'arme à gauche

Le club au blason frappé du lion immortel semble être sur le point de passer l'arme à gauche. On l'a dit et répété, sur le terrain, les performances ne sont pas celles auxquelles on pourrait s'attendre. Mais dehors, le ciel est encore plus gris que les néons sont blafards à l'intérieur. La maladie de l'année, la COVID-19, frappe à Lyon, certains des joueurs les plus importants de l'effectif : Anthony Lopes, Maxence Caqueret, Léo Dubois... Et des comportements erratiques de certains joueurs flirtent sur les réseaux sociaux : les photos avec du public sans masque pour Karl Toko-Ekambi ne sont qu'un exemple parmi la myriade d'éléments que l'on connaît, soupçonne ou devine pour les joueurs de l'OL. Mais ne tirons pas sur l'ambulance, ne cédons pas à la folie des réseaux sociaux, qui se plaisent à inventer des rumeurs pour discréditer certains joueurs. Restons-en aux faits. Et ils sont simples : les motifs d'espoirs sont actuellement bien limités, bien minimes.

Car même la direction sportive de l'Olympique lyonnais semble avoir perdu la tête. Entre les pistes du directeur sportif de l'OL, Juninho, guidées avant tout par les besoins de l'équipe, celles du conseiller spécial du président, Gérard Houiller, parfois un peu moins évidentes, et celles de Rudi Garcia et de ses conseillers et agents, difficile d'y voir clair. Surtout quand les départs sont pour le moins difficiles à comprendre : Bertrand Traoré, Rafael, Kenny Tete ou Lucas Tousart correspondent à une certaine logique d'effectif. Mais le cas Jeff-Reine Adelaïde est déjà symbole d'une dysharmonie, ou au moins de lourds désaccords internes. Et plus encore, pour ne pas parler d'Amine Gouiri, un sujet qui cristallise les tensions, le départ en prêt de Joachim Andersen est le signe ultime de l'incompréhension qui plane à l'OL. 

Alors en ce mois d'octobre 2020, l'OL est, comme il l'a tant de fois été dans son histoire, à la croisée des chemins. Alors que le club flirte avec la deuxième moitié du classement, et que certains cadres - Memphis ou Houssem Aouar pour ne pas les citer - sont courtisés de toute part, et que de nombreux joueurs sont à un niveau bien en dessous du leur, les prochains matchs vont être cruciaux. Car le club de la capitale des Gaules doit tout faire pour se remettre dans le droit chemin. Il ne peut plus se permettre de laisser des points en route, car la route vers l'Europe, longue et parsemée d'embuche, est la seule route que le club puisse emprunter sans tomber dans un ravin.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par NSOL31, membre du Café du Commerce OL.