Du rififi chez les Gones, l’état d’urgence enclenché ?
Le 12.12.2019 par ValentinChenardLes crises, à l’OL comme dans d’autres clubs, ne sont jamais anodines. Elles explosent en très grande majorité par le manque de résultat et lorsque les objectifs fixés en début de saison n’ont pas été atteints. Or, à Lyon, rien ne va plus alors même que le club vient de se qualifier en 1/8ème de finale de Ligue des Champions.
"La rivière rouge" : faute de grive, on mange des merles
Seul le résultat compte, pourrions-nous marteler à l’instar d’un Didier Deschamps des grands soirs. Pourtant, sombre est l’avenir dans une période noire, même après une qualification en phase finale de Champion's League - Une qualification à l’arraché, obtenue grâce aux résultats des autres équipes, une nouvelle fois -.
Seul le résultat compte, aurions-nous finalement aimé dire tout en éteignant la télévision avec la satisfaction d’un objectif réussi.
Seul le résultat compte, oserions-nous préférer se satisfaire, faute de mieux.
Mais l’heure n’est plus à la satisfaction d’un travail minimum. Depuis déjà quelques années, chaque mur porteur assiste, impuissant, à son érosion, chaque fondamental de l’institution OL se voit délaissé pour une stratégie floue et une ambition plus que limitée.
Les facteurs sont finalement beaucoup trop nombreux pour mettre la crise sous le tapis et attendre que l’orage passe. Et tout le monde est fautif, joueurs comme supporters, dirigeants comme entraineurs. Et finalement, tout le monde doit se sentir concerné.
"Le train sifflera trois fois" : la consternation Genesio
Depuis quelques années, l’Olympique Lyonnais n’aura réussi qu’à s’accrocher aux branches, se félicitant chaque semaine des aptitudes individuelles de nos anciens joueurs performants, de Tolisso à Ndombele en passant par Lacazette. Des qualifications en C1 et des podiums de Ligue 1 dans les derniers instants et de façon chaotique éclipsés par les éclairs de génie de Fékir ou Depay. Un service minimum considéré comme un exploit louable selon Jean Michel Aulas. Or, il n’y a plus rien de louable.
La folie des grandeurs. C’est pourtant comme ça que l’on pourrait imager les dernières années de l’Olympique Lyonnais. Un chiffre d’affaires au vert, en hausse constante, un stade qui appartient au club et une communication forte pour faire de l’OL un grand Européen. La folie des grandeurs certes, qui assiste à un paradoxe des plus criants. Si le mercato tend - très - doucement, chaque année, à devenir intéressant (comme la venue de Depay, ou des transferts tel qu'Andersen à 35 millions d'euros), Jean Michel Aulas bloque l’évolution de club d’une manière inattendue.
Alors que Bruno Genesio ne devait être qu’un entraineur d’intérim, il a été décidé de le prolonger, de le re-prolonger, pour finir par plonger et re-plonger dans un terrible jeu sans collectif, ne comptant, une nouvelle fois, que sur ses individualités. Par cette surprotection des chouchous, des anciens lyonnais, JMA a détruit le jeu propre au club : ce n’est pas la première fois, et vous le savez déjà, pas la dernière.
Il aura fallu - quand même ! - une tribune libre d’un acteur, sociétaire de la comédie française, pour voir les choses changer. Une tribune libre d’un supporter fan de l’OL et influent. Un symbole fort, d'une chute inéluctable.
"La Horde Sauvage" : le protectionnisme en fer de lance
Apprendre de ses erreurs, avec l’expérience de notre président, n’était-ce pas la chose qui paraissait des plus logiques ?
"Mon nom est personne" : l’officialisation de Juninho en tant que Directeur Sportif et de Sylvinho en tant qu’entraineur aura donné de nombreux espoirs pour le retour du club sur de bons rails. Seulement, Jean-Michel Aulas a une nouvelle fois bloqué le nouveau modèle sportif : en protégeant le staff en place d’abord, staff qui, rappelons-le, est présent depuis les débuts de B. Genesio. Puis en laissant Sylvinho dans l’inconnu, avec donc une façon de travailler aux antipodes du staff en place. Ne doutez pas trop : si aujourd’hui Sylvinho n’a pas réussi, c’est autant pour son inexpérience que pour la stratégie de G. Baticle, G. Coupet et autre Caçapa de ne pas avoir suivi outre mesure les directives de l’entraineur. D’autant plus que les ambitions de l’entraineur adjoint ne sont pas sans rappeler celles de Rémi Garde et Bruno Genesio. L’Emploi fictif de Juninho, prétendant avoir la main mise sur le plan sportif, ne sera finalement que poudre aux yeux.
"... Et pour quelques dollars de plus" : Il ne faut pas omettre de nombreux autres couacs, comme les prolongations des joueurs les moins compétents de l’OL, et la volonté de la direction de rendre titulaire des joueurs pour les revendre plutôt que de créer une équipe technique et concurrente, à l’instar d’un Lucas Tousart n’ayant pas le potentiel pour jouer au Mans FC - avec tout le respect que je dois à ce club -. Ne pas omettre non plus la mise à l’écart des joueurs à fort potentiel de la formation lyonnaise, formation qui fait briller le club à l’échelle européenne, dans le seul but de faire jouer les gros salaires, qu’il soit compétent ou non.
"Quand siffle la dernière balle", starring : l’improbable Rudi Garcia
Si l’Olympique Lyonnais en 2019 était un film, il serait évidemment une comédie dramatique, à la fin pittoresque, faisant un flop dans toutes les salles obscures. Et pourtant, dieu sait que lors du twist final, chaque coeur de lyonnais s’est arrêté pendant de longues secondes.
Encore aujourd’hui, on se demande comment Jean-Michel Aulas a osé prendre Rudi Garcia comme entraineur. Perçu comme une trahison de toute part, la raison est bien plus oppressante que les mots qu’a pu avoir le coach envers le club lors de sa période à Marseille. Il ne faut pas se leurrer : Rudi Garcia a été préféré à Laurent Blanc pour la simple et bonne raison que l’ancien entraineur de l’OM a accepté l’ultime condition : garder le staff en place.
Un staff composé d’anciens lyonnais, que c’est beau sur le papier ! Un staff sans aucune expérience si ce n’est la connaissance de l’institution. Un staff qui ne peut pas faire évoluer le club puisqu’ils sont tous assis dans un trône doré, avec un CDI à la clef, surprotégés, une nouvelle fois.
Mélangeons tout ça avec l’incompétence crasse de Rudi Garcia dans les grands rendez-vous (ce qu’on ne pouvait pas reprocher à Genesio sur le coup), et le scénario prend fin, avec une scène des plus chaotiques.
"L'étrange incident" : il aura fallu l’anti-héros, le joueur le plus détestable hors et sur le terrain Marcelo pour faire exploser la maison OL. Mais est-il réellement utile de re-débattre de cet évènement qui n'est qu'une ultime vitrine de tout ce qui ne va pas à Lyon...
"Impitoyable" : nous sommes à un point de non-retour, où rien ne va dans le club, et où l’envie de supporter l’équipe s’estompe à mesure que le jeu, la technique et le collectif déclinent de façon abyssale. Sportivement, la saison est d’ores et déjà gâchée. Peut-être que Memphis Depay et Houssem Aouar sauveront une énième fois le club, en arrachant des objectifs dans les derniers instants. En espérant surtout que Jean-Michel Aulas puisse ouvrir les yeux, et réaliser la révolution en interne que les supporters attendent.