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Et maintenant ?

Le 17.04.2019 par OL_ympique

Bruno Genesio quittera l'OL à la fin de saison, c'est entendu. Pourtant, il était tout proche d'une prolongation, maintenant, une page doit se tourner...

Au revoir Bruno

Ce 13 avril 2019 restera dans les mémoires des supporters lyonnais comme le final d'une sorte de série à rebondissements, pas forcément très agréable à suivre. La fin d'un ascenseur émotionnel, en fait : Bruno Genesio a annoncé en conférence de presse qu'il ne sera plus l'entraîneur de l'Olympique Lyonnais la saison prochaine, alors qu'on le pensait bien parti pour rester.

« Depuis quelques temps, je fais face à un climat assez négatif qui, je pense, peut être un frein important » (Bruno Genesio en conférence de presse le 13/04/2019)

Cette décision a été prise le matin-même de ce samedi 13 avril, après la défaite à Nantes en championnat (2-1), et ce dans « l'intérêt du club, de l'institution et de l'équipe ».

Une saison à achever, une mission à terminer

Depuis l'élimination en demi-finale de Coupe de France contre Rennes le 2 avril dernier, l'OL est entré en crise et a enchaîné deux défaites en Ligue 1 (contre Dijon puis Nantes). La prolongation qui était à priori toute prête avant le match face aux rennais est tombée à l'eau. Et si beaucoup se sont offusqués que la décision soit prise après un seul match, demi-finale de coupe nationale ou non, force est de constater que la vérité s'est tout simplement manifestée ce soir-là, pour empêcher que la mauvaise décision soit prise. Après avoir annoncé sa décision de ne pas prolonger, Genesio a d'ailleurs lui-même déclaré qu'il s'agissait certainement « d'un mal pour un bien » pour le club. Il est néanmoins bien regrettable que les dirigeants aient pu penser à maintenir un coach qui compte désormais une crise de plus à son palmarès lyonnais (qui compte d'ailleurs plus de crises, aussi courtes soient-elles, que de trophées). D'ailleurs, il semble que sans ce choix fort a priori personnel, une prolongation aurait encore été d'actualité ; mais cela relève des coulisses du Groupama Stadium.

Bruno Genesio souhaite désormais évoluer dans « un climat beaucoup plus serein et favorisant » sans « abandonner le navire » alors qu'il reste 6 matchs en championnat encore décisifs en vue de l'objectif de qualification en Ligue des Champions. Le coach lyonnais compte sur une « union sacrée » et voudrait quitter le club sur une bonne note, ou plutôt ne pas laisser le club s'enfoncer dans une crise qui pourrait marquer un coup d'arrêt dans ses ambitions, au niveau européen du moins. Cette attitude est très respectable, d'autant plus qu'elle prend en compte l'opinion des supporters, dont l'attitude depuis le match contre Dijon au Groupama Stadium relève d'une rupture totale.

Maintenant, colère, frustration, critiques, regrets font partie du passé. Une page est à tourner, l'autre peut commencer à être écrite. Mais attention à ne pas sous-estimer l'importance de cette période de transition : l'avenir proche et forcément une part du lointain sont en jeu. Ainsi, l'union sacrée proposée permettrait sûrement de finir cette saison sans encombres, à condition que l'esprit de celle-ci se retrouve à tous les niveaux, y compris chez les joueurs qui semblent à côté de la plaque pour la plupart depuis quelques matchs. La fin du cycle génésiesque est annoncée, il ne servirait donc plus à rien d'alimenter le climat de tension en vue du sprint final en Ligue 1. Chacun a son opinion sur cette question, mais la raison doit l'emporter chez les amoureux du club, de l'institution ; sinon Marseille, pire, l'ASSE se feront un plaisir de doubler les lyonnais dans les derniers mètres de la course à l'Europe.

Et après ? Relancer la machine...

Certains veulent peut-être repartir de zéro. Pour certains de ceux-là, peu importe la qualification ou non en C1, et mieux vaudrait que le plus de joueurs possibles quittent le club. C'est une manière de commencer un nouveau chapitre, rompant très nettement avec le précédent. Mais est-ce là la bonne solution ? Peut-être pas. En effet, le club n'en est pas à devoir se reconstruire totalement : ce qui n'allait pas sous Genesio, c'était le manque d'ambitions dans le jeu et dans les résultats, et non pas la situation générale, dans le sens où le club s'est maintenu à un niveau acceptable (grâce entre autres à la faiblesse de la Ligue 1, on ne va pas se mentir). Les bases sont là, avec un effectif de qualité, qui vit bien, sans oublier les jeunes pousses de l'académie qui ont rayonné cette saison, malheureusement pas avec l'équipe pro. D'ailleurs, si le départ de l'ancien de Besançon et Villefranche a été tant demandé, c'est justement parce que nombre de supporters et observateurs ont saisi à quel point le potentiel de l'OL était mal et/ou sous-exploité. À l'inverse, il est quelque peu frustrant de voir que certains voudraient voir partir des joueurs qui pourraient enfin s'épanouir pleinement, au service de l'équipe, au sein d'un collectif mieux huilé. Le changement de coach sera un grand pas un avant, et il est vrai qu'il est difficile de savoir pour le moment quels autres changements l'accompagneront.

Relancer la machine en faisant avec des bases séduisantes, voilà un challenge intéressant pour un technicien ambitieux. Ce serait l'occasion de revoir un OL réellement ambitieux, qui ne se cacherait par derrière l'excuse des milliards du Qatar mais qui ferait face à cette concurrence certes déloyale sur les terrains. Sans parler des ambitions dans le jeu. Il n'empêche que pour en arriver là, il paraît normal d'imaginer des évolutions plus ou moins importantes, en commençant par penser mercato. Car si le constat est effectivement que tout n'est pas à jeter, loin de là même, démarrer un nouveau cycle nécessite des transformations. Le successeur de Bruno Genesio aura des envies, tandis que des priorités sont d'ores et déjà identifiables, à commencer par la venue d'un deuxième défenseur de haut niveau après celle de Denayer l'été dernier. Et en plus de ces considérations de début de cycle, il faut prendre en compte les réalités de la fin du cycle précédent, que nous sommes aujourd'hui en train de vivre. La principale réalité étant l'évidence d'un départ de Nabil Fekir, qui a écrit un bon bout de carrière à Lyon et qui doit maintenant s'envoler vers d'autres horizons, après Lacazette, Umtiti ou Tolisso avant lui. Reste aussi à voir si il y aura ou non une qualification en C1, celle-ci étant un facteur essentiel dans les décisions des joueurs au mercato. Et enfin, quid de possibles bouleversements dans le staff et l'équipe dirigeante, avec notamment (qui sait ?) la nomination d'un directeur sportif ?

Du reste, relancer la machine doit être synonyme de cicatrisation alors que les derniers mois ont profondément marqué les supporters lyonnais. Certes, il a pu y avoir des abus, des bêtises marginales bien que très audibles. Mais il y a surtout eu un profond manque de respect de l'institution envers ceux qui sont l'âme du club. De ce côté, la rencontre entre Jean-Michel Aulas et l'acteur Jérémy Lopez a déjà marqué un tournant : l'homme fort de l'OL a démontré qu'il ne voulait pas d'un divorce, et qu'il comprenait du moins en partie la préoccupation des amoureux de son club. Coup de comm' ou pas, il s'agit d'une avancée notable et d'un moyen pour le président de nous montrer qu'on peut encore croire en lui.

Qui pour remplacer Genesio ?

Peu importe les évolutions dans l'effectif ou dans la gestion du club... là est la question, qui fascine chaque supporter depuis l'annonce ! Certains se sont pris à fantasmer sur des noms plus ou moins reluisants avant même qu'un départ de Genesio soit officialisé. Désormais, les fantasmes sont proches de la réalité et le suspens régnant autour de la nomination du 28ème entraîneur de l'Olympique Lyonnais est insoutenable...

Laurent Blanc a été évoqué, parfois comme une priorité, et on pourrait le considérer logiquement comme tel, ne serait-ce que parce qu'il est français. L'ancien sélectionneur des Bleus et coach du PSG prône une possession synonyme de beau jeu, mais entre ses exigences (concernant le staff) et ses désirs à l'étranger, il pourrait bien snober l'OL. Un autre nom évoqué avec insistance récemment est celui de Marcelo Gallardo, double vainqueur de la Libertadores avec River Plate. L'Argentin pourrait être tenté de démarrer une nouvelle aventure, d'autant plus qu'une délégation lyonnaise pourrait être envoyée pour le convaincre selon Toda Pasión. Malheureusement, il aurait lui aussi d'autres ambitions, avec la sélection argentine notamment. Qui alors ? Un 3ème nom qui a circulé est celui de José Mourinho, mais Jean-Michel Aulas lui-même a indiqué qu'il était hors de portée financièrement. Viennent finalement des noms un peu moins clinquant : Patrick Vieira, qui fait du bon boulot à Nice mais devrait tout simplement y rester ; Hervé Renard, intéressant en tant que sélectionneur du Maroc depuis 2016 mais qui avait raté son passage à Lille en 2015 ; Christophe Galtier, ancien entraîneur de Saint-Etienne et très épanoui au LOSC actuellement. Et puis, il y a celui qu'on n'ose pas évoquer... et si Juninho faisait enfin son grand retour ? Peu probable certes, mais on a toujours le droit de rêver.

Dans tous les cas, le président Aulas a pris conscience de la nécessité de passer un cap. L'OL a un superbe stade, l'OL va très bien financièrement, l'OL a une des meilleures académies d'Europe, l'OL a un effectif talentueux. Il ne reste plus qu'à trouver un entraîneur à la hauteur de cette grandeur, et des ambitions que doivent être celles d'un grand club, à commencer par la réduction de l'écart avec le Paris Saint-Germain en championnat. Lyon sait déjà briller dans les grandes rencontres, il ne reste plus qu'à renforcer le tout pour gagner en régularité, notion dont on a presque oublié le sens depuis les années de défaites honteuses plus ou moins bien dissimulées derrières les exploits. Un grand coach ne se cachera jamais derrière les belles victoires, lui.

Photo J.PACHOUD de l'AFP

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.