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Fabio Grosso : L'envie d'avoir envie - L'Edito du lundi #14

Le 18.09.2023 par tyfoun

Laurent Blanc est parti, et Fabio Grosso a été présenté en conférence de presse ce lundi 18 septembre 2023. L'ère Textor, tout juste naissante, tient peut-être là, enfin, sa base de lancement. Après des semaines, des mois, des années de galère, l'espoir pourrait revenir, comme une envie d'avoir envie.

L'envie d'avoir envie.... Cette chanson de Johnny parle d'un personnage qui a tout eu trop tôt, et qui se retrouve dans une telle situation d’abondance qu’il en perd toute envie, élément pourtant si précieux. Si on adaptait cette mélodie aux supporters lyonnais, elle collerait parfaitement à un gone des année 2000, qui a vécu l’abondance de titres, de victoires, de soirées européennes magnifiques.

Mais ce supporter, ensuite, a fini par avoir tout ce que réclame cette chanson. L’obscurité, la faim, la peine. L’OL a plongé petit à petit dans l’obscurité en tournant le dos à la lumière du football. Les supporters lyonnais ont été mis au régime de titres. Et que dire de la peine, avec de nombreuses soirées de trop profonds regrets qui ont taillé de trop profondes entailles dans leurs rêves de supporters.

Sauf qu'il ne faut pas oublier que, dans la chanson de l’idole des jeunes, si tous ces malheurs sont réclamés, c’est justement pour faire revenir l’envie, l’envie d’avoir envie. Le gone si malheureux savait-il que dans de tels ténèbres cette envie vient parfois à se refuser, encore, à celui qui s’enfonce inlassablement ? A force de désillusions, celui qui était nourri par la gloire s’enlise dans cette lente dépression. La tête basse, les mauvais choix s’accumulent, les bons souvenirs ne deviennent que nostalgie. Trop souvent il se trompe de route, ne parvenant pas à retrouver la lumière. Il lui faut alors une étincelle, un soupçon de belle histoire, un élan de magie pour que cette envie revienne. Il lui faut ce petit quelque chose capable d'interrompre la morosité ambiante.

Alors oui, aujourd'hui, les supporters lyonnais veulent croire que l'arrivée de Fabio Grosso au poste d'entraîneur, après le début de saison catastrophique sous Laurent Blanc, est ce petit quelque chose. Selon certains, l’idée Gattuso présentait plus de garanties : l’expérience d’entraineur, la certitude autour de sa capacité à secouer les joueurs. Mais l’OL avait en réalité besoin de plus que tout cela. L’OL avait besoin d'un bon coach évidemment, mais aussi d'une belle histoire, ou encore d'un français imparfait prononcé avec un bel accent italien. Les supporters avaient besoin de ce visage à la fois connu et nouveau, d'un ancien joueur devenu entraineur. De cette personne qui, elle, arrive dans un élan de réussite.

Nous voulons croire en ce soupçon de romantisme à l’italienne pour relever la tête, rouvrir grand les yeux et retrouver le chemin du football et du succès. Tous les supporters attendent qu’on leur redonne l’envie d’avoir envie, qu’on rallume leur vie tout simplement. Ils le savent, cette étincelle est sans doute le dernier souffle d’espoir restant pour le moment.

M. Fabio Grosso, votre tâche sera longue, ardue, parfois la planche sera un peu glissante. Mais sachez que le peuple de l'OL sera à vos côtés, et luttera avec ses dernières forces pour ne pas sombrer définitivement dans une spirale négative dont on ne perçoit souvent la profondeur qu’une fois qu’on a touché le fond. Refaites de notre équipe une formidable raison d’être heureux. L'OL compte sur vous.