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Fierté lyonnaise

Le 31.07.2018 par NSOL31

En plus d'un EBITDA positif, l'Olympique Lyonnais possède une formidable Académie. Retour sur la saison des gones expatriés, la fierté lyonnaise.

Deux étoiles

Commençons par ceux qui viennent tout juste de commencer leurs vacances. Samuel Umtiti et Corentin Tolisso ont tous deux été sacrés Champion du Monde avec l'Équipe de France. Les deux ont connu en club d'assez belles saisons.

Commençons par le fossoyeur de Ménival. « Sam23 » comme on l'appelle par chez nous, est un indiscutable au Barça, où il forme une charnière très complémentaire avec Gérard Piqué - il n'y a qu'à voir la manière dont ils provoquent des pénaltys contre eux en mettant la main en l'air. Sa saison a été aboutie en championnat - vingt-cinq matchs, la faute à une vilaine blessure peu avant la trêve des confiseurs. Surtout, il s'est adjugé avec les azulgranas son premier championnat d'Espagne et sa deuxième Coupe d'Espagne. Titulaire indiscutable en bleu - nous ne tomberons pas dans la propagande parisienne pro-Presnel Kimpembe -, il est un des patrons de Didier Deschamps sur le terrain mais aussi dans les vestiaires. Et puisque nous parlons de Samuel Umtiti en Équipe de France, soulignons aussi qu'il s'est offert peu avant le mondial son deuxième but en bleu et contre la Belgique son troisième, le plus important.

Et Samuel reste très proche de l'OL. Car à Lyon, on ne forme pas que des grands joueurs mais aussi des personnes de classe et attachées à leur blason. On voit ainsi régulièrement le numéro 23 du FC Barcelone assister aux matchs de son club formateur, s'afficher sur les réseaux sociaux en train de fêter un but de son pote Alexandre Lacazette ou bien venir pointer le bout de son nez à l'entraînement pour saluer ses anciens coéquipiers.

L'autre ancien élève de l'Academy™ en Équipe de France, c'est Corentin Tolisso. Sa saison a été un peu moins sereine que celle de Big Sam. En effet, Tolisso était avant tout un souhait de Carlo Ancelotti. Et quand ce dernier a été limogé, pour laisser sa place à Willy Sagnol puis Jupp Heynckes, « Coco » a connu un petit coup de moins bien. Mais il a répondu parfaitement sur le terrain. Une quarantaine de matchs avec le Bayern München, et surtout dix buts - pour la deuxième saison consécutive - qui lui ont fait gagner le surnom de Tor'lisso (*). Le milieu de terrain du Rekordmeister s'est offert aussi une place en Équipe de France pour le mondial, alternant entre apparitions et passages sur le banc. À 23 ans, c'est son premier tournoi international avec les Bleus, mais sûrement pas le dernier. On salive déjà de ce milieu Aouar-Tolisso-Ndombélé à l'Euro 2020.

Et comme Samuel Umtiti, Coco Tolisso est toujours très proche de l'OL. On l'a vu faire un échange de célébrations avec Alexandre Lacazette et être très proche du défenseur du Barça lors des rassemblements de l'équipe de France. Cela ne serait pas étonnant de le voir revenir à l'OL à la fin de sa carrière.

Les "bannis" de l'équipe de France

L'Olympique Lyonnais a formé les deux meilleurs numéro 9 français en activité. Karim Benzema d'une part, titulaire indiscutable depuis dix saisons dans le meilleur club du monde, et Alexandre Lacazette de l'autre, meilleur buteur français sur les trois dernières saisons, qui a poussé Olivier Giroud sur le banc à Arsenal entraînant le départ de l'attaquant aux sept buts en Premier League cette saison. Mais aucun des deux attaquants n'est en bleu cet été. On ne refera pas le débat Giroud - Benzema, tout le monde sait qu'il est perdu d'avance.

Karim Benzema s'est adjugé une nouvelle Ligue des Champions avec le Real Madrid, la quatrième. Il est ainsi devenu le joueur français a avoir gagné le plus grand nombre de Ligue des Champions. Par ailleurs, il est aussi devenu le sixième meilleur buteur de l'histoire de la Ligue des Champions, avec 56 buts et 23 passes décisives en 104 apparitions. Il devance un autre français, Thierry Henry, qui a marqué 51 fois et fait 15 offrandes en 115 matchs. Au delà de ça, le natif de Bron a connu une saison galère - douze buts seulement - mais s'est rattrapé sur les passes décisives, signant un "double-double", le cinquième de sa carrière. Enfin, il en est à une unité des 300 buts en carrière, auquel il faut ajouter 131 (!) passes décisives.

Karim reste toujours très attaché à l'Olympique Lyonnais. Il a déjà à plusieurs reprises dédié ses victoires successives en Champions League à ses formateurs à l'OL. Néanmoins, il semble peu probable de le voir revenir cet été entre Saône et Rhône. Mais on peut toujours rêver.

L'autre avant-centre, c'est donc Alexandre Lacazette. Tous les lyonnais ont versés une larme en le voyant inscrire son centième but en Ligue 1 contre Nice il y a un peu plus d'un an. Le Général Lacazette a marqué 14 buts cette saison en Premier League, le championnat le plus dur du monde. On peut ajouter à cela deux buts en C3 en deux apparitions. Il a également confirmé sous le maillot bleu, en inscrivant un doublé face à l'équipe d'Allemagne. Il n'a donc logiquement plus été appelé après ce match. Lacazette pourra l'an prochain découvrir comme Corentin Tolisso un ancien du Paris S.-G. en entraîneur, puisque Unai Emery a été nommé entraîneur des canonniers.

Lacazette reviendra un jour à Lyon, c'est une quasi-certitude. Il n'y a qu'à voir sa complicité avec les anciens lyonnais, son attachement à son club formateur, sa présence régulière au stade. Et puis, il faudra bien cela pour le voir monter sur le podium des meilleurs buteurs de l'histoire de l'OL - il n'est "que" quatrième actuellement.

Alexandre Lacazette

Les deux potes

Maxime Gonalons et Clément Grenier ont porté quelques saisons le milieu de terrain de l'Olympique Lyonnais, avant de voir leur aventure se terminer en demi-teinte. Le premier est remplaçant de luxe de Daniele de Rossi à l'AS Roma, tandis que le second, après un prêt chez les mêmes romanistas, s'est retrouvé à l'En Avant de Guingamp avec un certain Jimmy Briand et a signé dernièrement à Rennes. Et l'association entre l'homme du temps additionnel à Geoffroy-Guichard et le meneur de jeu ardéchois a fait des étincelles. Clément Grenier a marqué cinq fois et délivré quatre passes en quinze apparitions depuis cet hiver avec le club breton. Son départ de Lyon lui a fait du bien, et cela serait étonnant de le voir à nouveau sous le maillot lyonnais.

Maxime Gonalons est un peu plus en difficulté, mais joue dans un club de grande envergure. On l'a vu rentrer en jeu en demi-finale de Ligue des Champions face au Liverpool de Dejan Lovren, et c'est un peu le résumé de sa saison. Gonalons n'a joué que dix-sept matchs avec la Louve, mais a quand même délivré deux passes décisives. Son avenir s'inscrira sans doute loin de Rome, à moins d'un changement tactique ou d'une baisse de régime de Daniele de Rossi. Même s'il est venu faire un petit coucou à ses anciens coéquipiers à l'entraînement lors de la reprise, il est peu probable de le voir revenir, du moins à court terme.

Et les autres ?

D'autres anciens lyonnais connaissent des destins divers. Farès Bahlouli, grand espoir du centre de formation, a joué une grosse dizaines de matchs lors de la saison compliquée du LOSC. Il y a côtoyé Yassine Benzia, qui a porté cette saison à plusieurs reprises le brassard de capitaine du club nordiste. Repositionné un peu plus bas sur le terrain, il a été un des rares joueurs qui, à défaut d'être très décisif, à montré de l'engagement pour l'équipe.

Anthony Martial joue à Manchester United, mais il devrait quitter le club mancunien cet été pour trouver une place de titulaire. Il avait été un temps annoncé à Lyon, mais la perspective est peu à peu tombée à l'eau. Alassane Pléa a confirmé sa bonne saison au LOSC, avec seize buts en championnat cette saison. Il a d'ailleurs quitté la Côte-d'Azur cet été pour le Borussia Mönchengladbach, cela occasionnant quelques retombées financières pour l'Olympique Lyonnais. Un ancien azuréen formé à Lyon va lui retourner en France, à Lille, pour un peu plus d'un million d'euros. Loïc Rémy, qui était au mondial 2014 avec la France, a renforcé dernièrement l'attaque lilloise. Il jouait jusque-là en Espagne, à Las Palmas.

Si l'on descend un peu plus bas, on a vu Enzo Réale se relancer avec une bonne saison à La Duchère sous les ordres de Karim Mokkedem. Il avait joué à Lorient avec Lamine Gassama, qui a signé à Göztepe en Turquie et a participé à la Coupe du Monde russe avec le Sénégal. Enfin, Thimothée Kolodziejczak évolue désormais au Mexique, sous les couleurs des Tigres UANL, après un passage manqué à Gladbach en Allemagne. Il pourrait rejoindre... Saint-Étienne. Quant à Yannis Tafer, il joue désormais en Suisse sous les couleurs du FC Saint-Gall. Said Mehamha, de la même génération que Tafer, a pour sa part lancé une académie de football dont le parrain n'est autre que Nabil Fekir.

D'autres anciens du centre de formation de l'OL sillonnent les pelouses du monde entier, dans des destinations plus ou moins improbables, comme Harry Novillo qui évolue en Malaisie au Johor Darul Ta'zim.

(*) "Tor" signifie but en allemand.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par NSOL31, membre du Café du Commerce OL.