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Garcia et l’OL : Noces de coton

Le 14.10.2020 par OL_ympique

14 octobre 2019. L’info tombe, alors que la tête du néo-technicien lyonnais Sylvinho était déjà tombée quelques jours plus tôt : Rudi Garcia est nommé au poste d’entraîneur de l’OL. La suite, qui dure depuis un an déjà, appartient à l’Histoire. Quant au contexte actuel, cela tombe bien, il est particulièrement… « coton ».

Rudi pour faire oublier Sylvio

Au mois d’octobre 2019, l’OL était presque au fond du trou, avec un point par match en moyenne après 11 rencontres, et une triste 17ème place de Ligue 1. Rudi Garcia, auteur d’une prestation plus que convaincante en entretien d’embauche, a donc été choisi pour sauver les meubles – et plus, si affinités. Le divorce avec Sylvinho fut un échec, un déchirement dans le cœur de supporters lyonnais en attente de beau jeu mais aussi de résultats. En le remplaçant, Garcia avait conscience de la tâche honorable que l’Institution venait de lui confier : sortir l’OL d’une situation très compliquée. Quant à son passé à l’OM, ce n’était pas un problème, mais une simple erreur de jeunesse.

En décembre 2019, on pouvait faire un premier bilan de cette nouvelle relation. Avec un peu plus d’1,8 points par match, l’Olympique Lyonnais relevait doucement la tête. Rudi Garcia était devenu le Tom Cruise du club, et sa mission, qu’il avait acceptée, était de conduire l’OL jusqu’au podium. Loin du mauvais souvenir de Genesio et son équipe faible contre les faibles, Garcia a vite donné l’impression d’être l’homme de la situation, tenant tête au Dijon Football Côte d’Or dès son premier match, avant de battre tour à tour le Football Club de Metz, le Toulouse Football Club, …

En fait, quelles ont été les équipes à mettre en péril les plans de Rudi Garcia depuis son arrivée ? Par pure transparence, il convient de citer quelques très rares ratés, à l’image de Dijon, mais aussi du Benfica ou encore de l’OM, du Zenith, de Lille, de Rennes, de Reims, sans oublier Nice, Amiens, le PSG, Strasbourg, Bordeaux, Montpellier et Lorient. Sans compter le top 20 du championnat, duquel on peut éventuellement enlever le PSG, aucun adversaire de Ligue 1 ne semble faire peur à Rudi Garcia. Il est bien dommage que la réciprocité de cette réalité soit envisageable.

Le pangolin, ennemi numéro 1

En tant que sauveur de l’Institution, Rudi Garcia n’a cessé de tenter d’aller chercher la qualification en Ligue des Champions, objectif d’une saison 2019-20 qui avait très mal commencée. Il fallait vite faire oublier le faux départ causé par un barbare brésilien aux préceptes tactiques étranges. C’était sans compter sur un complot chinois à base de pangolin, causant la fin prématurée d’une saison qui devait pourtant se terminer en beauté, pour sûr. Une pandémie mondiale, voilà un grain de sable plutôt encombrant dans les rouages de l’ambition lyonnaise. N’en déplaise à ceux qui ont tendance à rendre le coach responsable des maux de son équipe : coach Garcia aurait été sans nul doute adulé après ses performances de fin de saison. 

De son côté, dans l’ombre, Jean-Michel Aulas a tout fait pour sauver le fruit du travail acharné de Rudi Garcia, mais rien n’y a fait. La LFP n’a pas voulu offrir aux supporters la joie de suivre les 10 dernières rencontres de la saison de championnat, et aux joueurs l’opportunité de titiller Reims et Nice dans la course à l’Europe. Avec 17 victoires TCC en 32 matchs entre octobre 2019 et mars 2020, le potentiel pour faire mieux qu’une 7ème place était évident : la 6ème place n’était pas si loin ! C’est d’autant plus navrant quand on sait que Reims ne verra même pas les phases de groupe de l’Europa League après une défaite contre un club hongrois que l’OL aurait bien évidemment battu.

Garcia

Des gones à la guerre avec leur sergent

Septièmes de Ligue 1, battus en finale de la Coupe de la Ligue, les Lyonnais mis à terre par un pangolin n’ont pourtant pas hésité à repartir à la guerre avec le sergent Garcia. En phase finale de la Ligue des Champions, remodelée au vu du contexte, le coach lyonnais a fait briller son équipe, en se basant notamment sur quelques piliers parmi ses soldats, dont le très adroit Karl Toko Ekambi. En atteignant les demi-finales de la C1, il a écrit une nouvelle page de l’histoire de l’OL. Mais le Bayern a mis fin, avec de la chance, concédons-le, à cette nouvelle péripétie lyonnaise de la saison 2019-2020.

Décevante ? La saison dernière a surtout été riche en émotion. Qui pourra oublier que Garcia a offert au football français une nouvelle masterclass de Cornet contre le City de Pep Guardiola ? Qui pourra oublier qu’il a déniché des jeunes talents comme Caqueret et Cherki, que personne n’attendait à ce niveau ? Quel supporter n’a jamais fait des rêves passionnés suite aux matchs de l’ère Garcia ? Avec l’OL, décidément, on ne s’emmerde pas.

Et c’est pas (encore) fini ?

Après n’être pas passé si loin que ça de sauver l’OL d’un bilan de saison catastrophique, la nouvelle mission de Garcia au début de ce nouvel exercice n’était autre que de capitaliser sur la performance européenne de l’OL. Ramener le club en Europe et profiter de n’avoir que le championnat à gérer pour se concentrer sur les résultats en Ligue 1, voilà deux tâches qui n’avaient d’apparence rien d’impossible pour le Tom Cruise de l’AS Corbeil-Essonnes.

Il y a des hauts et des bas dans une relation, mais les noces de coton de Garcia et l’OL en ce 14 octobre 2020 symbolisent la confiance placée en l’ancien coach de la Roma par certains spécialistes du foot lyonnais, comme Gérard Houllier. Oui mais, il y a un mais. Parce que même s’il est hors de question d’insulter l’Institution en remettant en cause la capacité de Garcia à rendre le club conquérant contre des clubs comme le FC Lorient par exemple, force est de constater qu’il a quelques difficultés depuis le début de sa 2ème sur le banc rhodanien.

Bien-sûr, Garcia n’est encore une fois pas aidé par des circonstances extrêmes, à l’image d’un mercato tardif lors duquel il n’a pu empêcher le départ redouté d’Amine Gouiri notamment. Des adieux déchirants ont eu lieu dans le vestiaire lyonnais, jusque dans les dernières heures de ce mercato d’été très automnal. Mais la situation actuelle est bel et bien coton, et on ne parle plus des noces. Si rien ne change, l’histoire d’amour entre l’ancien coach de l’OM et les supporters de l’OL pourrait bien prendre du plomb dans l’aile. Juninho pourrait même assez rapidement faire le choix difficile de la rupture, lui qui était pourtant convaincu par la venue de l'ancien du LOSC et de la Roma.

Avant de penser au pire, il faut plutôt espérer une deuxième victoire cette saison malgré le grand retour du pangolin dans l’effectif lyonnais. Pas sûr que cela mette en danger ses plans pour le match face à Strasbourg, mais sait-on jamais. Parfois, le beau jeu ne suffit pas ! 

Au mois d’octobre 2020, l’OL est presque au fond du trou, encore. La mission sauvetage serait-elle tombée à l'eau ?

 

 

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.