Ils sont forts, ces Lyonnais !
Le 18.08.2020 par OL_ympiqueL'espoir fait vivre, l'adage n'a jamais été aussi vrai que ces derniers temps. Après la qualification contre la Juventus, on n'avait osé penser à une victoire en quart de finale de Ligue des Champions contre le Manchester City du fin tacticien Pep Guardiola. Mais les joueurs y ont cru et l'OL jouera la deuxième demi-finale de son histoire le 19 août prochain. Tout le monde, à Lyon comme ailleurs, le dit depuis samedi soir : ils sont forts, ces Lyonnais.
La parenthèse enchantée continue
Avec la Juve et les Citizens comme adversaires, les gones auront décidément eu fort à faire pour cette édition déjà très particulière de la Ligue des Champions. Le format de celle-ci favorise ce qu'il y a de plus fort dans le football, que ce soit à travers sa cruauté ou sa beauté. Sans rattrapage possible, les équipes craignent la défaite autant qu'elles veulent arracher la victoire. Tout est possible, l'exploit était donc réalisable.
En 3-5-2, avec l'équipe type du moment en omettant l'absence de MoussaDembélé, remplacé par Toko-Ekambi à l'avant de l'armada lyonnaise, l'OL de RudiGarcia est parfaitement rentré dans son match. City pouvait faire peur, car le City de Pep Guardiola, le City de De Bruyne, est une équipe qui respire le football. Dans un 3-5-2 quelque peu étonnant, les Citizens n'ont pourtant pas fait sensation : la réalité du terrain les a rattrapé. Cette réalité, c'est celle de l'allant rhodanien en début de match, celle de la performance du milieu de terrain Aouar-Caqueret-Guimaraes, celle de la malédiction Maxwel Cornet (qui a marqué quatre fois en deux ans contre les vice-champions d'Angleterre en titre). Cette réalité, c'est celle du courage lyonnais en défense, celle des récupérations impériales du jeune gone Maxence Caqueret, celle du génie d'Houssem Aouar, celle du travail de l'ombre de Memphis.
Il aura fallu l'entrée de Moussa Dembélé pour que la réalité finisse de rattraper les joueurs adverses. Remobilisé au moment de l'égalisation à la 69e, bien après l'ouverture du score folle de précision de Cornet à la 24e, Manchester City a tout de même plié. C'est tout simplement formidable, parce que l'OL a souffert en deuxième mi-temps mais n'a pas craqué, parce que l'OL a été béni des dieux du foot lorsque Sterling a loupé une occasion immanquable seul face aux cages vides de Lopes, et parce que l'OL a montré ses qualités jusqu'aux ultimes minutes d'un quart-de-finale remporté avec classe.
Une victoire d'équipe
Deux buts de l'entrant Dembélé en huit minutes, pour porter le score à 3-1, ont anéanti les espoirs de Pep Guardiola, à genoux devant son banc à défaut de pouvoir s'arracher les cheveux. Pourtant, une part de lui-même devait être impressionnée par la vague qui s'est abattue sur son équipe. À des années lumières de la Fekir-dépendance, et sans aucune Memphis-dépendance, l'OL a construit sa victoire sans craindre son adversaire du soir. Les titulaires comme les entrants ont joué leur rôle dans ce spectacle explosif, et Rudi Garcia peut particulièrement se féliciter des joueurs qu'il a fait rentrer - tout en remerciant le temps de l'après-Covid qui lui a offert le droit de procéder à cinq changements.
Les deux derniers but lyonnais sont les symboles de ce casting formidable, de Caqueret à la récupération (encore et toujours) à Dembélé (entré à la 75e) à la finition, en passant par Aouar mais aussi Jeff-Reine Adélaïde (entré à la 87e) à la passe. Quant au premier but, marqué en angle fermé par un Cornet des grands soirs après un long ballon de Fernando Marçal pour Toko-Ekambi, il n'est pas moins fort en symbolique. Pas moins, en fait, que le match de Marçal par exemple, auteur d'une prestation particulièrement remarquable en défense après une saison bien compliquée à Lyon.
Finalement, si certains évoquent une efficacité insolente (moins d'un expected goal pour trois buts marqués) ou encore la prestation un peu moins formidable de Léo Dubois, le temps est surtout aux réjouissances. Car si l'OL a battu la Juve puis City, ce n'est ni grâce à une chance stratosphérique ni grâce à une bouillie de football défensif. L'OL s'est qualifié avec un certain style, mais l'OL a mérité la prolongation de cette parenthèse enchantée d'une fin de saison inédite. L'OL a tout simplement joué en équipe, avec des idées, de la testostérone, et juste ce qu'il faut de talent. L'OL a écrit un nouveau chapitre de son histoire.
Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait ! (Mark Twain)
En plein rêve
Demain sera un autre jour mais le temps du lendemain n'est pas encore arrivé. Les supporters comme les joueurs sont en plein rêve et veulent en profiter. Logiquement, personne ne veut d'un lendemain de fin de saison synonyme d'aurevoirs à l'Europe. Au contraire, tout le monde préfère croire en cette folle possibilité que serait une qualification européenne grâce à une victoire (improbable) en finale cette année. Sinon, le retour sur terre sera de toute façon difficile, d'autant plus pour des supporters qui auront été aveuglés par cette courte parenthèse. Certes, l'OL n'aura quoi qu'il en soit pas fini la saison sur une note négative. Personne n'oubliera cette fin d'exercice. Toutefois, les faits sont clairs : la finale de la Coupe de la Ligue était l'échappatoire le plus aisée à une saison 2020-2021 sans le moindre match européen, et cette issue s'est envolée avec la défaite aux tirs-au-but du 31 juillet dernier.
Au XXIe siècle, Lyon n'a jamais connu cette situation de club non-européen. Il faudra donc un exploit (ou plutôt deux, en fait) plus formidable encore pour pallier ce manque, avec une victoire finale en C1. En plein rêve, tout est toujours possible, même si l'adversaire qui barre désormais la route des gones vers la finale est un Bayern au top niveau. Ils l'ont démontré samedi soir bien plus encore que contre la Juve : ils sont forts, ces Lyonnais. Donc on va continuer d'y croire ! Allez l'OL !
Photos Damien LG (OL)