La croisière ne s'amuse plus – L'Édito du Lundi #1
Le 30.01.2023 par OL_ympiqueUne nouvelle semaine commence, et l'Olympique Lyonnais est toujours confortablement empêtré dans le ventre mou de la Ligue 1. Alors que le mercato hivernal se termine, les raisons de croire à un miracle restent difficiles à dénicher. C'est parti pour l'édito du lundi 30 janvier 2023 (le premier d'une longue série !).
On le savait déjà, mais l'évidence est sans cesse plus percutante. L'Olympique Lyonnais est devenu un paquebot qui coule, dirigé par un équipage qui nous explique que tout va bien, et rempli de matelots pas à la hauteur des enjeux. Et même si, d'après un article du Monde, l'OL se débat contre son déclassement, en réalité, les brèches dans la coque continuent de sauter aux yeux. Voilà le Titanic, version football rhodanien.
Pourtant, qui aurait pu prédire que l'OL irait aussi mal avec un tel effectif ? Qui aurait pu prédire que se séparer de Lucas Paqueta et Bruno Guimaraes, tout en gardant Karl Toko-Ekambi ou Thiago Mendes, empêcherait l'OL de viser l'Europe ? Qui aurait pu prédire que Bruno Cheyrou serait un recruteur au bilan aussi inquiétant ?
Parmi les matelots de ce Titanic 2.0, il y a ceux qui sont encore là et qui aimeraient ne plus l'être, ceux qu'on aimerait ne plus voir mais qui préfèrent rester pour d'obscures raisons, ou encore ceux (trop rares) qu'on aimerait voir rester mais qui sont ou seront jetés par dessus bord pour renflouer les caisses. La croisière ne s'amuse plus du tout. L'effectif est de plus en plus bancal. Et c'est d'autant plus le cas depuis ce mercato hivernal affolant, avec des arrivées de dernière minute certes, mais qui ressemblent surtout à des réajustements à la hâte, suite aux départs en attaque. Quant au retour au club de Dejan Lovren, dans la lignée de ceux d'Alexandre Lacazette et de Corentin Tolisso l'été dernier, il relève certainement plus d'un manque d'idée qu'à autre chose. Laurent Blanc doit se demander dans quoi il s'est embarqué.
Où est le projet ?
Le cas Karl Toko-Ekambi est comme un symbole de cette funeste croisière. Trop souvent décevant sur le terrain - et en dehors -, il n'était logiquement plus le bienvenue à bord, et voulait quitter le navire. Le voilà prêté à Rennes, loin du flot des critiques (légitimes) et des insultes (regrettables) des tribunes lyonnaises. Une bonne nouvelle ? Oui. Comme pour Romain Faivre, qui était malheureux à Lyon. Sauf qu'en fait, c'est bien plus complexe : derrière ces départs, où est le projet ?
Alors que Tetê a aussi quitté le club à la surprise générale, l'OL se devait d'en profiter pour se renforcer en attaque, particulièrement sur les ailes qui lui font tant défaut. Des renforts ont finalement été trouvés, mais difficile d'être convaincu, surtout quand on voit comment le club s'en sort avec ses recrues depuis quelques années. Certes, le jeune Suédois Amin Sarr est dit prometteur, comme le Brésilien Jeffinho. Un 6 de qualité est également attendu. Mais le timing de leur recrutement interroge. On pourrait être tenté de croire qu'ils ont été cherchés au dernier moment pour combler numériquement les départs, au gré des propositions d'agents...
Du côté des officiers qui tiennent la barre, c'est le grand déni. Même avec de l'eau jusqu'au cou, ils gardent le cap. Jean-Michel Aulas est toujours sur la défensive (comme le prouve son interview hors-sol dans Le Monde), et continue de parler de solutions dont personne ne voit les effets. Derrière lui, Vincent Ponsot (dont les qualités humaines ont été rappelées par une plainte récente de Sara Gunnarsdottir) et Bruno Cheyrou (Monsieur Anodin) se cachent, mais les supporters ne sont plus dupes. A force de se voir comme une entreprise cotée en bourse, à force de vendre les meilleurs joueurs et de garder les moins bons, à force de manquer d'idées - on n'osera dire de compétences - sur les recrutements, l'OL ne peut que continuer de sombrer.
Alors, si rien ne change, si John Textor, lui non plus, ne colmate pas les brèches, le naufrage va continuer. L'Olympique Lyonnais deviendra durablement un club moyen, avec un effectif moyen... au niveau de sa direction, finalement.