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Le retour à la réalité

Le 23.12.2022 par NSOL31

Après la parenthèse enchantée pour certains et diabolique pour d'autres que constituait la Coupe du Monde au Qatar, il est l'heure de revenir à la dure réalité : la saison en championnat de l'Olympique lyonnais.

Entre Enfer et Paradis

Le mois et demi qui vient de s'écouler et de se clôturer par la victoire de l'équipe d'Argentine de football face à son homologue française en finale de la Coupe du Monde de la FIFA 2022 au Qatar est décidément un moment à part dans la vie footballistique des amateurs du sport-roi.

Dans la main droite, l'Enfer. L'Enfer, pour ceux qui considèrent que le Mondial Qatari n'a aucune raison d'être et d'exister, et qui, malgré leur amour du football profond, ont décidé de boycotter. L'Enfer, aussi, pour ceux qui au plus profond de leur être savent les torts de l'édition écoulée de la Coupe du Monde, mais pourtant n'ont pu - pour des raisons familiales, sociales ou personnelles - se contraindre à ne pas regarder les matchs de la compétition. L'Enfer, enfin, pour ceux qui ont mis leur sens de la moralité de côté et ont décidé de vibrer avec les sélections qu'ils aiment ou la sélection du pays où ils habitent et qui ont connu le goût amer de la défaite. Pour certains, la défaite à été cruelle, pour d'autres, héroïque, tragique ou encore logique. Mais pour tous, elle a été détestable.

Au creux de la paume gauche, le Paradis. D'abord, bien sûr, pour les aficionados, puisqu'il faut les appeler ainsi, de la sélection argentine, qui ont connu le bonheur suprême lorsque le tir au but botté par Gonzalo Montiel est venu tromper Hugo Lloris et a ainsi logiquement offert à Nicolás Tagliafico et aux siens le titre mondial. La joie était grande aussi au cours de cet absurde Mondial Qatari pour les admirateurs d'un arbitrage moderne ; où les temps additionnels sont en proportion des arrêts de jeu effectif, où les fautes ne sont sifflées que lorsqu'elles le méritent vraiment et où les cartons sont distribués avec parcimonie. En point d'orgue, l'arbitrage impeccable de la finale par l'arbitre polonais Szymon Marciniak, d'ailleurs salué par ses pairs. Certains, taquins mais pas forcément dans l'erreur, soulignerons aussi que la victoire argentine en finale a été heureuse pour les boycotteurs de France, ces derniers n'étant ainsi pas contraints de participer contre leur gré à une liesse collective inévitable.

Mais voilà. Quoi que chacun en pense, ce mois et demi à part dans l'histoire du football est bel et bien terminé. Et il est temps de revenir à l'intraitable réalité du (presque) quotidien : celle du Championnat de France de football.

Réminiscences

Un souvenir imprécis rejaillit dans les mémoires. C'est vrai, après cette étrange trêve des confiseurs, la Ligue 1 est de retour. Certaines choses ne surprennent personne. Après un Mondial entaché par la politique désastreuse du Qatar en termes de droits humains, le Qatar est de nouveau à la fête. Mais ici, cela ne choque plus personne, puisqu'il s'agit du Paris Saint-Germain, en tête du championnat. Tout autre résultat serait d'ailleurs illogique, et les deux matchs nuls du pensionnaire du 24 rue du Commandant-Guilbaud sont déjà de lourdes contre-performances au regard des investissements des actionnaires du club. Derrière, si loin derrière, il y a Lens, Rennes... Et puis Marseille, Lorient, Monaco, Lille, et enfin l'Olympique lyonnais. Huitième. Avec vingt-et-un petits points, un total si pitoyable en regard du potentiel du club qu'il faut relire deux fois les trente-six derniers mois de l'histoire du club pour comprendre comment le club en est arrivé là.

L'OL est un club unique en France. D'abord, parce qu'il possède trois Champions du Monde de millésimes différents dans son effectif, en la personne de Tagliafico, donc (2022), mais aussi de Corentin Tolisso (2018), et de Jérôme Boateng (2014). Mais aussi car il est un mastodonte qui se complaît en milieu de tableau en répétant que sa place n'est pas ici. Bien sûr, il y a ce bilan économique, cette balance des transferts toujours au vert, alors qu'un Stade rennais, par exemple, est en négatif de plus de cent millions d'euros sur les six dernières saisons, malgré de très belles ventes. Mais cela ne suffit pas à expliquer tout. La culture de la médiocrité semble parfois gangréner toutes les strates du club, à l'exception notable de l'Académie. "Fort avec les faibles, faible avec les forts". La différence de traitement accordée entre les différents joueurs en fonction de leur statut n'aide pas non plus forcément à combler les trous.

Et puis il y a John Textor, et sa reprise de l'OL bien plus longue qu'on aurait pu le croire. Certains croyaient au coup de balais, d'autres aux investissements mirifiques. Plus pragmatiques, une frange grandissante des suiveurs de l'Olympique lyonnais attendent de voir ce qu'il va réellement se passer. Quoi qu'il en soit, la deuxième moitié de saison de l'Olympique lyonnais aura sans aucun doute son intérêt bien à lui. Et, à défaut de résultats positifs, les supporters rhodaniens appréciant l'équipe de France pourront se rappeler avec bonheur le fond de jeu de l'équipe de France dans les matchs de l'OL.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par NSOL31, membre du Café du Commerce OL.