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L'épineux problème des maillots

Le 14.07.2020 par NSOL31

Rumeurs sur les nouveaux maillots ? Adidas s'en prend plein la figure, et la direction de l'Olympique lyonnais au passage. Entre manque de recul et polémiques futiles, les réseaux sociaux nous font prendre à cœur certains sujets, et les maillots en font partie.

Le maillot et l'âme

Durant l'intersaison, alors que l'actualité footballistique est au plus bas, certains sujets font surface. Parmi eux, le maillot. Et, plus généralement, les tenues qu'adopteront les joueurs lors des rencontres de la saison à suivre. Tous les clubs de France et d'Europe sont sujets à des changements de tenue. Certains clubs ont une identité graphique bien définie - les bandes noires et rouges du Milan AC, la tenue blanche immaculée du Real Madrid... - tandis que d'autres sont plus soumis aux aléas de la mode et des goûts de leur temps.

L'Olympique lyonnais est un petit peu à mi-chemin entre les deux tendances. On n'imagine aujourd'hui pas l'OL jouer ses matchs à domicile dans une tenue autre que blanche avec des notes rouges et bleues disséminées sur la tenue. Pourtant, il faut se rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, à l'époque où Jean-Michel Aulas prend la tête de Lyon, pour le succès qu'on lui connaît, le club évolue, et ce depuis une quinzaine d'années, généralement avec un maillot rouge à domicile.

Mais les grandes années de l'OL (de la fin des années 1990 jusqu'à la l'orée des années 2010) voient le retour de la fameuse bande verticale rouge et bleue sur le maillot. Et pour beaucoup de gones ayant connus dans leur prime enfance les soirées européennes menées par Juninho et consorts et le championnat à la botte de Lyon, le maillot à double bande verticale est symbole de succès. Et surtout, sa disparition, à partir de 2009-10, coïncide avec le retour dans le rang de l'OL - et au mandat de Claude Puel, aussi. De là à voir une corrélation entre maillots et victoire, il n'y a qu'un pas.

À fleur de peau

Mais la réalité est moins simple. En effet, plusieurs impératifs rentrent en compte, à commencer par la loi. Durant la fameuse période des fines bandes verticales sur le côté gauche du torse, l'Olympique lyonnais est sous pavillon Umbro. Mais les Humphrey Brothers ne sont plus les équipementiers de l'Olympique lyonnais depuis lors, ayant laissé la place à Adidas. Et, très logiquement, pour des raisons bien simples de modèles déposés, la marque aux trois bandes ne peut pas simplement copier ou même s'inspirer très franchement des designs effectués il y a désormais quinze ans par Umbro.

Certains supporters un peu bornés et agressifs réclament bien sûr un changement d'équipementier. Tour à tour, Nike, Under Armour, Umbro et bien d'autres sont cités sur Facebook, Twitter et Instagram. Mais toute personne dotée d'un cerveau en état de fonctionnement sait bien que les contrats ne se négocient pas pour des raisons de design, mais plutôt autour de sommes d'argent. Et si Adidas est prêt à laisser quelques millions de plus dans un deal avec l'OL que Nike, même en échange de templates un peu plus simples, le calcul est simple pour la direction lyonnaise. Si Adidas donne un million d'euros en plus par an à l'OL, eh bien en cinq ans, cela permet par exemple d'avoir Ferland Mendy latéral gauche (acheté 5M€ au Havre à l'été 2017) plutôt que le seul Fernando Marçal

L'argent est donc un facteur essentiel dans les designs des maillots, mais n'est pas le seul. Il y a bien sûr l'air du temps. On ne conçoit plus les mêmes maillots aujourd'hui qu'il y a quinze ou vingt ans. Imaginez seulement Houssem Aouar apparaître vêtu du même maillot gris flottant que Sidney Govou contre le Bayern en 2001 ! La mode évolue, les tissus deviennent de plus en plus techniques, pour autant que cela veuille dire quelque chose.

Et si on laissait les supporters ?

Au final, ce qui frustre sans doute le plus les supporters, c'est de voir que nombreux sont les créateurs qui, sur les réseaux sociaux, mettent en avant leur travail en espérant être entendus par le club. C'est bien évidemment très compliqué, en réalité, de reprendre leurs créations. En effet, à partir du moment où les créations sont rendues publiques, la copie, l'inspiration, la reprise est très dangereuse. D'autant plus qu'au niveau d'Adidas, cela ne serait pas beaucoup plus facile. Parce qu'il s'agit quand même d'une forme de concurrence déloyale pour les designers, rémunérés.

Cependant, on peut imaginer aisément que le club implique ses supporters d'une manière plus importante dans le choix des maillots. Notamment en leur proposant de voter sur différents modèles. Les modalités de mise en place sont un peu plus complexes : faut-il le proposer uniquement aux abonnés, qui ne sont pas forcément ceux à qui les produits dérivés seront le plus vendus, à une communauté plus large, ou bien à un jury de supporters triés sur le volet ? Quoi qu'il en soit, les clubs - pas uniquement l'Olympique lyonnais - doivent assurément impliquer les supporters dans certains choix qui ne sont pas forcément stratégiques.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par NSOL31, membre du Café du Commerce OL.