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Les premières heures de l'Olympique Lyonnais

Le 27.01.2023 par NSOL31

2023 – L'Olympique lyonnais est un club reconnu en Ligue 1, adoubé dans toute l'Europe, au palmarès imposant, mais au futur bien incertain. Face à la morosité de l'actualité lyonnaise, repartons il y a un peu plus de soixante-dix ans, quand rien de tout cela n'existait. Retour aux sources de l'Olympique Lyonnais, en 1950, l'année où tout a commencé.

Brasserie de la République

19 mai 1950. Une réunion inhabituelle se tient à la Brasserie de la République, sur la Presqu'île. Cette réunion ressemble par certains aspects aux repas d'affaires qui se tiennent bien souvent sur les tables de la salle, et par d'autres aux retrouvailles de camarades s'étant perdu de vue depuis plusieurs années. Les cigarettes se consument dans les cendriers, des éclats de voix parviennent jusqu'aux garçons de café, qui tendent l'oreille pour essayer de comprendre ce qui se passe. A force de mots et de gestes, quelques informations fuitent. "Une formidable entreprise humaine", "quelque chose de tout à fait nouveau", la Brasserie se transforme presque en troquet alors que la nouvelle se confirme. Dans quatre jours, une grande annonce sera faite : Lyon se dotera d'un club de football autonome, à envergure nationale, comme ce qui se fait depuis quelques années dans la France entière, de Nantes à Lille.

L'information a de quoi surprendre. Car le football à Lyon existe déjà. Le FC Lyon, fondé en 1893, a ainsi atteint la finale de la toute première Coupe de France, à la fin de la Grande Guerre, où il s'est tristement incliné face à l'Olympique de Pantin. Le club doyen du football lyonnais a même un temps fusionné avec l'AS Villeurbanne pour disputer la deuxième division, avant de revenir à ses premières amours, le football amateur, juste avant le deuxième conflit mondial. Le Parc de la Tête d'Or voit ainsi plusieurs rencontres mémorables se disputer sur ses pelouses. Mais c'est surtout le Lyon Olympique Universitaire, plus connu aujourd'hui pour sa section rugby, qui fait figure de cador local. En 1942, la section football remporte ainsi le championnat de guerre. Le LOU, qui évolue déjà au Stade de Gerland, est même promu en première division nationale à la fin du conflit. Alors, quel besoin y a-t-il de créer un nouveau club de football ?

L'homme-médecine

Depuis quelques années, déjà, le vent semble tourner sur l'équipe football du LOU. Alors que la direction du club souhaite investir davantage sur la section rugby du club, l'équipe de football refuse d'être mise sur le côté. Au mois de mai, le conflit larvé éclate. La section football décide de prendre son indépendance. Bien sûr, il faut des hommes derrière cela. Ces hommes, ce sont les médecins, représentés par le Dr. Trillat. C'est lui qui amène la couleur blanche, typique de la blouse médicale, comme couleur principale de ce qui va devenir l'Olympique de Lyon et du Rhône, forme d'hommage amer et déguisé aux origines du club. Aidé par Vitalis, Marceau, Carrel, Groslevin, Maillet et Daurensan, Trillat se met en devoir de rattacher le club au championnat. Le LOU tente de répliquer et de garder la section au sein du club : mauvaise pioche, le club universitaire est sanctionné par la Ligue du lyonnais, et se voit interdire de football pendant deux saisons.

Pour l'entraîneur, le choix n'est pas très compliqué. C'est Oscar Heisserer, qui était déjà l'entraîneur du LOU, qui est nommé à la tête de l'équipe principale de cet Olympique de Lyon et du Rhône, qui deviendra très vite aux yeux de la Ligue du lyonnais, l'Olympique lyonnais. Cette dichotomie entre le nom sur le numéro d'affiliation à la FFF (Olympique de Lyon et du Rhône) et celui utilisé habituellement (Olympique lyonnais) explique pourquoi l'UEFA et les instances étrangères se référent souvent à l'OL comme "OIympique Lyon". Oscar Heisserer, lui, n'a cure du nom du club pour lequel il exerce. International français de 1936 à 1948, l'Alsacien dirigera à 172 reprises le club, de 1950 à 1954, et disputera également deux rencontres, marquant au passage un but.

Argent béni

Un dirigeant est vite trouvé : Félix Louot. Il investit directement un million de francs dans le club. Mais la Fédération Française de Football demande d'en avoir au moins quinze pour pouvoir s'inscrire dans le championnat national. Il en reste donc quatorze à trouver. Le premier directeur sportif, Marceau, investit un peu plus d'un million et demi. Forest et Rocher mettent aussi la main au portefeuille, et déboursent chacun un million de francs. Une demande de prêt est officiellement publiée, et toute personne prêtant vingt-cinq-mille francs au club gagne une voix au conseil d'administration. De nombreux anonymes s'investissent ainsi dans la vie de l'Olympique lyonnais. La municipalité fait également un geste : Edouard Herriot offre cent-mille francs annuellement au club pendant toutes les premières années de vie du club.

Le grand jour attendu par tous arrive finalement le 27 août 1950 : l'Olympique lyonnais dispute son tout premier match de deuxième division, face au CA Paris. L'OL s'impose 3-0, emmené par son attaquant intenable Dupraz, et se lance dans le football avec une série de dix matchs sans défaite. A la fin de sa première saison, l'OL est promu en première division et réussit pleinement ses débuts. Dans la foulée, une association est créée, qui prend pour la première fois officiellement le nom d'Olympique lyonnais. Une section jeunesse voit le jour, tout se met doucement en marche. C'est parti, l'histoire de l'Olympique lyonnais est lancée, et le futur reste à écrire...

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par NSOL31, membre du Café du Commerce OL.