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L'heure des lamentations (ou la complainte de Calimér'OL)

Le 16.08.2022 par ValentinChenard

Bis repetita. Il n'aura fallu que deux petites journées de Ligue 1 dans cette nouvelle saison pour voir l'OL encore chahuté par des fausses notes. Chaque été, c’est la même rengaine : on fait table rase d'un passé chaotique et on repart de l'avant, main dans la main. Mais chaque année, quelque chose vient rapidement provoquer un faux départ, saboter un match ou, encore et toujours, déclencher une polémique.

Foutus Merlus

Loin d’être à charge, les évènements sont parfois extérieurs et Lyon ne peut rien y faire, comme cette fameuse histoire de pelouse. Quoi qu’en disent le FC Lorient, son président Loïc Féry et les supporters merlus, oui, le club et la ville bretons sont intégralement responsables. Responsables puisque malgré toutes les grandes envolées de justification, le problème n’a dès le début pas été pris au sérieux, alors même que le festival interceltique démarrait un duo d’enfer avec la sécheresse, qu’on savait durable.

Responsables puisque ce n’est pas à la Ligue de Football Professionnel d’assurer la bonne jouissance d’un terrain de football. Responsables puisque, et c’est pourtant évident, si tout avait été organisé un tant soit peu à l’avance, une solution de repli dans un stade neutre aurait pu être (assez) rapidement trouvée.

D’aucuns diront que ce n’est que pur symbole « et que ce n’est que du football ». D’autres, sûrement plus éclairés, noteront l’amateurisme à tous les étages, jusqu’au report de la faute sur la Ligue. Pendant ce temps-là, ceux qui trinquent sont une nouvelle fois les supporters mais également les deux équipes – et en particulier l’Olympique Lyonnais, aux objectifs et aux exigences toujours plus vissés au podium de la Ligue 1. Un match reporté, c’est deux semaines sans jouer, puis un retard à rattraper avec évidemment une certaine inquiétude quant à la tenue de ce match, probablement en pleine semaine, entre deux autres rencontres.

Le professionnalisme repassera.

De fatigantes polémiques, encore, des railleries, toujours

Comme si l’affaire ne suffisait pas, il a fallu attendre le jour du match pour que Loïc Féry, le président du FC Lorient, se lâche sur Twitter, dénonçant des « menaces de l’OL sur la LFP ». Une énième accusation, toujours aussi infondée et frisant la calomnie. Quel président n’aurait pas défendu l’intégrité de ses joueurs face à un tel champ de patates ?

Depuis plusieurs années, l’OL est scruté et très largement critiqué au moindre fait contestable, qu’il soit de son fait ou non. Par souci d’objectivité, précisons qu’il s’agit d’une attitude parfois parfaitement justifiée. Mais il ne s’agit là en aucun cas d’une raison valable pour extrapoler la responsabilité de l’OL à chaque aléa l’impliquant.

L’OL ne laissera jamais indifférent, c’est une évidence. Aurons-nous un jour l’occasion d’éviter les polémiques de comptoir et les railleries ? Probablement non. Mais à force de récurrence, il faut bien l’avouer, ça use les souliers, pour être poli.

Nous ne sommes qu’aux prémices de cette saison, et déjà l’OL a été acteur, sans le vouloir, de plusieurs commentaires toujours dégradants et de plus en plus insupportables.

Si le débat autour de la sortie d’Anthony Lopes reste légitime, les autres n’existent que pour porter préjudice au club. Et c’est bien là tout le problème. Les retours d’Alexandre Lacazette et de Corentin Tolisso ont permis aux trolls de toute sorte de sortir de leurs terriers et de dépoussiérer les rengaines éculées du type « Penalty pour Lyon ! But de Lacazette, trop drôle ! Turpin est Lyonnais lol mdr ! », qui ne témoignent que de l’intellect lourdement endommagé de ceux qui en usent à tort et à travers.

Mais le passé reste le passé, il fallait encore trouver un petit quelque chose pour se raccrocher à une nouvelle polémique. Et c’est là qu’entre dans la danse l’histoire de numéro de maillot de Coco Tolisso.

L’ancien Bavarois a joué pour la première fois avec son nouveau numéro : le 88. Le problème avec ce numéro ? Le 88 fait référence à la huitième lettre de l’alphabet, donnant ainsi, dans une certaine symbolique, le sigle « HH » - deux lettres régulièrement associées à l’imagerie des groupuscules néo-nazis, en hommage au déchet dont ils ont fait leur idole. Le numéro de Tolisso a donc représenté une occasion en or pour enclencher une nouvelle polémique facile, perpétuant le fameux cliché « OL = Facho ».

Lopes, un petit tour et puis s’en va

On aurait pu commencer par le commencement. Mais on terminera par les affaires internes. Expulsé vendredi dernier contre l'AC Ajaccio, Anthony Lopes a écopé de trois matches ferme de suspension. Dans une sortie hasardeuse, violente pour certains, le gardien de l’OL avait percuté Mounaïm El-Idrissy sans toucher le ballon. Le rapport de l’arbitre parlera de « faute grossière ».

L’expulsion soulève de nombreuses questions concernant Antho. Comment peut-on encore voir ce genre de sortie foireuse, après tant d’années d'expérience et surtout tant de polémiques autour de la violence des contacts… Rémi Riou, venu pour se dorer la pilule en pré-retraite, est-il le second idéal, afin de permettre au club d’être un réel prétendant au podium de la Ligue 1 ? Comment est-il possible que Lopes, au cours de son séjour de très longue durée au club, n’ait jamais eu de réel concurrent dans les pattes, le poussant à se remettre en question et gommer ses points faibles ?

Nous n’avons pas la réponse à ces questions. En revanche, nous pouvons constater que les maux lyonnais restent les mêmes. Depuis la saison dernière, le nombre de matchs se terminant par une contreperformance est en hausse quasi exponentielle. Le plus regrettable est bien le décalage régulier entre la domination, parfois outrageuse, de l’Olympique Lyonnais dans la plupart de ces rencontres, et le scoreboard – à cause d’erreurs grossières, de fautes d’inattention, de mental individuel ou collectif défaillant et, parfois, d’arbitrage à charge. Si contre Ajaccio, Lyon remporte au final les trois points, nous étions tout de même très proches d’une énième bévue.

Nous espérons tous que la presque-contreperformance de la 1ère journée soit l’une des seules que nous aurons à relever en fin de saison. Et surtout, nous espérons qu’on laisse enfin le Club tranquille. Même si, et nous le savons tous, la seule réponse à donner doit avoir lieu sur le terrain.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par ValentinChenard, membre du Café du Commerce OL.