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L'OL chargé à Blanc – L’Édito du lundi #6

Le 06.03.2023 par MartinT

Cinq mois après l'arrivée de Laurent Blanc, l'Olympique Lyonnais croupit à la dixième place du classement de la Ligue 1. Quelques indésirables (temporairement) partis, quelques petits nouveaux arrivés, des jeunes formés maison plus ou moins durablement incorporés à l'effectif professionnel, tous n'y ont rien changé : l'OL est désormais solidement installé dans le ventre mou du championnat, malgré le supposé rebond qu'était censé impulser "le Président".

Le 9 octobre dernier, l'Olympique Lyonnais annonçait enfin l'arrivée de celui dont Jean-Michel Aulas rêvait ouvertement depuis des années : le Champion du Monde 1998 et ancien sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc. Les six années s'étant écoulées depuis son départ du Paris Saint-Germain ont quelque peu entamé son crédit, mais le président Aulas n'en a cure : c'est à bien Blanc que reviendra la prérogative de redonner au moins un peu de sa splendeur d'antan au club lyonnais. 

Dépités par les dernières saisons du club, les supporters sont alors résignés. Mais d'aucuns soulèvent tout de même des réserves sur cette nomination : les six années mentionnées précédemment, durant lesquelles Laurent Blanc n'a pas exercé au plus haut niveau (difficile de considérer sa pige au Qatar comme une expérience sérieuse) ; les légitimes interrogations sur son bagage réel, lui qui est venu sans son acolyte et sa "caution" tactico-technique, Jean-Louis Gasset ; l'identité de son nouvel adjoint, Franck Passi, loin d'avoir précédemment fait ses preuves. Autant d'inconnues qui n'empêchent pas une bonne partie de la communauté de s'enthousiasmer sur le nouvel homme en charge des destinées de l'effectif professionnel masculin.

Laurent, le chevalier Blanc ?

Les premières décisions et déclarations n'incitent guère à l'euphorie mais l'on s'accorde à lui donner du temps, ce qui est bien évidemment logique et légitime. L'équipe est à la peine physiquement mais l'interruption du championnat pour cause de Coupe du Monde tombe à point. Voilà que Blanc dispose d'un mois complet tombé du ciel en pleine saison pour faire travailler le foncier et le tactique à ses ouailles. Que demande le peuple ! Après la Coupe du Monde, délesté de quelques poids morts et renforcé par quelques recrues censées bonifier l'effectif, l'OL va enfin pouvoir se mettre en branle, on va bien voir ce qu'on va voir. 

Nous sommes désormais début mars. Et on n'a toujours rien vu. Certes, l'OL s'est péniblement qualifié pour les demi-finales d'une Coupe de France qui lui tend désormais les bras. Mais la saison en championnat a encore et toujours cette saveur si particulière d'un plat de nouilles trop cuites réchauffées au micro-ondes après avoir passé 4 jours au réfrigérateur, saupoudrées d'un emmental râpé premier prix ayant (de peu, mais quand même) dépassé sa date limite de consommation conseillée. Ça assure le strict minimum sans même prétendre essayer de régaler. 

Sur les 16 matches de Ligue 1 disputés depuis l'arrivée de L. Blanc sur le banc, l'OL en a gagné 7, pour 4 nuls et 5 défaites. Chacune de ces rencontres a donc rapporté en moyenne 1,56 point, ce qui place le Cévenol derrière les statistiques en la matière, pourtant loin d'être fabuleuses, de Rudi Garcia ou Peter Bosz. Et l'on ne saurait se réfugier derrière un éventuel progrès en termes de jeu, le football proposé par l'équipe de Blanc cinq mois après son arrivée restant pour le moins indigeste.

Pis, les choix de l'homme fort (?) lyonnais interrogent de plus en plus. Lors de l'affrontement contre les Merlus lorientais, le très irrégulier Diomandé a été préféré au solide Saël Kumbedi sur le côté droit de la défense. Maxence Caqueret a été ancré au cœur du jeu lyonnais en lieu et place de Rayan Cherki, exilé, lui, sur une aile. La doublette Aouar - Dembélé a été choisie pour tenter de forcer la décision en cours de match, eux qui auront été les deux seuls changements du technicien lyonnais au cours de cette rencontre que le club a pourtant dominée et pouvait aisément espérer remporter. De Mohamed El Arouch, pourtant très intéressant lors de ses deux courtes apparitions dans les rencontres précédentes, il n'y a eu trace. 

L'avenir se dessine en tons de gris

Laurent Blanc est un entraîneur conservateur. Les entrées en jeu face à Lorient de deux éléments en fin de contrat et assurément partants en juin prochain, ayant par ailleurs fait preuve de lacunes considérables en termes d'état d'esprit, n'en sont que de nouvelles preuves. Point ici de surprise : le coach lyonnais n'a pas caché que faire confiance aux gamins de l'Académie ne faisait pas partie de ses priorités, et que la fameuse et sacro-sainte expérience (lire : le statut) primait à ses yeux.

Soyons honnêtes : cinq mois, c'est un temps bien trop court pour tirer des conclusions fermes et définitives. Mais les signaux envoyés, les indices parsemés ci et là, les petites phrases distillées, les reproches de plus en plus véhéments à l'encontre de toutes les strates du club ou de l'état d'esprit de ses protégés, ... Rien dans l'attitude de Laurent Blanc ni dans ce qu'on peut observer sur le terrain n'incite à un optimisme exacerbé. Il est de moins en moins certain que le « Président » soit bien l'homme providentiel dont l'OL a besoin.

Est-ce qu'un tel homme existe ? C'est un tout autre débat.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par MartinT, membre du Café du Commerce OL.