L'OL vu d'ailleurs #6 : Paris
Le 27.02.2022 par OL_ympiqueL'OL a des amoureux, des suiveurs, mais aussi des ennemis partout en France. Du nord au sud, de l'ouest à l'est, et même par-delà les mers, les points de vue divergent, et le nom de l'Olympique Lyonnais sonne différemment. Après Lille, Strasbourg, la Bretagne, la Gironde et les terres marseillaises, direction la capitale.
Paname, Paname, on arrive ! Après plusieurs étapes en province (la simple évocation de ce terme devrait vous mettre dans le bain), nous voilà dans la capitale, pour parler football... avec des fans du tout puissant Paris Saint-Germain.
Un géant qui en a caché un autre
Depuis 2013, le Paris Saint-Germain a remporté le championnat de France de Ligue 1 à 7 reprises. Monaco et Lille empêchent pour l'instant les Parisiens de dépasser le record de titres consécutifs détenu par l'OL, avec ses 7 titres entre 2002 et 2008, mais depuis les années 2010, Paris est bel et bien magique. Une fois de plus dans l'histoire de France, la région parisienne a un roi soleil, qui rayonne sur le football français et européen. Sauf que, comme dans l'histoire de France avec la Gaule, le football français a eu un autre cœur : Lugdunum. Sur 21 championnats depuis 2000, Lyonnais et Parisiens en ont remporté 14.
Pour @Maxmiotto_, journaliste et CM du compte twitter @psgcommunity_, « il ne faut pas oublier qu’avant que le Paris Saint-Germain ne porte le football français sur la scène européenne, c’était Lyon qui occupait cette place. Une place qui était due à une gestion admirable et exemplaire du club, à commencer par Jean-Michel Aulas ». Voilà des paroles bien agréables pour les oreilles des supporters lyonnais, nostalgiques des années 2000, quand les stars de la Ligue 1 s'appelaient Anderson et Juninho. Lointaine époque à laquelle Kylian Mbappé n'était qu'un enfant, et à laquelle Neymar Jr. rêvait peut-être encore de jouer à Lyon plutôt qu'à Paris.
Même si cette Belle Epoque à la lyonnaise est révolue, le président lyonnais est respecté pour ce qu'il a bâti, et d'après @yacine1607, rédacteur pour Paris United et chroniqueur du Club des 5, « tout le monde reconnaît le travail qu’il a fait à Lyon de 1987 à aujourd’hui ». Un respect réel, certes, mais teinté d'agacement face aux piques de JMA. Comme Max Miotto le rappelle, « avant l’arrivée des Qataris, Aulas était le roi du pétrole, et du jour au lendemain, il s’est fait détrôner ». De quoi alimenter une rivalité parfois tendue, à coup de petites phrases, voire de mugs moqueurs et de communiqués ravageurs dont les supporters de l'OL eux-mêmes se passeraient bien.
En comparaison, le président parisien Nasser Al-Khelaifi, nommé par les investisseurs qataris arrivés au club en 2011, est loin de l'image de bâtisseur d'Aulas, président lyonnais depuis 1987. Il apparaît aussi moins influent, à en croire Yacine : « Al Khelaifi a l'image du gentil qui n'ose rien dire, et qu’on aimerait entendre de temps en temps pour défendre le PSG ». Pas de quoi faire du patron lyonnais un modèle pour autant. A Paris comme ailleurs, l'homme fort du football lyonnais ne fait pas l'unanimité. « Il y a ceux qui disent qu'il est énervant, mais qu'au moins il défend son club, et ceux qui disent qu'il est insupportable à se poser en victime ». Au final, force est de constater que Jean-Michel Aulas oscille entre critique - parfois virulente - du modèle parisien, financé par les milliards du Qatar, et ambition pour le championnat de France et pour son club. Une entente cordiale parfois réjouissante, parfois agaçante.
Le vrai Clásico de la Ligue 1 ?
Si l'OL et le PSG sont incontestablement des rivaux en tant qu'institutions du football français, c'est sur le rectangle vert que leur rivalité est la plus captivante. Peut-être bien la plus intéressante du championnat de France, d'ailleurs.
Depuis quelques années, les OL-PSG et PSG-OL ont offert au public français de très belles affiches, des frissons, des exploits. Tout n'a pas été rose, avec quelques polémiques d'arbitrage notables, mais la plupart du temps, ce sont des souvenirs purement footballistiques qui sont restés. Le foot, rien que le foot, et du beau foot. C'est en tous cas le point de vue de supporter parisien de Max Miotto : « Que ce soit au Parc ou au Groupama Stadium, ou même avant à Gerland, ça donnait souvent lieu à des matches de fou. D’ailleurs j’ai remarqué que même quand Lyon est au fond du trou, tu peux être sûr qu’ils vont élever leur niveau de jeu face à Paris (rires). Il faudra que l'on m’explique ça un jour ». La rencontre du 9 janvier dernier, qui a abouti à un match nul (1-1) au Groupama Stadium, n'a pas dérogé à cette règle.
Même son de cloche du côté de Yacine, pas tendre au passage avec un autre rival du PSG, l'OM : « Entre le PSG et Lyon, la rivalité est plus sportive qu'avec Marseille par exemple. Les matchs sont souvent spectaculaires ». Bien-sûr, il ne nie pas la réalité de la rivalité du Clásico officiel, entre Parisiens et Marseillais, qui fait quelque peu partie de l'ADN de ces clubs. Mais, un peu comme entre Marseille et Lyon, ces matchs relèvent plus d'un folklore qui dépasse régulièrement les bornes et qui n'a plus rien de très difficile à aborder pour le PSG, que d'une ode au Football. Un Clásico en cache peut-être tout simplement un autre.
Séduits par le rival lyonnais ces dernières saisons, les Parisiens le sont logiquement aussi par des joueurs de l'effectif rhodanien. Alexandre Lacazette, Corentin Tolisso, Tanguy Ndombele ou encore Memphis ont été cités un jour ou l'autre dans les travées parisiennes. Aujourd'hui, c'est le nom de Lucas Paqueta qui revient, à en croire le journal L'Equipe. Le Brésilien a montré bien plus que ses talents de danseur de samba depuis son arrivée à Lyon, et serait accueilli avec plaisir par nombre de supporters parisiens. En fait, à l'OL comme au PSG, l'ambiance samba, on adore ça. Pas sûr néanmoins que les supporters lyonnais apprécieraient un départ de leur dernière star chez le rival de la capitale.
En attendant, il y a surtout de quoi être fier et ambitieux d'avoir de tels joueurs dans son équipe, même s'ils partent un jour. Paris n'a pas le monopole de la magie. Il faut néanmoins trouver les bonnes formules, et ce n'est pas le fort des dirigeants lyonnais ces derniers temps...