Lovren, retour patron – L'Édito du lundi #7
Le 13.03.2023 par owaiogPresque dix ans après avoir quitté le club, Dejan Lovren est revenu cet hiver poser ses valises dans le Rhône. En dépit des doutes initiaux concernant tant son niveau que la pertinence de recruter un défenseur de 33 ans, le Croate fait aujourd’hui l’unanimité à l’OL. Ses récentes prestations ainsi que son leadership font de lui l’un des piliers de cette équipe lyonnaise, comme ce fut encore le cas ce vendredi à Lille.
Vendredi, 22h51. Lorsque l’arbitre siffle le troisième penalty de la soirée pour le LOSC, au bout du bout des cinq minutes de temps additionnel, Dejan Lovren est le plus proche de l’action. Immédiatement, c’est lui que l’on voit invectiver Mr Bastien avec véhémence, sans doute persuadé de l’absence de faute de son jeune coéquipier Saël Kumbedi. Alors qu’il prend un carton jaune sur le coup pour contestation, la VAR donnera finalement raison au défenseur croate quelques minutes plus tard.
Si la scène semble normale pour les supporters lyonnais, c’est que Lovren est devenu (ou redevenu), en quelques semaines seulement, le patron de la défense lyonnaise. Depuis son retour, le Croate a enchaîné toutes les rencontres comme titulaire, tantôt axe gauche avec Sinaly Diomandé, tantôt au centre d’une défense à trois, et depuis quelques matchs bien ancré axe droit au côté de Castello Lukeba, avec qui le courant passe très bien.
Efficacité défensive retrouvée
L’OL n’est certes pas redevenu l’un des cadors du championnat en deux mois, la faute à une efficacité en berne. Mais l’équipe se porte mieux, ne comptant qu’une seule défaite sur ses onze dernières rencontres, toutes compétitions confondues. Et Dejan Lovren n’y est pas étranger, bien que son bilan soit légèrement terni par un but offert à Angers, heureusement sans incidence sur le résultat final.
Très en vue face à Lille, malgré les trois buts encaissés sur lesquels il ne peut pas grand-chose, le défenseur croate a souvent dû éteindre les offensives lilloises. Présent lorsque le danger s’approchait un peu trop de la cage de Rémy Riou, n’hésitant pas à dégager au loin pour permettre à son équipe de respirer, son impact défensif s’est également traduit en chiffres puisqu’il a remporté ses huit duels disputés lors de cette rencontre.
De manière générale, son apport se fait ressentir dans la plupart des phases défensives, tant au duel qu’à la relance. Ses transversales ne sont peut-être pas aussi précises que celles de Corentin Tolisso, et il intercepte peut-être moins de ballons que Castello Lukeba. Mais son calme et son expérience font de lui un complément idéal au jeune défenseur lyonnais. Après avoir longtemps connu un déficit de niveau dans ce secteur, l’OL ne peut que se réjouir de compter enfin sur une charnière complémentaire et efficace.
Le leader que l’OL cherchait
Mais si Laurent Blanc cherchait un défenseur d’expérience, c’était également pour endosser le rôle de leader dans cette jeune équipe parfois en manque de repères. Dejan Lovren a naturellement apporté sa hargne et son état d’esprit, afin d’épauler son capitaine Alexandre Lacazette, de nature plutôt réservée, et pas forcément un meneur d’hommes dans l’âme.
En conférence de presse la semaine passée, deux jours avant le déplacement dans le Nord, le défenseur dressait un constat lucide sur les performances de son équipe, appelant à corriger les erreurs et retrouver de la régularité.
« Parfois c'est bien, parfois, c'est moins bien. On a besoin de changer les choses. C'est comme des montagnes russes. Si on ne comprend pas qu'il faut changer toutes nos erreurs... Parfois on fait des erreurs d'amateurs et c'est inacceptable pour un club comme Lyon. Soit on est très jeunes, soit on ne comprend pas... »
Il s’était déjà illustré en février après la défaite à Auxerre, ne se dérobant pas face aux caméras au sortir d’un match catastrophique. Il s’excusait alors auprès des supporters pour la deuxième mi-temps « inacceptable », ajoutant « on a pensé qu’Auxerre allait nous laisser gagner, mais on est bête de penser cela ». L’histoire ne dit pas s’il a ensuite recadré ses coéquipiers dans le vestiaire, mais une chose est sûre, cet état d’esprit n’avait pas été aperçu à l’OL en première partie de saison. De quoi cocher au moins une satisfaction dans cette saison difficile.