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Ne jamais lâcher... #VDT7

Le 13.03.2018 par tyfoun

Qu’il est difficile ces derniers temps de suivre l’OL. Les actualités de la semaine m’ont longtemps fait hésiter : se rendre au stade ou non, écrire un article ou non. Les manques de respect envers Nicolas Puydebois et Antoine Osanna étaient de trop. Mais l'OL c'est ma passion quoi qu'il arrive, alors je voulais vous faire vivre la réaction du stade. Et finalement j’en suis là. Je me suis rendu au stade avec le cœur lourd et je vais vous expliquer pourquoi.

Une drôle de saveur

Cela fait maintenant 20 ans que je vais au stade. C’est ma vingtième saison, pas toutes dans la peau d'un abonné certes, mais j’ai commencé à suivre ce club tout jeune. En début de saison, je m’étais promis que je n’en manquerais rien, et de toujours pousser l’OL. C’est cela qui m'incite à venir au stade. Alors, on enfile le maillot d’une autre époque (Lisandro pour ma part), histoire d’aller au stade avec quelques bons souvenirs pour nous aider à nous rappeler d’un OL combatif. Les files d’attente pour les navettes sont peu garnies, syndrome d’un OL malade qui contamine son public. Dans le tram et sur le parvis, les discussions sont emplies de doutes, d’une envie de voir l’OL revenir au premier plan et d’une tristesse réelle due au jeu produit. Il est loin notre OL hargneux et plein de vista...

Arrivé dans les tribunes, le vide me frappe encore plus. Même chez les Bad Gones, les capos nous demandent de nous rassembler au centre. Je n’ai pas souvenir de la dernière fois où on avait dû resserrer les rangs au Virage Nord. Le discours se veut clair : tant que l’OL peut tenir ces deux derniers objectifs, on ne lâchera pas. Mais voilà, ça signifie que sur les dix derniers matchs à jouer, il ne faudra pas en perdre, ni cet après-midi et surtout pas dimanche prochain. Les propos du président préoccupent également le Kop : qu’il se concentre sur ses réelles responsabilités... Les supporters qui manquent d’envie pour chanter aujourd’hui ne seront pas réprimandés, et ça non plus je n’ai pas souvenir de l’avoir déjà vu. Le discours prend même le pas sur l’entrée des joueurs qui se fait dans un stade silencieux, glacial…

Ne jamais lâcher...

Dans les premières minutes, on pousse pour glorifier nos couleurs. Il ne nous reste que ça, la ferveur. Le jeu n’est plus présent sur le terrain. Manque de confiance ? Peut-être. Mais nous n'avons pas envie de lâcher car aujourd’hui, la seule force qui fait encore figuration dans ce stade, c'est le public. Rapidement, on voit les mêmes errements que dernièrement, des projections offensives sans construction, des passes qui n’arrivent pas et des joueurs qui tentent d'animer sans coordination. La ferveur se perd petit à petit. Et après les banderoles à Montpellier, le Virage Sud prend la décision de poursuivre au Groupama Stadium en mettant en avant les trop nombreuses excuses qui ont pris l'ascendant sur la culture de la gagne ces derniers temps dans la communication de l’OL.

Je tire mon chapeau aux capos sur le perroquet qui trouvent les ressources nécessaires pour continuer à chanter avec passion. N’est-il pas tout autant respectable de continuer à montrer son amour pour ses couleurs, peu importe le résultat ? Et si certains doutent du mécontentement des Bad Gones, il suffit de réécouter le match. Car pendant la première mi-temps, les sifflets montent, chaque phase de jeu sans solution fait monter l'intensité. Puis vient la mi-temps. L’équipe n’a rien montré et même les chants ne comblent plus l’ennui provoqué par le jeu, et les frissons offensifs sont trop loin du Virage Nord pour réchauffer le virage. Alors les joueurs rentrent sous une bronca, que même Lucas Tousart reconnaîtra avoir été méritée.

Malheureusement si...

Au retour des vestiaires, la mi-temps a suffi à refroidir un bon morceau du virage. Depuis que je viens au virage, il ne m’était jamais arrivé de ne plus avoir envie. Aujourd’hui, je suis venu pour pousser, pour ne pas lâcher, et pourtant je lâche, je regarde autour de moi, je ne suis pas le seul, certains dans la tribune modifient des chants y incluant des Genesio Démission. Nous ne sommes pas encore dans l’orage auquel avait eu droit Claude Puel, mais on entend le tonnerre qui gronde. Le Virage Sud sort alors sa deuxième banderole qui annonce clairement que cette année, l’Europe ne masquera pas les mauvais résultats du championnat. On nous a fait le coup une fois, pas deux… Rien de bien méchant, juste pour signaler que les supporters n'ont pas lâché malgré la saison décevante l'an dernier, mais qu'il ne faut pas en abuser, le vent pourrait tourner...

Et comme un symbole, c’est sur une de ces phases arrêtées où le jeu est porté disparu que Myziane Maolida vient décaler Ferland Mendy pour un centre contré deux fois, avant d’être repris par Bertrand Traoré qui trouve le chemin des filets face au virage. Et c’est dans ces moments que l’on sent que le mal du public est profond, car le stade peine à s’enflammer. Et quand Bruno Genesio sort le seul joueur qui créait le déséquilibre, le public siffle. On pourrait croire que cela était destiné à Maolida, mais de là où je suis, j’entends des gens râler contre sa sortie. Après réflexion, ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour l’exprimer mais c’est une réaction de ras le bol, d’incompréhension des choix, de désespoir...

Le dernier quart d’heure s’élèvera légèrement sur le plan du rythme, mais même en menant au score et en apportant du mouvement, l’OL ne parvient pas à relancer le virage dans ses grands élans de ferveur. Et l’incapacité des lyonnais à mettre le deuxième but est plus pesante que la satisfaction de les voir créer le danger. Au coup de sifflet final, le Virage se vide rapidement. Là encore, plus rapidement que je ne l’ai jamais vu. Une victoire sans saveur ne suffit pas à la réconciliation. La fracture ne se soigne pas d’un simple baume, il en faudra plus. On reviendra jeudi pour un autre objectif qui nous tient à cœur, jouer une finale à la maison. La seule chose qui nous permet encore de rêver cette année, de rêver seulement pour l’instant. Ce soir, on retiendra uniquement les trois points, et moi je repars triste malgré la victoire car pour la première fois, le jeu produit par l’OL m’a fait lâcher. Ce n’est pas ce football qui m’a fait aimer le club de ma ville, et ce n’est pas ce football qui passionnera les petits gones présents en tribune ce soir... Rendez-nous notre football...

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.