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Non, Nabil Fekir n'est pas responsable des incidents à Geoffroy-Guichard

Le 06.11.2017

L'Olympique Lyonnais s'est imposé avec la manière à Geoffroy-Guichard dimanche (5-0), signant la plus large victoire lyonnaise lors d'un derby. Le match, quoi qu'agréable, a vu des incidents être provoqués par des supporters stéphanois et injustement mis sur le dos de Nabil Fekir.

Alors que la LFP a annoncé l'ouverture d'une instruction suite aux incidents qui ont entaché le match entre Saint-Étienne et Lyon (0-5), certains médias se sont aventurés en fin de match à des raccourcis présentant la célébration du 5ème but de Nabil Fekir, maillot tenu à bout de bras, comme une éventuelle cause de ces évènements. Guidés par un Stéphane Guy qui ne rate jamais l'occasion d'être partial quand il s'agit de s'exprimer à propos de tout ce qui peut fâcher tant que ça ne concerne pas le PSG, les auteurs de ces raccourcis semblent a minima ne rien connaître de l'âme des derbies entre Lyon et Saint-Étienne ou même à l'histoire du football de manière générale, sinon volontairement tenter d'influencer l'opinion publique avec un coupable tout trouvé, et pourtant innocent.

D'après le communiqué, voici les incidents qui seront étudiés par la LFP :

  • Les comportements violents d'avant-match
  • Les banderoles d'incitation à la haine
  • Le nombre très important de fumigènes
  • Les événements ayant conduit à l'envahissement du terrain

Il est déjà possible de constater que les trois premiers points de la liste sont complètement indépendants du déroulement du match et de l'attitude du joueur lyonnais. Une (seule) vitre cassée sur le bus lyonnais, quelques bagarres, une charge des CRS qui forçait des supporters lyonnais gazés à se réfugier en tribunes sans aucune fouille, des banderoles d'un goût douteux (« Mort à Lyon »), et un peu de fumée. Finalement, sans ça, mais sans que l'on approuve pour autant, un derby ne serait pas vraiment un derby.

Concernant l'envahissement du terrain, c'est ce point plus précisément qui est reproché à Nabil Fekir. On reproche au joueur une « provocation ». Pourtant, il n'a échappé à personne que si l'envahissement a bien commencé juste après le 5ème but, celui-ci avait débuté avant-même la célébration du joueur. Pire, l'envahissement était constitué de supporters stéphanois provenant de la tribune nord... à l'opposé du but marqué et donc de la tribune qui faisait face au buteur au moment de sa célébration.

Et ceci-dit, on ne doit dans tous les cas pas considérer le geste du buteur comme une provocation, mais comme une façon de « chambrer ». Personne dans le monde du football, et toute comparaison gardée, n'était outré lorsque Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo réalisaient la même célébration de but cet été. D'ailleurs, cette célébration a été vue quelques fois ces dernières années, réalisée par Marcelo (Real Madrid), Icardi (Inter Milan) il y a quelques semaines lors du derby milanais (tiens donc), ou même... Juninho, après avoir inscrit un coup-franc lors d'une victoire 3-1 de l'OL à Marseille en mai 2009, privant par la même occasion le club phocéen d'un titre de champion de France. Pas un remous, ni en tribunes, ni dans la presse, ni sur les réseaux sociaux. Pourquoi maintenant ?

La plus grande insolence de Nabil Fekir dimanche n'aura pas été sa célébration, mais son talent.

Icardi, le 15 octobre 2017

Marcelo, le 29 octobre 2014

Messi, le 24 avril 2017

Cristiano Ronaldo, le 13 août 2017