Navigation

Nostalgie européenne – L’Édito du lundi #4

Le 21.02.2023 par OL_ympique

La semaine dernière, les Nantais ont passé une très belle soirée européenne, en mettant en échec une institution du football italien, la Juventus, en barrage de Ligue Europa (1-1). De même, Paris jouait le Bayern, et Monaco jouait Leverkusen. Les supporters de l'OL, eux, n'avaient qu'à prendre leur mal en patience.

Il n'y a pas si longtemps, quand l'OL était décevant en championnat, Jean-Michel Aulas expliquait que cela n'empêchait pas le club de continuer de compter au niveau européen. Et il avait, factuellement, raison. Entre 1997 et 2020, le club a toujours connu l'Europe. Même sous Bruno Genesio et Rudi Garcia, entraîneurs ô combien décriés, les gones ont performé en C3 et C1. Mais désormais, le goût des grandes soirées européennes se perd à l'OL. Pendant que Paris pense au Bayern, pendant que Nantes rêve en italien, Lyon a encore Auxerre au travers de la gorge. Il n'y a plus que la Playstation pour viser mieux.

L'Europe n'était plus qu'un leurre

En 2017, l'OL atteint le dernier carré de la Ligue Europa. Les supporters lyonnais croient en cette épopée, qui passe par l'enfer d'Istanbul, et la folie face à Rome notamment. En demi-finale, l'équipe, composée d'Alexandre Lacazette, Nabil Fekir, Corentin Tolisso et cie, s'incline face à Amsterdam, malgré un match retour fou. L'OL déçoit, mais a fait un beau parcours. Et pendant ce temps, en Ligue 1, cette même équipe ne fait pas mieux que la quatrième place, derrière Nice. Un paradoxe déjà visible.

En 2020, l'OL fait certes mieux en Europe, mais encore pire en championnat, dans des formules grandement modifiées par la pandémie de Covid-19. Le club atteint en effet la demi-finale du Final 8 de la Ligue des Champions face à Munich, et termine à la 7ème place du championnat de France (arrêté prématurément). Le contexte exceptionnel ne fera pas oublier qu'il s'agit alors du pire classement du club au XXIe siècle. Un classement synonyme de première saison sans qualification européenne à la clé.

Victorieux contre Manchester City lors de ces deux performances continentales, l'OL de Bruno Genesio et de Rudi Garcia n'avait, en fait, rien de convaincant. Les exploits resteront, évidemment. Mais comment oublier les mauvaises prestations récurrentes en Ligue 1 et en coupes nationales à ces mêmes périodes ? Le présent donne malheureusement raison aux critiques faites à l'époque, y compris par le Café du Commerce, qui est d'ailleurs né de ces inquiétudes. Et voilà que l'OL est non-Européen pour la deuxième fois en trois saisons. L'Europe n'était tout simplement plus qu'un leurre, une bonne excuse, une façade. Sans elle, les supporters ne peuvent qu'être nostalgiques, et la direction doit se chercher de nouvelles excuses à défaut de trouver les solutions pour stopper le naufrage.

Un leurre heureux malgré-tout

Relativiser la portée des exploits de l'OL, contre Manchester City et d'autres, n'a pas toujours été bien vu. Et il est vrai que crier à la méfiance un soir de victoire face à Pep Guardiola n'a rien de très naturel. Une attitude de Schtroumpf grognon, en somme. Certains y ont vu un acharnement contre Bruno Genesio, d'autres une volonté de nuire au club.

La suite des évènements montre que cette attitude n'avait rien d'honteuse. Les pires scénarios se sont confirmés, malheureusement. Toutefois, il serait bien prétentieux, et plutôt mensonger, de dire que ces exploits européens n'ont pas eu d'importance. Ils ont bel et bien redonné le sourire, et bien plus encore, aux supporters et supportrices de l'OL. Ils ont gravé des souvenirs dans les mémoires, ils ont renforcé l'histoire et l'âme du club, dans son stade flambant neuf. La célébration de Lacazette face à Rome, la victoire aux tirs-au-but face au Besiktas, les folies de Cornet face à City, voilà des moments qui ne laissent personne indifférent à Lyon.

Autant de moments qui ont permis au club de sortir de l'ambiance délétère au niveau national, et de retrouver des espoirs, des dynamiques, des bons résultats aussi tout simplement. Des moments forts et d'émotions, que seule l'Europe peut offrir. Même une grande déception est moins désagréable à vivre, au fond, lorsqu'elle est européenne. Un luxe dont l'OL doit aujourd'hui se passer, alors que le président Aulas osait parler d'un titre européen il n'y a pas si longtemps encore. Des mots, mais plus d'Europe, en somme.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.