Notre destin entre leurs pieds... #VDT12
Le 07.05.2018 par tyfounLes histoires n'en finissent plus avec les marseillais. Encore moins maintenant que leur billet pour la finale est validé. À cette provocation incessante, il est important de répondre sur le terrain et non par des actes qui s'abaisseraient à un niveau accablant. C'est donc un OL seul deuxième que le public est venu encourager dimanche après-midi. Avec les résultats de la semaine dernière, le calcul est simple : 3 victoires en 3 matchs et la grande musique résonnera l'an prochain au Groupama Stadium.
Par un bel après-midi les supporters s'annoncent nombreux
Voilà venu le charme des matchs à l'orée de l'été. On vient simplement vêtu de son maillot, d'un short. Le climat nous permet de nous rendre au match en toute simplicité. C'est la fin de saison où les parents profitent des tarifs attractifs de l'OL et des horaires confortables pour les plus jeunes afin de faire découvrir à leurs gones les joies du football au Groupama Stadium. Alors on attend foule à Décines : plus de 50.000 personnes sont annoncées. Le beau temps, l'enjeu du match, la foule, tout semble là pour permettre une belle après-midi de football. Il ne manquerait plus que le jeu soit au rendez-vous, et on a presque envie d'y croire...
À l'ouverture du parvis, les premiers fidèles sont déjà là pour profiter des buvettes sous un soleil de plomb, se réhydrater (s'abreuver en bière) et discuter football. D'une oreille tendue, j'entends parler de cette finale d'Europa League dont on a été privés, de ce sentiment de honte à l'idée que Marseille vienne la jouer chez nous. Le ciel est peut-être bleu mais les pensées des lyonnais sont bien grises... Et puis il y a cette rumeur du départ confirmé de Nabil Fekir, le ciel au dessus de notre tête n'est pas loin de nous tomber dessus. Et moi qui venais dans l'idée de profiter d'une belle après-midi entre potes, j'ai déjà le moral dans les chaussettes.
Les portes du stade s'ouvrent. Je file m'occuper d'une petite surprise pour la semaine prochaine avant de monter en tribune. En lever de rideau, on a le droit à un tournoi des U9. Et bien techniquement ils sont déjà très propres ! Les petits jeunes de l'OL maîtrisent bien leur circulation de balle (même s'il me semble apercevoir les traces d'un néfaste jeu en U) et ridiculise la majorité de leurs adversaires. En discours d'ouverture, une petite mise au point sur les drapeaux (cf VDT n°11) et sur les adhésions, étrangement peu de mots sur Marseille et cette fin de saison...
On va radoter...
Vous la connaissez cette histoire du public qui y croit, qui donne ce qu'il faut et qui pourtant ne voit pas le jeu être au niveau. J'ai l'impression de vous l'avoir raconté tant de fois... Seule différence : il ne fais pas trop froid, alors il est plus facile de maintenir le rythme au niveau des chants. On a cette impression d'une bonne grosse soirée où il y a tous tes potes mais pas de DJ. Du coup tu te retrouves à chanter a capella et tu as intérêt à avoir des meneurs motivés. Ces meneurs en l'occurence, ils ne sont pas sur le terrain. Non, c'est les gones aux micros, ceux sur les perroquets en bas de la tribune, et les jeunes motivés en bas de l'intermédiaire au mégaphone. Ceux qui nous font profiter de cette belle après-midi, ce sont eux. Et comme si le DJ était en fait planqué parmi la foule, de temps en temps par bonté il se met aux platines juste pour redonner un peu d'envie à ces meneurs. On parle ici des quelques occasions lyonnaises qui sortent de nulle part. Un coup-franc pour Memphis Depay à la quinzième minute et puis... et puis c'est tout. Une petite pause fraîcheur le temps de s'amuser avec une grecque (tribune dos au virage, pas la super fille de la soirée hein) puis le terrain nous fait vibrer. Un corner mal renvoyé et une bonne reprise d'Houssem Aouar permettent à Bertrand Traoré d'ouvrir le score d'une déviation du talon qui finit à ras du poteau.
On se dit alors que Troyes va devoir se découvrir, que le jeu va s'ouvrir, et bah oui... enfin pas trop longtemps. Traoré est tout proche du doublé quelques minutes après une frappe à l'entrée de la surface. Puis Rafael tente un centre. Et comme par magie, le DJ se met à sa table pour un morceau entier : une action construite où Lyon enchaîne les passes dans les 40 mètres adverses, rarissime. S'en suit une bonne anticipation de Ferland Mendy qui centre sur la tête de Traoré, 2-0. Deux buts en sept minutes, le DJ a fait son boulot, les meneurs vont retrouver de l'énergie. Heureusement à la vue de la deuxième mi-temps...
Digne d'une fin de soirée
Cette deuxième mi-temps, c'est exactement ça. Lassé de ne faire que quelques interventions, le DJ s'est discrètement éclipsé, l'ambiance tient alors sur les habitués, ceux qui quoi qu'il arrive, feront la fête de façon à ce que tout le monde s'amuse. On peut compter sur eux, quoi qu'il advienne. Ils entraînent avec eux ceux qui se disent « aller, autant profiter » et parviennent à faire en sorte que la soirée reste tout de même dans les mémoires. On ne voit plus l'heure passer. J'ai même à un moment la curiosité de lever le regard sur l'horloge. Je tilte alors que cela fait déjà 25 minutes que l'on joue en deuxième mi-temps, et qu'on a toujours rien vu. Les troyens organisent même une contre soirée devant le Virage Sud en s'offrant quelques occasions. C'est le moment où les fumeurs ont tellement envahi ta cuisine que ça se passe de l'autre côté de la porte et que ceux restés dans le salon ne profitent plus de l'ambiance.
Puis un peu tardivement, les changements se font... enfin pas si tard que ça, quand on connait le lascar. Certains passent du salon à la cuisine mais grosso modo, on a gardé les mêmes ingrédients et on n'attend pas vraiment de grosse surprise. Au final on se dit que Troyes ne remontera pas deux buts et que ce qu'on a vu ce soir, on l'a trop souvent vu cette saison. On gère, on ne produit plus rien, et même la rentrée de Mariano, toujours aussi affamé, ne réussit pas à remotiver les troupes. Et puis il y a cette dernière inspiration de Ferland Mendy qui trouve Maxwel Cornet dans une position qui nous rappelle un soir de mai de l'an dernier.. Il conclut, 3-0. Le match est plié, il a fini la dernière bouteille de la soirée, petit à petit les gens vont partir et rentrer chez eux...
Ce genre de soirée, on l'a sûrement trop vécu cette saison. Une expression dit que c'est à la fin du bal qu'on paye les musiciens, mais quand ils viennent par trop grande intermittence, comment fait-on ? Et il ne faut pas oublier que si tu fais trop souvent le coup du DJ absent à tes soirées, alors tes potes finiront par ne plus se pointer. Alors quel que soit la taille de ta maison ou le thème de la soirée, tu risques de t'y sentir bien seul, même si la chanson la plus connue d'Europe sera là pour te bercer.