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Notre ville c'est notre fierté #VDT9

Le 03.04.2018 par tyfoun

Après une trêve hivernale bienvenue, il était temps de retourner au Groupama Stadium. Un match pour s'expliquer, pour s'exprimer, durant lequel le public attendait que l'Olympique Lyonnais lui rende ce qu'il a donné toute la saison. L'équipe se devait de sauver l'honneur faute de sauver sa saison.

Sans envie

La trêve internationale a fait du bien. On vit entre l'envie de pousser l'équipe pour la troisième place et ce goût amer laissé par l'élimination piteuse face à Moscou. Oui, la troisième place reste prenable, mais la dernière fois que nous sommes venus au stade nous sommes repartis abattus, tristes. Cette année, les matchs à domicile sont porteurs de peu d'émotions. Heureusement, l'OL a gagné face à Marseille, nous permettant d'avoir un petit objectif pour continuer de venir au stade.

On arrive donc au Groupama Stadium sur les coups de 19 heures. Sans réelle envie car face aux petits, on a rarement vu des matchs aboutis. Alors on en attend pas grand chose. Arriver de jour dans ce stade, cela manque clairement de saveur et aujourd'hui alors qu'on sait qu'on y reverra pas de matchs européens cette saison, cela pèse bien plus dans le moral. Vite, mettez-y nous un petit coup de peinture ! Les rampes sont remplies et le journal du match se veut réaliste : « Maintenir l'espoir ». On pourrait y voir un côté rassembleur avec un club qui veut créer l'union sacrée. Moi j'y vois plutôt un cri de désespoir qui montre que la saison ne tient plus qu'à ça. Bien triste à la vue des promesses...

Heureux de voir qu'eux aussi n'oublieront pas Moscou. Les réactions diffèrent, d'un côté certains journalistes (bridés par une peur un peu obscure) qui s'étonnent et qui eux aussi semblent réclamer l'union sacrée, et de l'autre des supporters qui en demandent encore plus et qui voudraient que l’entraîneur soit ciblé. N'oublions pas le caractère privé du stade et ce point de règlement qui interdit les banderoles avec des messages à caractère personnel. Si Bruno Genesio avait clairement été cité sur la banderole, celle-ci serait-elle rentrée ?

En rentrant dans le stade, on voit que la banderole n'est pas le seul message des Bad Gones. Le centre du virage est « rubalisé » et les stadiers en empêchent l'accès. Les joueurs ne seront pas soutenus pendant l'échauffement. Le message est là : en tribune tout le monde comprend, personne ne suit l'avis de la presse. Beaucoup sont là à chaque match, beaucoup ont depuis le mois d'août donné de la voix pour une équipe qui, sur le terrain, ne le méritait pas. L'entrée des gardiens se fait sous de faibles applaudissements, et quand les joueurs rentrent pour l'échauffement les applaudissements proviennent majoritairement du reste du stade. L'envie a disparu du virage, lui qui a trop donné.

Une fête bien loin du stade avant d'espérer

Vient le moment des explications. Le noyau se présente devant les perroquets. Il n'est plus question d'oublier les objectifs qui n'ont pas été atteints, ces derniers sont trop nombreux pour qu'on les ignore. Il est même rappelé cette finale de Coupe de la Ligue qui était chez nous l'an dernier et qui a promis le même sort à notre équipe, pitoyablement éliminée a domicile par Guingamp. Les déceptions sont tellement nombreuses que celle-là, on l'avait presque oublié...

Les Bad Gones ne seront pas présents à l'entrée des joueurs, la fête d'avant-match se déroulera dans les travées, entre amoureux de l'OL. Car si on chante, c'est aussi car on aime notre ville, on la défend quoi qu'il se passe sur le terrain, c'est notre fierté et le club se doit de la faire briller.

Les Bad Gones font leur entrée en tribune après celle des joueurs qui rejoignent le terrain dans une ambiance glaciale après que le nom de Bruno Genesio ait été sifflé par tout un stade... ambiance.

La fracture est trop présente et même avec le retour des Bad Gones, les virages peinent à s'enflammer. On a l'impression que les tribunes ne veulent plus que ce soit à elles d'enflammer le jeu mais qu'enfin l'inverse se produise. Les Gones semblent avoir compris. L'équipe joue haut. Même si notre éternel jeu en U n'a pas été laissé au vestiaire, l'équipe combine, joue simple et se procure de nombreuses occasions. L'ambiance monte, on se met à avoir envie d'y croire. L'animation en tribune a toujours un peu de mal à prendre, les chants partent bien mais peinent à durer. À l'origine, il y a peut-être le regret de ne pas avoir vu ça plus tôt, ou le fait que le jeu ne se concrétise pas et le doute qui en découle, peut être les deux à la fois...

Pendant que les Bad Gones demandent aux joueurs de sauver l'honneur, l'équipe continue à pousser.

Et Toulouse finit par craquer au moment ou le virage Nord lance un « supporter lyonnais », sur une passe de Houssem Aouar « do brasil ». Memphis transperce les filets d'un magnifique intérieur du pied. Le public se chauffe, le traditionnel « qui ne saute pas n'est pas lyonnais » est repris par tout le stade, puis les virages se répondent. Il ne reste que le podium à aller chercher, mais le public, lui, ne lâchera pas, comme à son habitude. Certains encore une fois diront qu'il est temps de faire payer l'addition au club, mais voilà, un but a ce pouvoir magique de transcender tout un stade. Même si on vient parfois au stade sans envie, comme aujourd'hui, quand l'OL marque... on s'enflamme !

Maxwel Cornet se blesse et sort sous les applaudissements, auteur d'un début match encourageant, même si la technique semblait lui manquer aujourd'hui. Il y a là comme un message : on ne s’intéresse plus seulement aux mecs qui feront des compilations YouTube sur les derniers matchs, on ne veut plus que de l'envie, de la hargne. Et sur un mouvement qui allie technique et abnégation, Tanguy Ndombele va être accroché dans la surface, penalty ! Memphis s'en charge et transforme. On espère alors que la deuxième mi-temps sera toute aussi prolifique et qu'on verra enfin l'OL renouer avec les scores fleuves !

Des travers qui persistent

Et au retour des vestiaires, on a l 'impression que les joueurs en ont envie eux aussi. Bertrand Traoré vient chatouiller la transversale d'entrée de jeu juste devant le virage, de quoi nous donner envie d'y croire. Mais, la nonchalance revient et à part les éclairs de génie de Aouar, on assiste de nouveau à quelques numéros de soliste aux avant-postes. Myziane Maolida est très performant dans l'élimination mais pêche dans la dernière passe, ou l'oublie tout simplement.

Le jeu se délite et les toulousains reprennent le dessus. En tribune, on continue de chanter. Après tout pour l'instant, on ne craint rien : on mène encore de 2 buts. On essaye de profiter de ces rares instants où on n'a pas la boule au ventre, instant devenu trop rare à domicile... Et il suffit que l'arbitre oublie un penalty pour Traoré juste devant le virage pour que le stade trouve l'énergie suffisante pour aller à la fin du match.

Les exploits seront bien plus pour Anthony Lopes que pour nos attaquants, mais cela ne refroidit pas la tribune qui profite de ce moment de joie. En espérant en vivre quatre autres d'ici la fin de l'année, pour enfin enchaîner à domicile et espérer revenir au Groupama Stadium un mardi ou un mercredi. Genesio nous ferra encore du Genesio (Ferri remplace Traoré) et cela refroidit légèrement le stade... Pape Cheikh Diop quant à lui ne foulera toujours pas la pelouse du Groupama Stadium, situation qui continue de s'interroger en tribune. Deux petites étincelles viendront éclairer la fin de la mi-temps avec Aouar et Amine Gouiri (5 minutes de temps de jeu). Mais Lyon n'aura pas enflammé cette mi-temps comme la précédente, et l'ambiance a encore une fois pris le pas sur le jeu comme trop souvent cette saison.

Comme une preuve que le mal n'est pas réparé et que la fracture sera sûrement trop grande, les joueurs ne viennent pas saluer le Kop. Les supporters repartiront du virage silencieux. Vite que la page se tourne.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.