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Ô passion ! Ma passion – L'Édito du lundi #8

Le 10.04.2023 par tyfoun

Ô passion ! Ma passion !
Notre effroyable saison est terminée
Le club n’a franchi aucun cap, la récompense attendue est perdue
Le stade est proche, on entend le silence, la foule qui pleure
Pendant que les yeux regardent le carré vert lugubre et silencieux
Mais ô OL ! OL ! OL !
Ô les gouttes qui saignent ou gît ma passion,
Étendue froide et sans vie.
Ô Passion ! Ma passion !

C’est par ces quelques vers que démarre mon édito, car emprunter les mots si célèbres de Walt Whitman est la plus simple des façons de résumer l’état d’esprit de la majorité d’entre nous aujourd’hui. Le succès face à Rennes, ce dimanche 9 avril, ne berne que les commentateurs qui se contentent d’une analyse de l’instant T. Ceux qui, pour défendre leur famille travaillant au club, ne « comprennent pas que face à Rennes, les supporters se soient énervés avant le résultat ». Nous, supporters de ce club, avons vécu l’un de nos pires moments de ces dernières années. L’élimination face à Nantes, mercredi 5 avril, a coupé le dernier arbre qui cachait la forêt de désespoir qui a poussé autour de l’OL. On dit qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Entre Rhône et Saône, l’expression s’est réinventée. À perdre sans péril, on est défait dans la honte.

Cela fait trop d’années, trop de saisons que les « vilains supporters » tirent la sonnette d’alarme. Trop de périodes pendant lesquelles les constats sont les mêmes, trop peu de surprises dans les réactions du club, que ce soit chez les joueurs ou les dirigeants. Même en cela, la victoire face à Rennes était attendue : « c’est tellement l'OL que de gagner les deux matchs autour du match le plus important de la saison mais de perdre ce dernier », pouvait-on lire ci-et-là avant même le coup d’envoi de dimanche.

Cette victoire face à Rennes ne changera rien, la saison des supporters est finie, il n’y a plus assez de braises sur lesquelles souffler pour rallumer le Groupama Stadium. Le boycott de dimanche par les Bad Gones était la démonstration d’un trop plein de honte, de tristesse, de colère pour ceux et celles qui donnent tout pour ce club, pour ceux et celles qui ne lâchent jamais. 
En mai de l’an dernier, le président Aulas écrivait une lettre aux supporters leur annonçant que la saison était un mauvais concours de circonstance, que « rien ne leur avait été épargné », que l’OL avait « trébuché, mais surtout [était] en train de se relever ». Il promettait « un mental qui s’inscrira dans un esprit de revanche la saison prochaine ». Il n’y a pas besoin d’être un observateur avisé pour s’apercevoir que le président, si visionnaire dans ses glorieuses années, se trompe désormais sur toute la ligne. L’ensemble des supporters constate que, peu à peu, l'OL descend dans le ventre mou de la Ligue 1.

Nous attendons les fameux changements, tant annoncés par la direction cet hiver, en espérant qu’ils ne se traduisent pas par la promotion de ceux qui ont démontré leur incompétence ou la protection de ceux qui n’y « connaissent rien au sportif », de leurs propres aveux. Les supporters lyonnais n'ont que trop assisté à de faux changements. Ils ne se laisseront pas à nouveau berner.

Elle reviendra, cette passion. Elle revient toujours. Ils reviendront prendre place en tribune, chanter pour les fanions rouge et bleu, car cette passion coule dans leurs veines. Il ne tient qu’aux dirigeants d'agir pour que cela se fasse dès la saison prochaine. Mais aujourd’hui, laissez les supporter en silence, le temps que leur cœur se soulage de ses peines, avant qu’il redonne de la force à leur voix, et demain ils reprendront le second couplet de ces poètes disparus pour décrire leur passion, notre passion :

Ô passion ! Ma passion !
Lève-toi pour écouter les chants
Lève-toi, pour toi le drapeau est hissé,
Pour toi les tambours sonnent
Pour toi les écharpe et fanions, 
Pour toi le stade plein à craquer.
Elle appelle vers toi cette foule hurlante,
Ses visages passionnés te guettent.
Ici passion mère de tout, ce bras sur les épaules de ton voisin,
C’est un rêve dans ce stade,
Tu es debout pleine de vie.
Ô Passion ! Ma passion !

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.