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OL : des occasions pour mieux faire ?

Le 12.03.2019 par Peter

C’est un fait : statistiquement, l’OL est une équipe qui tente de nombreux tirs. Si ces derniers sont souvent confondus avec des occasions, il n’est pas inutile de faire un focus sur le nombre d’occasions réel et d'en déduire si l’OL est en mesure de mettre ses joueurs offensifs dans les meilleures dispositions.

En septembre dernier, Bruno Genesio affirmait haut et fort que son équipe tirait beaucoup au but, et proposait un beau football.

Aujourd’hui encore, l’Olympique Lyonnais est l’équipe qui tire le plus en Ligue 1, et la sixième en Europe. Pourtant Lyon est loin de figurer parmi les équipes qui marquent le plus sur le continent et les supporters continuent de se plaindre du niveau de jeu proposé par leur équipe. Alors l’équation « tir égale occasion » est elle erronée ? L’Olympique Lyonnais se procure-t-il autant d’occasions que le prétend son entraîneur ?

Cette analyse porte sur les 26 premières journées de Ligue 1 du club rhodanien et s'appuie sur le formidable outil statistique des « Expected Goals » (notés xGoals ou encore xG). Pour faire simple, les xG sont la probabilité qu’une frappe se transforme en but. (Penalty = 0,76 xG) Si vous souhaitez en savoir plus, n'hésitez pas à cliquer sur ce lien. Sinon, continuez tranquillement votre lecture.

Sachant que les équipes de Ligue 1 marquent en moyenne des buts entre 0.3 et 0.45 xGoals, nous qualifierons une frappe comme une occasion à partir de 0.25 xG.

Afin d’analyser au mieux la qualité du jeu proposé par l’OL et la dangerosité de celui-ci, nous nous focaliserons sur les tirs effectués dans le jeu, c'est-à-dire hors coups de pied arrêtés.

Des tirs nombreux, mais dangereux ?

Whoscored

Comme le montre le graphique ci-dessus, l’OL tire très peu dans la zone des 6 mètres. En revanche, beaucoup de tirs sont effectués hors de la surface de réparation et sont donc rarement dangereux - à moins bien évidemment que le tir soit parfait. La distance à laquelle se situe les tirs lyonnais montre déjà une évidente différence entre un tir et une occasion.

Source : @Peter__OL

Le modèle des expected goals révèle que malgré le grand nombre de tirs effectués par les lyonnais cette saison, seulement 11 % d’entre eux peuvent être classés comme occasion et donc comme réel danger pour l’adversaire. La grande majorité des tirs lyonnais sont donc des tirs anodins, ayant peu de chance de se transformer en but. Alors comment l’OL marque-t-il ses buts ?

Répartition des buts

Source : @Peter__OL

Le diagramme ci-dessus montre que 60% des buts lyonnais ont étés inscrits sur des tirs à faible probabilité d’aboutir. Bruno Genesio peut remercier le talent de ses joueurs qui a permis à son équipe de marquer 17 de ses 30 buts dans le jeu sur des situations très improbables (tirs à moins de 0.15 xG). Buts peu probables auxquels on peut d’ailleurs ajouter les 4 coup francs inscrits par l’OL durant cet exercice. On constate également que Lyon n’a marqué que 4 buts sur grosse ou très grosse occasion dans le jeu en 26 matchs de Ligue 1. C'est très faible... pour comparaison, Lille en a marqué 2 en un seul match face à Nice.

Beau jeu ?

Voyons maintenant si le faible nombre de buts inscrits sur des grosses opportunités est dû à un manque d’efficacité ou à un faible nombre d’opportunités très dangereuses.

Source : @Peter__OL

Malheureusement la réponse est non : l’OL ne se procure que très peu de grosses opportunités… d’où le faible nombre de buts sur ce genre de tirs.

S’il on analyse en détail le graphique ci-dessus, le problème n’est pas la répartition des occasions, tout à fait logique (une équipe aura en moyenne toujours plus de petites occasions que de grosses). En revanche, le problème se situe dans les nombres. 9, c’est le nombre de grosses occasions que l’OL à eu en 26 rencontres, soit une moyenne de plus de 6 matchs sur 10 sans grosses occasions en Ligue 1 !

Lyon n’a d’ailleurs jamais tiré au dessus d’une probabilité de 0.7 xGoals lors des 26 premières journées de Ligue 1. Pour comparaison, le Manchester City de Pep Guardiola (l’autre Pep), certes roi en la matière, arrive à réaliser la performance de tirer deux fois avec plus de 0.9 xG dans le même match face à Arsenal.

« Avec l’OL on ne s’ennuie pas. »

- Bruno Genesio

Alors si l’OL se procure si peu d’occasions, combien de matchs ont étés intéressants à suivre pour les gones ? S’il on considère une occasion franche à partir de 0.25 xG, alors l’OL n’a eu que 2 matchs à 4 occasions ou plus lors des 26 premières journées. Pire, l’OL compte 17 matchs avec une seule occasion ou moins ! Soit 65 % des matchs. C’est beaucoup trop peu pour espérer avoir des résultats réguliers et surtout pour satisfaire les supporters les plus fidèles.

Source : @Peter__OL

Finalement, l’OL se procure trop peu d’occasions pour espérer être régulier dans ses résultats. La probabilité de transformation des tirs lyonnais est en moyenne bien trop faible pour une équipe qui aimerait s’asseoir durablement sur le podium de Ligue 1 sans se voir titiller par les poursuivants. Compter sur la réussite de ses joueurs, sur des buts improbables est dangereux et ne garantit aucune stabilité, en atteste les résultats en dents de scie des gones depuis que Bruno Genesio dirige le staff de l’Olympique Lyonnais. Le club de Jean-Michel-Aulas ne propose pas un si beau jeu que certains médias veulent nous le faire croire.

Et ce qui interpelle, c’est que Bruno Genesio dit s’inspirer de Pep Guardiola avec une philosophie de jeu en réalité totalement opposée et une difficulté marquante à se créer de nombreuses occasions, encore une fois l’inverse du tacticien catalan. Une chose est sûre, « Pep Genesio » n’a de Pep que le surnom.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par Peter, membre du Café du Commerce OL.