Olympico : le spectacle est venu des tribunes #VDT1
Le 18.12.2017 par tyfounRetour sur un Olympico au sommet, vu depuis le virage Nord du Groupama Stadium. Le but est de vous proposer à vous qui n'avez pas eu la chance de pouvoir venir au stade ce qu'a pu donner ce match en étant plongé au cœur des tribunes.
Dans le froid de l'hiver
Les matchs de décembre ont souvent du mal à rameuter les foules, le froid jouant contre l'envie de se déplacer. Mais il y avait dans ce match tant de choses à voir et à fêter, que l'on ne pouvait que prendre son courage à deux mains pour venir se rassembler. Les 30 ans des BG87, le départ de Monsieur Bats et un match passionnant, banco, ça suffit à tenir chaud donc on y va !
Et il ne fallait pas arriver tard pour profiter du spectacle, de tout le spectacle. En arrivant à 19h au stade on peut voir que les Bad Gones se réchauffent déjà à coup de grands fumigènes sur les parkings environnants du stade, les chants résonnent jusqu'au parvis. Ça valait le coup de venir tôt car ce genre de match est une fête qui ne dure pas que le temps des 90 minutes passées sur le carré vert. Je regarde mon collègue et sûr de moi je lui dis qu'on ne peut que gagner, ce sentiment des grands matchs que l'équipe ne pourra pas perdre car il y a trop de choses en jeu.
Attention, gros tifos
Avant même que les portes ne s'ouvrent on fait déjà la queue devant les portes d'attentes partout autour du stade. Le public est là, on le sait le record va tomber, le stade sera plein et 100% lyonnais, on sent cette ambiance qui rendra le Groupama Stadium imprenable ce soir là.
19:30, les portes s'ouvrent on se précipite dans les travées une bière à la main avec des verres à l'effigie des trente ans du Kop. Il va falloir consommer pour les collectionner. Et là surprise, des cordes qui montent vers le toit, des cordes sur toute la largeur du virage, le spectacle sera beau, maintenant on en est sûr. La bâche pliée au sol semble immense, le travail annoncé est monstrueux, ce soir le stade va prendre feu. On nous annonce au micro des machines à fumée de la lumière, bref, la totale.
C'est à la fin de cette annonce que Jojo Bats choisit son moment pour rentrer sur la pelouse, et en souvenir d'un soir de derby resté dans les mémoires, vient accrocher l'écharpe des trente ans dans nos filets. Les chants se déclenchent spontanément et le message est simple "Merci poulet". Monsieur Bats c'est tout un cycle à l'OL, il était là depuis tellement longtemps qu'on ne le voyait pas partir un jour. Il est des hommes qui écrivent l'histoire sur la pelouse mais il en est d'autre qui le font depuis le banc, il était de ceux là le poulet.
Et le stade prit feu
L'émotion passée, l'ambiance monte pendant l'entraînement, puis vient 20:40, le début des hostilités. Pendant 15 minutes tout le virage va retenir son souffle pour voir s'élever cette bâche à la verticale. Il faut se taire pour que les cordeurs entendent les ordres, c'est le calme avant la tempête. On retient nos chants qui déjà fulminent dans nos gorges.
Ça y est, la bâche est au sommet, la fumée s'échappe et le Kop prend feu d'une seule voix, les chants fusent. On y est, les lions sont lâchés dans l'arène et on espère les voir sur le carré vert. Pendant quatre bonnes minutes, on ne verra le match que sur l'écran géant à l'angle du virage, on chante, on donne tout ce qu'on a d'entrée de jeu, ce soir ce sera un marathon de 90min en tribune mais on le fera à fond de bout en bout.
La bâche tombe et l'on voit Nabil Fekir en position pour tirer son coup-franc, les drapeaux s'agitent dans l'arène. La balle s'élance, Mandanda est dessus mais on voit soudain les filets trembler : elle est au fond ! L'ambiance s'envole, les Gones se dressent sur les dossiers de chaise. Il n'en fallait pas plus pour redoubler la voix du Kop, et soudain le stade se met à trembler sous les "qui ne saute pas n'est pas lyonnais". Le match semble parti pour s'enflammer et rentrer dans la légende des Olympico.
Et là, l'OL qui retombe dans ses travers, le jeu n'y est plus, les joueurs se cherchent et au final on va assister à 40 minutes de domination marseillaise devant le Virage Nord. On ne veut pas se laisser abattre : c'est l'anniversaire des 30 ans alors pas moyen de s'arrêter de chanter ; au moins ça tiendra chaud. L'ambiance est à la fête et le mot d'ordre c'est ça : profiter, chanter peu importe le terrain car des trente ans on n'en fête que rarement.
Heureusement vient, au milieu de ce marasme, la trentième minute pour déployer un nouveau tifo : 3 ou 4 minutes sous une bâche gigantesque qui redonne l'envie de chanter. Les chants repartent de plus belle et nous redonnent de l'énergie pour les 60 minutes à venir.
Joyeux anniversaire !
On reproche parfois aux Bad Gones d'être un peu proche de la direction, trop complaisants. Mais le retour de leur part est beau : le club décide d'assumer la responsabilité d'autoriser un immense craquage de fumigène à la mi-temps. Tous les gones en possession de ces engins sont invités à venir à la mi-temps et à craquer tous ensemble "les bougies du gâteau" pendant que le stade reprend à l'unisson un joyeux anniversaire tonitruant.
Le match va reprendre avec la tribune bouillante, et visiblement cela donne des ailes aux joueurs. Croyant d'abord doubler la mise par Kenny Tete déclaré hors-jeu, les supporters n'auront qu'à attendre deux minutes de plus pour une double occasion conclue par une tête rageuse de Mariano Diaz "la bête".
Cette fois c'est bon, l'ambiance à décollé et va perdurer pendant les 45 dernières minutes. La fête est belle et on le sent, elle ne pourra plus être gâchée. Anthony Lopes est impérial, sûrement la faute au départ de Bats à qui il veut offrir un clean sheet pour sa dernière au Parc OL. Et peut être aussi un peu grâce à ses gants floqués du nom des BG87 pour leurs 30 ans, porté par un gone de la tribune, tout un symbole... Le stade est rentré dans une ébullition qui ne pourra pas redescendre, les marseillais peinent, n'y arrivent plus et ralentissent de plus en plus. On voit alors les lyonnais gérer le match petit à petit, sans spectacle et sans ambition, tant pis. Il nous reste alors à chanter, et nous amuser en tribune car oui, le football est une fête, et c'est ça le plus important.
Un anniversaire et un au revoir!
Le coup de sifflet passé, les marseillais rentrés au vestiaire, il reste à terminer la soirée en beauté. Les joueurs se munissent d'une banderole anniversaire, craquent chacun un fumigène pour célébrer les 30 ans d'un Kop qui a toujours poussé derrière les joueurs. Mais il est alors impossible de laisser dans l'oubli un homme qui a vécu à leurs cotés la majorité de la vie des BG87. On parle bien évidemment de cet homme qui a forgé des gardiens de niveau international, sûrement l'un des meilleurs à son poste en Europe, Monsieur Joël Bats. Les "Merci" résonnent, les larmes coulent, et Bats quitte une dernière fois la pelouse laissant derrière lui la fête. Il laissera un souvenir impérissable à tous les supporters. On quitte alors le stade une dernière bière à la main. On a mal joué mais ça on y pensera demain, ce soir on part le cœur heureux mais gros de voir un tel homme nous quitter : "Merci poulet!"