Oui Monsieur Genesio : c'est de votre faute !
Le 16.03.2018 par NathanMHumeur – Jeudi soir, l'Olympique Lyonnais a subi un nouveau revers à domicile (défaite 3 à 2) contre une équipe du CSKA organisée, cohérente dans sa compo, vaillante. Tout l'inverse finalement de notre Olympique tant aimé. Cette défaite plonge définitivement le club dans la crise. Une crise que l'Europa League a longtemps repoussé.
À quelques semaines de la fin de l'exercice 2017-18 et après une saison davantage rythmée par les désillusions que les sensations positives ; l'OL a perdu ce soir sa seule chance de nous faire vibrer. Cette vibration collective tant attendue par l'ensemble du peuple lyonnais était celle d'une finale d'Europa League à domicile. Longtemps cette année, un bon nombre de lyonnais a davantage été stimulé par l'enjeu que par le jeu. Cela me chagrine terriblement d'en arriver à ce constat mais j'ai honte aujourd'hui de mon Olympique et OUI, Monsieur Genesio : c'est de votre faute !
Quel projet de jeu ?
À l'aube de votre départ du club (car cela ne peut-être autrement), j'aimerais revenir sur votre projet de jeu (ou devrais-je dire de non-jeu).
Constamment, et ce durant deux longues années, nous avons eu de cesse de nous interroger sur l'identité lyonnaise. Durant deux longs exercices, nous avons souhaité identifier ce qui pouvait être le jeu lyonnais. Force est de constater que cette réponse est restée en suspens. En effet, jamais vos propos d'avant ou d'après match ne mettent en exergue la performance footballistique collective de votre équipe mais au contraire vous insistez sur les performances individuelles, l'état d'esprit ou la rigueur de vos joueurs... Mais attendez, ces ingrédients précédemment cités ne sont-ils pas les ingrédients nécessaires au sport de haut niveau ? Si, évidemment que si, mais certainement pas les ingrédients suffisants. Jeudi soir, nous avons atteint le paroxysme de votre style, Monsieur Genesio : l'INDIVIDUALISME. Aucunement, nous ne pouvons en vouloir à Mariano de ne pas faire la passe à Memphis ou en Cornet d'oublier volontairement Mariano. On ne peut effectivement pas car cet état d'esprit déplorable est celui que vous avez transmis à vos joueurs, peut-être bien malgré-vous.
Le tweet ci-dessus retranscrit les mots de votre adjoint. Quelle aberration ! Dans quel sport collectif, Monsieur Genesio, cherchons-nous des situations d'égalité numérique ou PIRE, d'infériorité numérique dans l'espoir de trouver un exploit individuel ? Et dire que les sélections de jeunes au rugby en Nouvelle-Zélande n'acceptent pas les joueurs ne sachant pas et ne cherchant pas à exploiter les situations de supériorités numériques...
Si votre projet de jeu a eu ses moments de gloire (ASSE, Villarreal, Paris, etc), il a surtout récolté les nombreuses désillusions qu'on lui connait. La faute vous incombe, évidemment.
Des joueurs humbles ? Et le coach alors?
Lors de vos nombreuses sorties médiatiques, vous avez pris pour habitude d'insister sur les valeurs que vous souhaitiez véhiculer et diffuser à l'ensemble de votre vestiaire. La plus récurrente de celles-ci et la plus cocasse, est « l'humilité ». Monsieur Genesio, le sport n'est pas porteur de valeurs, les valeurs se transmettent et vous n'avez jamais transmis celles-ci à vos joueurs. Rien de plus normal pour vous, vous, qui n'avez jamais souhaité entamer un dialogue constructif avec vos opposants. Vous qui vous inspirez de Pep (le vrai, pas vous évidemment). Vous qui n'avez jamais eu le cran de porter la responsabilité de vos multiples fiascos (exemple parfait lors du derby à domicile). Ou encore vous qui n'avez jamais accepté la remise en cause qu'impose le haut niveau suites aux critiques ouvertes de Mammana ou de Rybus concernant votre travail (bientôt Marçal ?). En somme les seules valeurs transmises sont celles qui vont de pair avec l'égo démesuré que vous avez, mais rarement celles comme l'humilité.
Diviser pour mieux régner ?
Cette vieille stratégie politique visant à semer la discorde afin d'affaiblir les opposants, que vous et le président avez utilisé pour duper le peuple lyonnais ne parviendra finalement pas à ses fins. Bien au contraire, cette stratégie insupportable de victimisation perpétuelle, d'intimidation de la presse ou encore de propos orduriers à l'égard de fidèles supporteurs ou d'anciens joueurs, va simplement précipiter votre chute. L'heure du changement a sonné. Il est temps de mettre fin à notre consanguinité puisque les disputes et les querelles ne concernent plus exclusivement nos adversaires mais également -à présent- les membres de notre famille OL. En ce sens, et pour conclure mon propos, je vous remercie Monsieur Genesio. Oui, je vous remercie car votre échec symbolise le danger du repli sur soi. Il symbolise l'échec de l'autarcie et de la défiance envers l'inconnu ou l'étranger. En effet, notre Olympique comme notre société a eu tendance à se replier sur lui-même dans la difficulté, et c'est de manière générale contre-productif.
Je pense qu'à présent il est temps de grandir ! Grandir, mais non plus seul contre tous. Grandir avec les savoir-faire venus de l'extérieur, les savoir-faire des autres cultures footbalistiques. L'arrivée d'un grand entraineur est la condition indispensable à la progression du club et en ce sens, Monsieur Genesio, Je vous remercie vivement car vous allez le permettre.