Pierre Sage : une humble ambition qui fait du bien - L'Edito #19
Le 11.03.2024 par OL_ympiqueCela fait maintenant 17 matchs TCC que Pierre Sage est le chef d'orchestre de l'Olympique Lyonnais. Et au-delà de son bon bilan comptable (12 victoires), on peut se réjouir qu'il ait réinsufflé une âme à cette équipe, avec l'humilité chevillée au corps.
Il y a quelques mois, le désespoir était permis. L'OL était plus bas que terre, en grande difficulté au classement et dans le jeu, avec un effectif insuffisant et pas le moindre second souffle, pas le moindre esprit de révolte. Lorsque Pierre Sage a été nommé pour remplacer, d'abord en tant qu'intérimaire, l'Italien Fabio Grosso, l'objectif était clair : le maintien ou rien. Très vite, le Jurassien a fixé un cap qu'il fallait atteindre, celui des 35 points. Aujourd'hui, ce seuil n'est plus qu'à quatre points, et en battant Lorient 2-0, l'OL s'est rassuré. Avec un sixième succès en sept matchs de Ligue 1, la douloureuse expérience de l'avant dernier match, perdu au Groupama Stadium face à un solide RC Lens, peut être laissée de côté. Pourtant, pas de folie en vue. Les mots d'ordre sont sérieux et prudence.
Une équipe concernée
Face à des Lorientais eux aussi menacés par la proximité avec la zone rouge, la bande à Pierre Sage, privée d'Alexandre Lacazette, a montré qu'elle méritait le maintien et peut-être davantage. La progression sportive est évidente, mais elle est aussi le reflet d'un état d'esprit qui n'a plus rien à voir avec celui d'il y a quelques mois.
Après le match, le coach lyonnais a salué le message envoyé par le but de Mama Baldé aux joueurs qui jouent moins que les titulaires habituels : tout l'effectif est concerné, tous les joueurs ont une place dans cette aventure. Il a également salué le sérieux de son équipe, dont l'adhésion aux principes sagistes ne fait plus aucun doute désormais.
Des sourires, mais les pieds sur terre
La dimension psychologique de l'effet Pierre Sage est claire. Elle n'est pas forcément palpable, mais on peut la mesurer aux sourires retrouvés, qui ne sont pas que les fruits du retour du parfum de la victoire. Le lien entraîneur-joueurs est particulièrement solide, tous les échos vont en ce sens. La confiance règne, et avec elle une forme de fidélité, de loyauté, de respect. Dans cette atmosphère, il est évidemment bien plus facile d'avancer. Le mercato hivernal et le nouveau board ont aussi facilité les choses, évidemment.
Mais jusqu'à nouvel ordre, les sourires ne font pas les victoires pour autant. Et sur ce point, Pierre Sage est sans ambiguïté. Quand l'OL gagne sans convaincre, il le dit. Quand l'OL doit mieux faire, il le dit. Face à Lorient, ce n'était pas le cas, et il a salué la performance de ses hommes sans pour autant changer de ton. Avec lui, pas d'autosatisfaction ou d'excuses inspirées de Pep Genesio, mais des pieds qui restent bien ancrés sur terre. Il l'a rappelé, l'objectif reste le maintien. Une chose après l'autre, sans précipitation ni surplus de confiance. C'est là son leitmotiv, à tel point qu'il a refusé de qualifier le tirage de Valenciennes pour la demi-finale de Coupe de France de coup de chance. De même, il n'a jamais nié que, malgré ses ambitions dans le jeu, l'essentiel était d'assurer le strict minimum pour gagner des points et redresser la barre.
L'effet Pierre Sage, c'est donc aussi et surtout beaucoup de réalisme et d'humilité, de sagesse finalement, après des années marquées par un faux optimisme et des paroles rassurantes de façade, qui ont envoyé l'OL droit dans le mur. Et même si on se serait bien passé d'un réalisme qui amène à assumer le maintien comme objectif, il faut en passer par là pour rebondir et démarrer un nouveau cycle.
Quant à la question de l'avenir de Pierre Sage, elle est prématurée. À l'instant T, il a toute sa place à l'OL, et c'est tout ce qui compte. A-t-on envie de le voir réussir sur la durée ? Cette question-ci est rhétorique...