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Quel visage pour le 1er opus de Rudi Garcia ?

Le 22.10.2019 par joh

L’actualité de l’Olympique Lyonnais a été sous le feu des projecteurs ces deux dernières semaines après le licenciement de Sylvinho, à l’issue du derby perdu 1 à 0 à Geoffroy Guichard. Et même si Rudi Garcia n’a pas connu la soirée rêvée pour son baptême, est-ce alarmant ?

Situation critique au classement

10 points en 10 matchs, tel est le bilan des gones en Ligue 1 cette saison. La page Sylvinho s’est tournée et pourtant, l’OL n’a toujours pas renoué avec la victoire devant son public face à la lanterne rouge du championnat. Rudi Garcia était prévenu dès le début de match par le Virage Nord : « Garcia, notre patience sera égale au respect que tu as montré au club : nulle ». Autant dire que l’ancien coach de l’OM entamait déjà son sursis sans que son équipe ait pu jouer la moindre minute. Malheureusement, malgré une solidité défensive, ses hommes ne sont pas parvenus à venir à bout des bourguignons, de quoi plonger l’OL dans (au bord de) la zone rouge.

Une composition controversée

Avant le coup d’envoi, on pouvait s’agacer de voir le 11 titulaire choisi par Rudi Garcia. Lucas Tousart, en difficulté depuis plusieurs semaines conservait sa place, tandis que Kenny Tete et Fernando Marçal se voyaient titularisés alors qu’ils n’étaient pas à leur avantage ces derniers temps. On pouvait même s’interroger de l’absence de Jeff Reine-Adelaïde, de nouveau sur le banc alors qu’il a été un des meilleurs lyonnais sur le début de saison. Le seul choix fort de Garcia était de promouvoir la pépite Rayan Cherki au rang de remplaçant.

Les doutes autour de la composition se confirmeront, à l’exception peut-être de Marçal qui a rendu une copie convenable avec quelques bonnes inspirations. Si l’animation a été meilleure qu’à l’accoutumée, les gones auraient pu étouffer leurs adversaires davantage avec plus de verticalité dans le jeu.

Houssem Aouar a néanmoins survolé seul une bonne partie du match, nous faisant profiter de son fameux « dos ¾ » pour éliminer son adversaire au poste en se mettant dans le sens du jeu dès la réception du ballon. Numéro 8 des grands, il n’en a pas manqué beaucoup pour porter son équipe vers le successeur. Son service pour Maxwel Cornet (39’) qui manque le cadre de peu est à l'image la soirée lyonnaise : frustrante.

Les tentatives de Moussa Dembélé (60’) et Jeff Reine-Adelaïde (65’) se voyait également repoussées par le portier dijonais. Mais à défaut d’avoir obtenu les 3 points, on a au moins pu constater que Rudi Garcia est arrivé entre Rhône et Saône avec une ambition dans le jeu supérieure à son prédécesseur brésilien.

Une maîtrise retrouvée

Les deux premiers mois de compétition ont été particulièrement difficiles pour les supporters qui ont vu trop souvent leur équipe subir contre des adversaires plus faibles dans tous les compartiments. Face au DFCO, l’OL a montré un visage plus conquérant, une volonté d’occuper la moitié de terrain adverse, symbolisée par une ligne défensive plus haute que ces dernières semaines. Les statistiques sont d’ailleurs très révélatrices : on s’aperçoit que l’OL n’avait jamais autant joué dans les vingt derniers mètres adverses cette saison…

Pour appuyer encore un peu plus cette idée de maitrise des lyonnais, on peut s’intéresser aux stats d’expected goals où l’OL a obtenu une différence de 1.5 xG, le record de la saison.

expected goals

Lorsque Rudi Garcia disait qu’en rejouant le match, on le gagnerait à coup sûr, il avait sans doute raison : Dijon a eu de la réussite, l’OL a été maladroit et pas suffisamment tranchant.

Comment expliquer l’amélioration dans le contenu ? Au préalable un bloc équipe positionné beaucoup plus haut. Les latéraux ont été sous exploités durant le mandat de Sylvinho, privant trop souvent les lyonnais de surnombre dans le camp adverse.

Rudi Garcia a immédiatement fait monter sa ligne défensive d’un cran, en permettant notamment à ses latéraux de prendre leur couloir et en demandant aux défenseurs centraux de s’écarter davantage pour couvrir la largeur. Si on compare les ballons touchés des latéraux lyonnais contre ASSE-OL à OL-DFCO, la différence est flagrante…

Ballons touchés

Cet ajustement par Rudi Garcia a ainsi donné plus de variétés dans le jeu rhodanien, devenant moins stéréotypé, moins lisible. De quoi laisser entrevoir des jours heureux du coté des résidents de Décines ?

Passer la 5ème

L'Olympique Lyonnais n'a désormais plus le luxe de réaliser des contre-performances régulières, Rudi Garcia est parti pour une mission commando durant laquelle il doit tenter de rallier le podium à la trêve (objectif fixé par Juninho). Pour y parvenir, il faudra probablement l'emporter 7 ou 8 fois sur 9 ! Nul doute qu'il serait un exploit de l'ex coach du LOSC de parvenir à réaliser une telle remontée en 9 journées. Les indicateurs de ce premier match sous l'ère Garcia ont tout de même de quoi faire espérer un avenir plus joyeux et ainsi commencer à, au moins, réduire l'écart avec les concurrents à la courses aux coupes européennes.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par joh, membre du Café du Commerce OL.