Rafael, l'amour du maillot
Le 17.05.2018 par NSOL31L'amour du maillot. Voilà une chose à laquelle les supporters sont très attachés, car c'est ce qui caractérise le club auquel le joueur appartient. Et à Lyon, Rafael prouve qu'il a l'amour du maillot.
Institution
Jean-Michel Aulas aime parler de l'Olympique Lyonnais comme d'une institution. Autrement dit, l'Olympique Lyonnais est plus qu'un simple club de football mais une raison de vivre. N'est-ce pas d'ailleurs la formule que l'on retrouve dans un des plus célèbres dictons sur le sport le plus populaire dans le monde : « Le football n'est pas qu'une question de vie ou de mort, c'est bien plus important que cela ». Et cela, Rafael da Silva l'a bien intégré. Le natif de Petrópolis, au Brésil, est en effet viscéralement attaché à l'Olympique Lyonnais, attaché à la victoire de son équipe. Rafael représente par essence l'amour du maillot.
Car le triple champion d'Angleterre fait transparaître sa passion sur le terrain. Au cours des matchs, ses courses défensives se succèdent à un rythme que seules ses montées offensives dépassent. Attiré vers l'avant, il en perd un peu de sa rigueur, mais sans pour autant se départir de la fougue qui le caractérise. Car quand Rafael monte, et que l'adversaire contre-attaque, il ne revient pas en marchant mais au contraire en se lançant tel un sprinteur dans les derniers mètres de sa course... et souvent en prenant au passage un carton jaune pour une faute maladroite, une faute de débutant, contre laquelle il pestera avec bonne humeur en se replaçant. Au passage, la sanction administrative provoquera quelques sueurs froides aux supporters de l'OL, qui bien souvent craignent une expulsion du numéro quatre des gones.
Mais c'est aussi cela qui rend l'international brésilien (deux sélections) si attachant. Cette volonté de tout donner, de ne jamais rien lâcher, et de jusqu'à la dernière minute être prêt à donner sa vie pour l'Olympique Lyonnais. Car Rafael semble à tout instant jouer sa vie ; jouer son football comme s'il s'agissait du dernier match qu'il puisse jamais disputer. Un peu comme s'il était un supporter qui avait gagné le droit de jouer un match, un seul, avec son équipe de cœur. L'amour du maillot, l'amour du blason, voilà pourquoi Rafael peut sembler un peu désordonné dans ses courses, un peu court dans ses retours, mais voilà aussi pourquoi on ne lui en veut pas.
Famille
Mais l'Olympique Lyonnais n'est pas qu'une institution, c'est aussi une famille dans laquelle chacun doit se sentir à sa place. Ainsi, Memphis, le fantasque attaquant néerlandais, s'en va régulièrement à la pêche avec le discret portier Mathieu Gorgelin, c'est aussi parce que l'OL est une famille, dans laquelle les frères, malgré leurs personnalités différentes, cohabitent pour le meilleur - mais aussi parfois pour le pire. Cet esprit famille, Rafael l'a bien compris. Loin de la saudade brésilienne classique, il s'est lié d'amitié avec la majorité de l'effectif. Le choc le plus violent a sans doute été la séparation des deux "frangins" Rafael et Sergi Darder cet été. Car la bromance entre les deux était belle. Et Sergi Darder n'est pas le dernier à le reconnaître. L'espagnol déclarait ainsi dans SoFoot ces mots sans équivoque :
« Je me suis totalement adapté à la vie lyonnaise. C’est une ville où je retourne souvent. Je suis toujours très pote avec Rafael. On était voisins et je m’entendais très bien avec lui. Pareil pour ma copine avec sa femme. »
Las, le départ de Darder en fin de mercato a forcé Rafael à trouver de nouveaux camarades. Heureusement pour lui, un autre latéral brésilien est arrivé cet été : Fernando Marçal. Beaucoup plus discret et discipliné sur le terrain que le vainqueur de la Coupe du Monde des Clubs 2008, la personnalité de Marçal colle pourtant assez bien avec celle de Rafael. On voit ainsi souvent les deux hommes s'afficher ensemble dans les vestiaires et sur les réseaux sociaux.
Mais la dimension familiale de l'Olympique Lyonnais transparaît surtout avec les enfants de Rafael. Ceux-ci sont de véritables petits supporters en herbe. Leurs cadeaux d'anniversaires ? Des maillots de Nabil Fekir. Et leurs gâteaux ? Floqués du blason de l'Olympique Lyonnais. Et les enfants rendent bien à leur père leur amour. Ainsi, on a vu un des enfants de Rafael célébrer un but marqué dans son jardin à la façon de Memphis, les doigts dans les oreilles. Si Juninho disait de ses filles qu'il voulait les voir plus tard joueuses de l'OL féminin, Rafael pourrait en dire autant de ses enfants.
Avenir ?
Seulement, toute cette histoire d'amour entre Rafael, ses enfants et l'Olympique Lyonnais a bien failli être bouleversée au prochain mercato. Pourquoi ? Parce que Léo Dubois a été recruté l'été dernier de tout contrat, et, latéral droit de formation, il est venu venir semer la zizanie à un poste où la concurrence entre Kenny Tete et Rafael était déjà rude. Trois arrières droits, Rafael l'a lui même concédé, c'est un peu trop pour une équipe. Alors qui partira ? Nul ne le sait encore. Peut-être que personne ne partira et qu'un des trois trouvera un autre poste. Mais cela ferait mal aux supporters que de voir Rafael, un des plus grands supporters de l'équipe, s'en aller vers d'autres cieux.
Et si Rafael est pour le moment un joueur de l'Olympique Lyonnais, il n'a jamais caché son envie de venir terminer sa carrière au Brésil. Car avec son frère jumeau, avec qui il a été formé à Fluminense et avec qui il a débuté chez les Red Devils et qui évolue désormais à Nantes, ils ont le projet de jouer ensemble leurs dernières années au haut niveau. Mais vu le niveau de Rafael, qui n'a que vingt-huit ans après tout, l'Olympique Lyonnais a intérêt à ce que cette fin de carrière soit la plus tardive possible. Fort heureusement, avec cette prolongation de contrat, le brésilien semble inscrire un peu plus son avenir sous le maillot lyonnais.