Rayan Cherki : une bouffée d'oxygène à l'OL
Le 15.02.2023 par OL_ympiqueTout Lyon est sous le charme de Rayan Cherki. Ses dernières performances montrent qu'il a franchi un cap. Contre Lens, il a embrasé le Groupama Stadium, pour la deuxième fois en une semaine. Une belle histoire d'amour s'écrit, au milieu des relents dramatiques de la saison lyonnaise.
Il n'est pas un joueur comme les autres. Repéré à 6 ans, salué par Kylian Mbappé à 16 ans, Rayan Cherki est aujourd'hui, à 19 ans, en train de s'imposer comme un élément clé de l'Olympique Lyonnais. Dimanche dernier, contre Lens (2-1), il a été brillant et décisif, alors que l'OL avait cruellement besoin d'une telle victoire. Comme un musicien du Titanic, Cherki nous rend le naufrage moins désagréable. Mieux : il réinsuffle un peu d'espoir.
Le coup de foudre s'est maintenant propagé dans tout le Groupama Stadium. Mais l'histoire d'amour dure depuis plus de 10 ans déjà...
Once upon a time in Saint-Priest
En 2009, un pélo est repéré alors qu'il s'amuse avec un ballon au bord d'un terrain de l'AS Saint-Priest, club dans lequel joue son frère. Ce pélo, né en août 2003 dans le 3e arrondissement de Lyon, fait alors ses débuts chez les Sangs et Or du Rhône. Son talent ne passe pas inaperçu, et dès l'année suivante, un peu aidé par son père, il s'entraîne avec les jeunes de l'Olympique Lyonnais. Les premiers mots de l'histoire – pour ne pas encore dire la légende – de Rayan Cherki à l'OL sont donc écrits en 2010, alors qu'il n'a que 7 ans. Sur les terrains, comme au bord de celui de Saint-Priest, il s'amuse. De pélo talentueux, il devient grand espoir.
Rayan Cherki se fait rapidement un nom dans l'Institution, et confirme petit à petit les dires qui le précèdent à chaque fois. À 15 ans, il signe son premier contrat professionnel à l'OL, et à 16 ans, le 19 octobre 2019, il fait ses premiers pas en Ligue 1. La réserve perd alors un élément essentiel, mais l'équipe professionnelle gagne un élément débordant de potentiel. Trois mois plus tard, l'OL se déplace à Nantes, pour les seizièmes de la Coupe de France. Les Lyonnais se font très peur en fin de match, mais passent au tour suivant grâce à leur performance offensive (3-4). Ce soir-là, un nom ressort, celui de Rayan Cherki. Auteur de 2 buts et 2 passes décisives, il vient de réaliser sa première prestation de très haut niveau sous les yeux du grand public. Un cap franchi dont beaucoup se souviennent encore aujourd'hui. Il faut dire qu'à l'époque, même un certain Kylian Mbappé y était allé de son tweet.
Comme le dit Mbappé, Rayan, tu ne lui parles pas d'âge. Son talent balle au pied est tel qu'il a même tendance à vouloir griller les étapes. Ou du moins, son entourage le pousse à voir les choses en (trop) grand, au risque d'aller trop vite : c'est ce qui a rendu les négociations autour de sa prolongation particulièrement pesantes lors de l'été 2022, et ce qui a valu des critiques particulièrement vives au joueur lors de ses bouts de matchs pas aussi éblouissants qu'attendus. Aujourd'hui, la donne a toutefois changé. Le statut du joueur n'est plus le même. Laurent Blanc en a fait une pièce maîtresse de l'équipe, qui doit remonter une pente ardue, et Rayan Cherki répond présent.
2023 lui va si bien
Depuis le 1er janvier 2023, Rayan Cherki enchaîne. Il franchit un nouveau cap, bien aidé par un entraîneur qui a décidé d'en faire un titulaire. Et depuis début février, il déroule, avec 3 buts en 4 matchs pour l'instant, dont ceux, très précieux, contre Lille en Coupe et Lens en Ligue 1. L'Olympique Lyonnais, qui a fini l'année 2022 à la 8e place de Ligue 1 et qui joue sa deuxième saison sans Coupe d'Europe en trois ans, en a bien besoin. Trop souvent ces derniers mois – et ces dernières années – l'effectif lyonnais est apparu comme insuffisant, avec des cadres en méforme entourés de joueurs au niveau douteux. La montée en puissance d'un tel joueur, accompagnée d'un retour en forme de plusieurs autres (Maxence Caqueret semble retrouver de la confiance dernièrement), peut permettre à nouveau à l'OL de viser un peu plus haut. Le milieu de tableau était une punition méritée jusqu'à présent, mais des espoirs sont de nouveau permis. Les apports des anciens, Lacazette et Lovren surtout, n'y sont pas pour rien non plus.
Alors, non, tout ne repose pas sur Rayan Cherki, loin de là. Il serait stupide de faire peser l'avenir, même proche, du club sur ses épaules. Nul doute toutefois que la direction lyonnaise, Jean-Michel Aulas en tête, va très vite utiliser les performances du jeune crack pour tenter de remobiliser les foules et diluer les critiques. Mais tout le monde a désormais compris que cette direction était la première responsable des maux de l'OL. Il serait d'ailleurs bien malheureux mais peu surprenant de voir Cherki s'en aller en terres parisiennes dès l'été prochain, pour le bien du portefeuille de Vincent Ponsot et Bruno Cheyrou. On entend déjà d'ici le président Aulas se féliciter du prestige d'un tel transfert, alors même que ce serait qu'une nouvelle perte en termes sportifs. Hypothèse terriblement réaliste, vous ne trouvez pas ?
Mais en attendant, l'OL va un peu mieux. Rayan Cherki nous redonne le sourire. Un sourire d'autant plus franc qu'il s'agit d'un gone de l'Académie, fierté de tout supporter lyonnais. À ce titre, les performances des jeunes Bradley Barcola et Castello Lukeba méritent aussi d'être soulignées. L'ADN lyonnais, si souvent brandi par Jean-Michel Aulas (et récemment critiqué par Alexandre Lacazette lui-même), fait à nouveau office de bouée de sauvetage pour ce club. Une bouffée d'oxygène.
Source photo principale : Icon Sport