Réjouissances ou inquiétudes ?
Le 11.12.2017 par johHier après-midi, l’Olympique Lyonnais a arraché la victoire à Amiens dans les dernières secondes. Retour sur un match très contrasté émotionnellement.
Aouar en patron
« Houssem Aouar », tels sont les mots qui reviennent sans cesse pour illustrer l’opposition entre le SC Amiens et l’OL. Le jeune lyonnais a une fois de plus fait parler de son talent en anéantissant les picards d’un doublé en l’espace de 10 minutes. Il est lui-même à l’origine de l’action qui permet aux Gones de revenir au score, en initiant un long une-deux avec son coéquipier Tanguy Ndombele.
Les amiénois auront définitivement accusé le coup en fin de match en concédant un dernier contre dans les arrêts de jeu, sur lequel Mariano Diaz sert sur un plateau Houssem Aouar qui croise parfaitement sa frappe et offre ainsi la victoire au sien, d’un « tir au buzzer ».
La prestation du numéro 8 lyonnais a fait couler de l’encre et les rumeurs l’envoyant dans les plus grands clubs d’Europe ne font sans doute que commencer !
Le flop du jeu…
Et si on parlait du jeu proposé par les hommes de Bruno Génésio pendant plus de 80 minutes ? Car si le finish lyonnais est idéal, le niveau de jeu présenté par les rhodaniens a frôlé le ridicule. Longtemps inoffensif, souffrant d’un manque de cohésion, l’OL a été mis à mal par leur adversaire, provoquant même des « olé » dans le Stade de la Licorne, mesurant la facilité avec laquelle les locaux ont manœuvré les Gones.
La séquence est cruelle, outre l’humiliation, car elle met en avant l’incapacité de l’équipe à défendre en bloc et à exercer un counter-pressing efficace. Ici, les joueurs agissent de façon complètement désolidarisée de l’équipe, il n’y a aucune harmonie dans l’approche défensive. Il y est très facile de créer le déséquilibre et heureusement pour l’OL, les amiénois ont certainement manqué de mobilité vers l’avant alors que les espaces avaient été créés.
Mais cette action n’est qu’un symbole des difficultés des lyonnais à jouer en équipe. On remarque aussi des lacunes lorsqu’il faut relancer après la récupération du ballon. Il n’est pas rare de voir Marcelo devoir dégager le ballon, faute de solutions. Le défaut de cet OL est de ne pas maîtriser l’équilibre de positionnement des joueurs dans le 4-2-3-1, les joueurs sont régulièrement placés à contre-courant du jeu. En phase de relance, les milieux devraient redescendre pour donner des possibilités supplémentaires à leurs défenseurs, mais ceci n’est pas fait pour inciter les défenseurs à effectuer un jeu direct, ce qui favorise naturellement les pertes de balle. De même, lorsque les lyonnais sont en phase de possession (une fois que la première relance a été assurée), le problème récurrent est d’avoir une équipe coupée en deux avec un Nabil Fekir placé très haut et des milieux perdus, éparpillés sur le terrain.
Une révolution tactique
L’OL est 2ème du classement avec pas moins de 35 points à la 17ème journée, un parcours sur le papier plutôt honorable et qui reste néanmoins perfectible dans le contenu. Différents changements s’imposent si nous ne voulons pas assister à une chute vertigineuse au cours de la saison…
Premièrement, le dispositif parait de moins en moins adéquat dans la mesure où il semble seulement convenir à Nabil Fekir, mais défavoriser Tanguy Ndombele cantonné au banc ou encore Lucas Tousart meilleur en sentinelle. On peut même imaginer que Memphis Depay serait plus à l’aise dans un système à deux pointes, dans lequel il pourrait être affranchi des tâches défensives.
Ensuite, il est criant que les innombrables tennis-ballon n’aident pas à gérer les phases de possession durant lesquelles nous sommes impuissants, incapables de créer des espaces. Il manque principalement du mouvement sans ballon, c’est trop attentiste, le porteur du ballon doit bien trop souvent réaliser un exploit pour faire progresser le ballon alors que de la mobilité autour de ce dernier assurerait plus de sérénité et de pérennité dans le jeu lyonnais.
Enfin, il manque une réflexion collective à ce groupe. Certaines bases du football de ne sont pas maîtrisées comme celle de compenser le décrochage d’un coéquipier. Bruno Génésio se doit de travailler la coordination tactique qui est une étape inévitable dans le football de haut niveau.
L’OL est pour le moment dauphin du PSG, mais si le club de Jean-Michel Aulas souhaite au moins conserver cette position et espérer faire illusion en Ligue Europa, il faudra passer par un gros travail de fond mené par Bruno Génésio et son staff !