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Renouveau mode d'emploi

Le 16.11.2017 par P-P

En pleine mini-crise avant la trêve internationale d’octobre, l’Olympique Lyonnais a gagné tous ses matchs depuis et terminé la séquence avec un derby en apothéose. Alors, d’où vient ce renouveau spectaculaire ?

La révélation Houssem Aouar

Le point commun évident aux sept victoires consécutives de l’OL est la présence systématique d’Houssem Aouar. Vous nous direz qu’Anthony Lopes a aussi joué tous ces matchs mais on s’est compris. Titulaire six fois, le nouveau Petit Prince du Groupama (moins classe que « Petit Prince de Gerland » mais bon) a apporté tout le liant qui manquait au jeu lyonnais jusque-là. On pensait que cet ingrédient viendrait de Tanguy Ndombélé mais, même si ce dernier n’a pas démérité, il faut reconnaitre que l’apport d’Aouar est d’un tout autre registre.

Aussi délicieux techniquement (comme annoncé) que solide au duel (ce qu’on attendait pas), Houssem Aouar a su s’imposer au milieu de terrain dans des matchs aussi rugueux que les déplacements chez Everton et l’ASSE. Sa vision du jeu, sa sûreté technique et son calme balle au pied en font un distributeur précieux et un briseur de lignes tout en finesse. La seule fois où il n’a pas été titulaire ces dernières semaines fut la réception d’Everton. Résultat, c’est après son entrée en jeu à la 62e à 0-0 que l’OL a marqué ses trois buts. Le genre de coïncidence qui n’en est pas vraiment une.

À l’aise aussi bien en milieu « défensif » qu’en doublure de Nabil Fekir et même sur le côté, il est clairement la clé qui manquait au trousseau de Bruno Genesio – ce n’était pourtant pas faute de le lui rabâcher… L’histoire ne dira jamais si le fait d’avoir attendu presque un an pour le lancer est la raison du succès actuel, mais cela ne peut que laisser quelques regrets pour la saison passée, surtout quand on voit le temps de jeu accordé à Rachid Ghezzal durant la même période.

La transformation Mariano

Autre point décisif dans la renaissance lyonnaise, l’ajustement du jeu de Mariano. Jusqu’ici cantonné au rôle du bourrin qui presse, qui frappe fort et qui saute haut (avec un certain succès), on l’a vu, dès le match contre Monaco, participer beaucoup plus à la construction des actions. En effet, il a souvent décroché pour servir d’appui à Fekir ou aux milieux de terrain et, de ce fait, a permis au bloc lyonnais d’évoluer un peu plus haut ce qui a bénéficié à tout le monde et notamment aux latéraux qui partaient du coup de beaucoup moins loin pour déborder. Par ricochet, on a ainsi vu Rafael/Tete et Mendy/Marçal être bien plus tranchants.

Une modification tactique et de comportement salutaire aussi bien pour lui, sans doute moins frustré d’être isolé devant, que pour ses partenaires, en dépit de quelques choix toujours un peu trop perso mais qui ne relèvent plus de la caricature comme en septembre. Évidemment, Mariano reste Mariano et l’imbroglio du penalty à Troyes ainsi que l’action où il ne donne pas le ballon à Memphis (le « Bling Bling Dutchman » qui finira par marquer quand même) sont là pour nous le rappeler, de même que ses célébrations « inzaghesques », même pour le 5e but d’un match gagné 5-0. Mais un mort de faim qui s’inscrit dans le collectif, on est 100% pour. #LichaReviens

Les adversaires

Il ne faut pas se mentir : oui, l’OL a réalisé une très belle série et on ne souhaite pas banaliser ces succès car quelques semaines auparavant, ils n’auraient sans doute pas été conquis, mais les adversaires rencontrés sont loin d’être des foudres de guerre. On sortira cependant du lot la victoire contre Monaco qui a le double avantage d’être prestigieuse et d’avoir été le vrai déclic. Pour le reste, parmi les matchs contre Everton x2, Troyes, Metz et les verts, seul le voyage à Goodison Park aurait éventuellement pu être envisagé comme match nul mais les autres, eu égard au niveau des adversaires, ne pouvaient se traduire autrement que par des victoires – y compris le derby car l’ASSE était et est toujours au fond du trou.

On peut néanmoins se satisfaire de voir Lyon tenir son rang face à ces adversaires-là car on ne compte plus le nombre de points perdus de manière totalement improbable, voire inadmissible, durant les derniers mois. Il suffit de penser aux matchs contre Nantes, Limassol ou Angers cette saison pour comprendre de quoi on parle. Et on vous fait cadeau des catastrophes de l’an passé… C’est par ces victoires autoritaires que l’OL renforcera son statut et retrouvera la crédibilité qu’il se doit d’avoir.

En ce sens, les prochaines réceptions de Montpellier, Limassol et Lille doivent confirmer la série, en attendant l’OM, tandis que les déplacements à Nice et à l’Atalanta seront l’occasion de démontrer que le début de saison fut une mauvaise passe et le mois d’octobre un simple retour à la normale. Et pas l’inverse.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par P-P, membre du Café du Commerce OL.