Reprendre confiance #VDT19
Le 24.10.2018 par tyfounAprès la leçon de réalisme reçue à Paris, la trêve internationale est venue à point nommée pour permettre aux supporters de souffler et de retrouver l’envie d’aller au stade. Retour sur ce match face à Nîmes qui marquait le retour de la Ligue 1 avant un déplacement important à Hoffenheim.
Les matchs du vendredi soir
Cet horaire présent pour faire plaisir aux diffuseurs dans le but de faire rentrer encore et toujours plus d’argent n’arrange pas les supporters, ceux pour qui le football est fait normalement. Un match le vendredi soir c’est la tristesse d’un stade qui peine à se remplir autrement que juste avant le coup d’envoi. Ainsi quand les joueurs rentrent pour l’échauffement le remplissage du stade est épars et doit compter à peine 2000 supporters en plus du Virage Nord.
Les supporters se sont déplacés malgré la déculotté reçue à Paris, heureusement la trêve a permis de s'en remettre. Mais on le sent, dans l’envie du virage en début de match, il n’est pas simple d’oublier ce genre de déconvenue. Néanmoins, il y a un facteur qui donne envie de se rebeller et de donner de la voix, le Kop Nîmois. Ils ont fait le déplacement en nombre et ce ne sont pas les plus calmes qui sont venus. Ils poussent, ils chantent. Plus passionnant que le match donné dans le carré vert, celui qui se passe en tribune est lancé. On est à la maison et même si les hommes sur le terrain ont déjà perdu des points à domicile il est hors de question qu’on les imite, on doit rester maître chez nous, peu importe le contenu. On va pousser et chanter, pas question que les chants Nîmois occupent le stade.
Un début plaisant avant l’ennui
Il est fréquent, voir systématique, que nos matchs avant l’Europe soient poussifs et manquent d’envie. Les avertissements reçus en début de saison semblent avoir été entendus. Les joueurs mettent de l’envie dans le jeu, les occasions s'enchaînent mais les lyonnais ne concrétisent pas. Puis les nîmois reprennent le rythme et le match semble basculer, on perçoit l’ennui se pointer peu à peu et c’est au moment où le capo nous remonte les bretelles que l’action se déclenche et c'est pendant les chants que l’OL plante son but. Une relance de Marcelo millimétrée, un public qui se lève avant même que Moussa Dembélé ne contrôle, un but qu’on voit venir et le stade explose. On voit l’OL se lancer, on imagine le meilleur à venir. Enfin Lyon va réussir un match avant la LDC. En tribune, nous voyons le parcage nîmois faiblir alors on en remet une couche, on donne de la voix, il faut gagner sur le terrain mais aussi en tribunes.
Le jeu se détériore et les nîmois ne changent pas de rythme malgré le but. Seule l’envie de ne pas perdre le duel de supporters nous maintient, la fierté de notre tribune avant la fierté du jeu, celle de chanter pour nos couleurs avant de celle de supporter une équipe qui nous rend la ferveur de nos chants. Un seul joueur conserve le niveau et plus encore, Tanguy Ndombele. Du virage on a l'impression que chaque prise de balle va faire lever le stade et qu'il fait ça avec une simplicité lumineuse. Le poteau nîmois nous fera tout juste frissonner tant notre enjeu est important. Pas le temps de lâcher, il faudrait qu’il y en ait 11 qui s’en inspirent.
Du plaisir, mais un manque de sérieux
Au retour des vestiaires, les deux équipes emballent le match. L’OL revient conquérant mais sur des bases arrières plus que fébriles. Le match repart sur un rythme totalement débridé, les attaques s’enchaînent des deux côtés, les défenses tremblent. Ce genre de match met le feu aux tribunes en temps normal. Le problème c’est que les nombreuses erreurs lyonnaises dans la transmission du ballon sont de véritables douches froides pour l’ambiance. On se retrouve assis entre l’envie de chanter pour encourager et la déception de ces phases de jeu arrêtées par une simple passe manquée ou trop lente. Le supporter en tribune est atteint de schizophrénie quand celui qui n’as pas la chance d’être au stade doit râler de ces nombreux manqués. Pas sur que la première position soit la meilleure.
L’OL va gâcher une, puis deux balles de match. On le connaît ce scénario, on le sent venir en tribune ce parfum de match nul. Il est là, il vous noue l’estomac, il serre votre gorge. Alors on chante plus fort pour se libérer, pour monter un véritable mur derrière Anthony Lopes qui voit les nîmois enchaîner les frappes. On pousse avec nos tripes pour ne pas céder à la peur qui cherche à nous faire taire. Quand Memphis Depay "recup the ball" - honnêtement du virage on ne voit rien - on voit juste que ça s’agite dans la surface et que d’un coup les filets tremblent. Alors on crie. De joie ? Sûrement. De soulagement ? Plus certain. On espère que ce but lui redonne confiance à lui aussi...
Le match mériterait qu’on parte, qu’on ne reste pas en tribune car le contenu ne le mérite pas. Mais mardi il y a l’Europe, alors on veut que les joueurs entendent le fait que malgré leur prestation on ne lâche pas, par amour du club et qu’ils nous le rendent enfin..
Il y a peut être une autre raison… on sait qu’une fois partis du stade, les chant nîmois y résonneront avant qu’on ne les laisse sortir et on a pas envie de leur laisser notre maison. Pour un bon match il faut deux bons adversaire, pour une bonne ambiance il faut deux adversaires. Si seulement la ligue et certains préfets pouvaient le comprendre, le vrai gagnant serait le football.