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Retour de l'Europe, retour au virage #VDT5

Le 18.02.2018 par tyfoun

Les matchs européens sont toujours des soirées particulières. Une ambiance différente, un adversaire bien souvent nouveau. Une énergie différente... et cela se ressent aussi en tribunes. Retour au virage pour une soirée européenne !

Le temps de l'Europe

Les matchs européens ont cette particularité de se jouer en semaine. On est occupés toute la journée, boulot pour certains, études pour d'autres. Mais tout au long de cette journée on a dans un petit coin de notre tête le départ au stade en soirée. Ma playlist spéciale chants de l'Olympique Lyonnais tourne tout au long de l'après-midi. On sent ce feu de la passion nous faire vibrer, et on trépigne d'impatience. Vient l'heure du départ vers le Groupama Stadium. On enfile le maillot, la veste, avant de filer retrouver notre virage. On laisse les pensées négatives dues au derniers matchs derrière nous : ce soir on joue l'Europe avec l'objectif final d'aller chercher une finale à domicile, alors les pensées parasites, non merci ! On espère que les joueurs en feront de même.

En arrivant aux navettes, on voit que les vacances font que les plus jeunes sont nombreux. Tant mieux : c'est ce type de soirées européennes qui éveillent les passions. Il faudra que ces jeunes –certains seront au stade pour la première fois– en prennent plein les yeux et les oreilles. Que les joueurs et le Kop leurs fassent aimer ce qu'ils voient, et qu'ils aient envie d'y revenir pour pousser nos joueurs depuis le virage.

Retour au virage

Le virage écharpe tendue

Il nous avait manqué ce virage. À peine en haut des rampes on se positionne pour attendre l'ouverture des portes qui ne devrait plus tarder. La frustration de ne pas y rentrer est derrière nous. Les portes ouvrent et les Bad Gones reviennent à la maison. On y retrouve nos habitudes (le fameux petit burger d'avant match) et nos repères. On est jamais mieux que chez soi. Le Kop se remplit peu à peu et quand les joueurs rentrent pour l'échauffement, l'ambiance commence à monter.

On file prendre une recharge en bière, de retour pour le briefing du noyau. Le message est clair : l'Europe c'est l'Europe alors pas d'état d'âme et on donne tout car la finale à la maison serait quelque chose magique, et pas question que les Bad Gones n'aillent pas la chercher avec les joueurs. Alors quand ils rentrent au vestiaire, le Virage pousse de toutes ses forces pour que le douzième homme rentre au vestiaire dans un coin de la tête de chacun des joueurs, qu'il les motive aux vestiaires et les pousse à revenir avec la rage au ventre. Le retour sur la pelouse se fait dans une ambiance de folie !

Un rythme bien connu, et un ennemi commun

Lyon attaque par le bon bout et tient le ballon. Mais comme dimanche, on a l'impression d'un jeu stérile. Le fait que ce soit la coupe d'Europe nous oblige à maintenir le rythme. L'équipe se remet alors à évoluer en contre et le public les pousse à chaque départ de contre-attaque. Quand Houssem Aouar lance Mariano Diaz le stade s'enflamme avant de virer à la colère lorsque le dernier défenseur de Villarreal le retient avant que l'arbitre ne refuse un pénalty évident à Marçal quelques secondes plus tard. Comme face à Rennes le public et les joueurs trouvent un ennemi commun qui n'est pas l'équipe adverse. Mais si cela enflamme les tribunes, il n'en est rien sur le terrain. Villarreal prend petit à petit la possession et se fait de plus en plus dangereux. L'OL a du mal et tient grâce à un Anthony Lopes en feu et un Jérémy Morel en pleine forme. Mais comme face à Rennes, les joueurs ont du mal à se trouver devant. Lyon rentrera au vestiaire sans se procurer de grosse occasion. On sent que malgré tout les lyonnais vont trop vite en contre pour Villarreal. Cet aspect du jeu maintient l'ambiance en tribune. Encore une fois : c'est l'Europe on ne lâchera rien !

Et comme souvent...

L'OL revient des vestiaires avec de meilleures intentions et enflamme le jeu. Et d'entrée de jeu, Tanguy Ndombele va libérer le Groupama Stadium avec son premier but de la saison ! Le stade prend feu et va même rentrer en fusion deux minutes plus tard avec le second but, signé Nabil Fekir. Les buts déclenchent coup sur coup deux « qui ne saute pas n'est pas lyonnais », de plus en plus puissant. Ce soir on va se déchirer la voix, la gorge, au virage nord !

Rien ne pourra calmer l'ambiance chez les Bad Gones : les virages se répondent, l'Europe est belle et bien de retour ! Le public pousse, on en veut plus. Les cordes vocales sont déjà bien entamées mais on fera les comptes en fin de soirée. On a bien le match face à Monaco qui trotte dans nos têtes, mais on chante pour chasser les idées noires.

Et pourtant elles vont revenir au galop lorsque suite à une attaque placée, Villarreal va réduire le score dans un moment de flottement général tant au niveau de l'ambiance –car on sentait le but venir– que sur le terrain avec un but qui tarde à être validé. En tribunes, pas le temps de s'imaginer les différentes situations comptables pour le match retour : on sait seulement qu'il faut à nouveau marquer, prendre de l'avance. Alors on va pousser et les aider à aller marquer ce troisième but !

Un quart d'heure digne des grands soirs

L'équipe recule, ralentit. On sent que les joueurs manquent de jus et qu'ils ont besoin de sang neuf. Villarreal qui a déjà fait quelques changement, presse. On s'impatiente, on guette le banc... l'ambiance prend une tournure étrange, on continue de pousser oui mais le doute revient. Un scénario "à la Monaco" commence à nous faire peur. Bruno Genesio se décide enfin pour ses changements : Housssem Aouar sort sous une ovation bien que le gone nous ait semblé fatigué et un peu hors du coup. Puis Maxwel Cornet vient remplacer Bertrand Traoré.

Avec Memphis Depay et Maxwel Cornet, l'équipe retrouve de la vitesse et des solutions. Nabil Fekir a du mal à être à 100%, le Kop pousse pour aider. Au moment où Depay récupère d'un contrôle aérien une des premières transversales à l'entrée de la surface et enchaîne les dribbles, cela enflamme le Virage. À la télé on retient peut-être le côté frustrant du centre sans personne au point de penalty, mais en tribune ce sont les côtés enivrant des dribbles et spectaculaire de l'enchaînement qui remotivent le virage pour pousser dans ses dix dernières minutes.

Le but face à Paris avait arrêté le temps. Celui face à Villarreal vient de nul part et nous prend au dépourvu. Sur un mauvais dégagement des joueurs du sous-marin jaune, Memphis surgit et frappe de volée, les deux pieds décollés du sol. On voit d'abord cette frappe filer pleine axe, on doute, puis elle tourne, on voit alors le gardien dessus, on doute encore, mais elle tourne encore et le filet tremble !

On va continuer de chanter et de pousser. Un quatrième but en coupe d'Europe, on ne dirait pas non. Les actions vont s'enchaîner des deux côtés, le stade est en apnée, on pousse, on chante, on hurle, on repartira sans une once d'énergie mais ce n'est pas grave. On demande aux joueurs de tout donner sur le terrain alors on se doit d'en faire autant. Ferland Mendy est à deux doigts de provoquer un penalty, Mariano pas loin d'en mettre un quatrième et Lopes nous sort une parade à la Fabien Barthez dans les dernières secondes. L'arbitre siffle, et nous libère. 

La victoire fait du bien et nous redonne un peu de baume au coeur. Il faudra finir le travail la semaine prochaine. Certains seront sur place, d'autres vivront 90 minutes d'apnée sur leur canapé. Mais ce soir les 47000 spectateurs repartent heureux, et chez les jeunes des passions sont sûrement nées. En repartant il y a un match qui brûle les lèvres, le prochain au Groupama Stadium... le derby.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.