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Supporter des Verts pendant l’épopée, c’est désormais l’OL qui le fait vibrer

Le 15.04.2021 par EstelleD

C'est un secret de polichinelle, l'épopée des Verts durant les années 70 a marqué toute une génération, dépassant largement les frontières de la Loire. Il en est de même pour l'Olympique Lyonnais durant les années 2000. Focus aujourd'hui sur Maurice, enfant de la Mayenne, qui a vibré pour les deux clubs voisins durant deux époques différentes.

Il est de ces personnages que l’on ne croise certainement qu’une fois dans une vie. On connaît les joueurs comme Jérémy Clément, François Clerc, Timothée Kolodziejczak qui mettent leurs vaccins à jour et traversent la frontière entre le Rhône et la Loire pour porter le maillot de l’équipe rivale, mais pour les supporters, c’est plus rare.

Et pourtant. Maurice Désillière, 61 ans et habitant dans le département de la Mayenne, est un fervent supporter de l’Olympique Lyonnais, mais pas vraiment depuis la première heure. Avant les années 1990, le Mayennais n’avait qu’un club à la bouche : l’AS Saint-Etienne. « J’ai suivi la grande épopée des Verts. C’était mes premières grandes émotions footballistiques », se rappelle-t-il. Il évoque ses souvenirs, comme si tout s’était passé la veille, épelant l’équipe titulaire de l’époque sans la moindre hésitation. « J’étais un fan absolu, je n'en dormais pas la nuit quand Sainté perdait un match ». Heureusement pour lui et pour la qualité de son sommeil, cette époque est révolue. S’ensuit l’arrivée de Michel Platini à l’ASSE. « Mon idole, encore aujourd’hui. Je n’ai été fan que de trois joueurs depuis mon enfance, il y a eu Rob Rensenbrink, Johan Cruyff et Michel Platini. » Après le départ de ce dernier à la Juventus de Turin, la flamme de Maurice pour le maillot vert s’adoucit. « A la fin des années 80, j’ai commencé à être de moins en moins assidu devant les matchs de l’ASSE. Les politiques de recrutement ne me plaisaient pas, la philosophie du club ne me correspondait plus, j’ai lâché peu à peu sans même vraiment m’en rendre compte ».

De l’ombre à la lumière

Maurice continue de suivre les Verts de loin et se met parallèlement à s’intéresser à un autre club : l’Olympique Lyonnais. « Mon fils supportait l’OL dès le plus jeune âge, il a été bercé par la grande équipe de Lyon. Ma fille a suivi le mouvement. Nous habitons loin de Lyon, alors nous les emmenions voir des matchs de l’équipe dès qu’elle se déplaçait près de chez nous, notamment à Nantes, Rennes et Caen. Au fur et à mesure, je me suis pris d’affection pour le club. Faut dire qu’il était difficile de ne pas l’aimer, surtout dans les années 2000 avec le jeu qu’il proposait. L’OL nous fait vivre des sensations incroyables, notamment en Champions League. Rien n’est impossible, les joueurs sont transcendés dans ces matchs-là. » Si personne ne vaut Michel Platini à ses yeux, il avoue avoir fortement vibré face aux percées de Sonny Anderson dans les surfaces adverses, aux coups-franc de Juninho, au sens du jeu de Memphis Depay. « L’homme fort de l’OL reste son président. Que l’on aime ou pas l’homme, le dirigeant est incroyable et a mené le club au sommet ».

« Je ferais bien l’arbitre »

Les enfants de Maurice Désillière l’ont définitivement converti à l’Olympique Lyonnais. Depuis 10 ans maintenant, il essaie de parcourir, à minima une fois par an, les 700 kms qui le séparent de Lyon pour aller assister à un match. « C’est notre plaisir à nous », avoue-t-il. Mais un plaisir qui nécessite un budget et une organisation. « Je suis agriculteur, lorsque je vais voir un match, il faut que je m’organise pour me faire remplacer sur mon exploitation. Et le déplacement, avec l’hôtel, l’essence, le prix des billets, on monte facilement à 700 euros pour le week-end ». Si son cœur penche définitivement pour l’OL, Maurice garde une certaine affection pour le maillot vert. « Aujourd’hui, je supporte l’OL à 100 %, mais je n’ai aucune haine envers Saint-Etienne. Évidemment, lors des derbys, je suis derrière l’OL, mais je ferais bien l’arbitre », plaisante-t-il. Maurice sait que son historique de supporteur n’est pas commun, mais il l’assume. « Mes enfants disent que je suis un footix et que je supporte l’équipe qui gagne. C’est faux, sinon j’aurais un maillot du PSG dans ma penderie, se marre-t-il. C’est juste que ces deux équipes m’ont fait vibrer à des moments différents. Pour moi, l’élimination de l’OL en 2005 face au PSV a été autant traumatisante que les poteaux carrés de 1976 ».

 

Supporter lyonnais

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par EstelleD, membre du Café du Commerce OL.