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Un royaume face à ses responsabilités

Le 22.07.2021 par NSOL31

Vouloir et savoir ce que l'on veut sont deux choses profondément différentes. Et ce qui était idéal hier ne l'est pas toujours aujourd'hui. Que voulons-nous pour l'Olympique lyonnais réellement ?

Roi non héréditaire

Retour un an en arrière. Rudi Garcia est à la tête de l'Olympique lyonnais, et après un Final 8 de Ligue des Champions plutôt réussi, il s'apprête à commencer sa première saison pleine en tant qu'entraîneur des Gones. Pas de Coupe d'Europe au programme, et donc des objectifs revus à la hausse. Le titre ? Il ne faut pas en parler, mais un titre n'est pas à exclure. La Coupe de France, donc, puisque son rival et ami, la Coupe de la Ligue, a disparu en même temps que l'espoir lyonnais de qualification européenne la saison passée.

Accélérons un petit peu le temps. Nous sommes à l'aube du mois de janvier, et tout semble sourire aux coéquipiers du capitaine d'alors, Memphis. Lyon roule en tête de la Ligue 1, et tous les supporters s'accordent à dire que l'Hexagoal est le seul objectif qu'il est digne d'espérer. Espérer arrêter la domination parisienne, faire un coup d'éclat comme nul n'a fait depuis plusieurs années. La Coupe de France, elle, peut partir à la poubelle tant qu'on a le championnat.

Trois mois se sont écoulés, et l'OL est en perte de vitesse. Ce match à Monaco relance tous les espoirs : le titre est évidemment perdu de vue, mais pas la qualification en Ligue des Champions. Mais le temps, encore lui, est assassin et mettra à mal tous les espoirs lyonnais à la suite d'une dernière journée complètement ratée. Qu'est-ce à dire ? Que les supporters lyonnais ne savent pas ce qu'ils veulent ? Non, vraiment pas. Mais les espoirs, eux, ne disent pas toujours tout ce qu'ils sont. On peut un jour rêver de titre, et le lendemain lutter contre la relégation. On peut un jour être le roi, et le lendemain rêver d'être un vassal. Tyrannie du désir s'il en est, car le tyran est par nature et au sens grec de la chose un roi non héréditaire, un roi qui ne doit sa place qu'à une accession basée sur sa seule valeur.

Régence

Les espoirs s'envolent parfois aussi vite que les oiseaux à l'heure de la moisson. Certaines villes en souffrent plus que d'autres, et Lyon, la plus belle de France, n'est pas à mettre à l'écart. Tout est toujours éphémère, et rien ne sert de rêver quand on n'a pas les moyens d'espérer. Pourtant, à Lyon, on tente de mettre des moyens en action. La jeunesse fut un temps le fer de lance de ces idées novatrices. Puis l'argent. Puis il n'y a plus eu vraiment de projet, plus vraiment d'identité. Comme pendant une période de régence où la Reine mère doit faire valoir les intérêts du Royaume avant les siens. Mais sachant son heure poindre, la douairière fait parfois fi de la morale pour s'enchevêtrer dans des complications indignes de son rang. Rudi Garcia.

La régence se manifeste parfois avec des actions de classe et d'éclat, l'Olympique lyonnais n'a pas échappé à la règle. Mais elle se combine aussi avec des charivaris politiques. Rudi Garcia, encore. Avec des transferts louches et obscurs, des affaires d'agents parfois stoppées au dernier moment par le héros de l'histoire - Vincent Ponsot. Si Kévin Gameiro joue aujourd'hui à Strasbourg, il s'en est fallu de peu pour qu'il prenne la direction de la Capitale des Gaules l'été dernier. Et l'actuel numéro 7 de l'Olympique lyonnais, Karl Toko-Ekambi, est un témoignage vivant du passage de Rudi Garcia et de ses agents au sein de l'OL.

La régence est aussi de temps à autres une période de tumultes et de troubles, de luttes intestines et de querelles de pouvoir. Lyon a pu en témoigner à de multiples reprises. Il n'est pas toujours bon de révéler tout ce qui se passe en coulisses, mais les trois lettres du surnom de l'ancien entraîneur de l'OM et du LOSC sont un bel éclairage sur le chahut autour de sa présence à la tête du club de Jean-Michel Aulas.

Nouvelle dynastie

Heureusement pour l'Institution lyonnaise, les joueurs, la direction et certains membres du staff, une nouvelle dynastie a réalisé un magistral renversement de situation. En se séparant de la nocivité de certains intéressés, et en mettant en place une structure plus propre autour de Peter Bosz, l'Olympique lyonnais a décidé de faire place nette, de préparer un terrain sain et honnête pour tous ceux qui travaillent à l'OL. Et ce n'était pas chose facile, les réticences ont été plus que nombreuses. Mais une belle révolution est une révolution silencieuse et victorieuse.

Il ne restera plus qu'à l'OL de concrétiser cela grâce à des conquêtes, à défaut d'être militaires, footballistiques. Et même si le marché des transferts pourra donner, notamment dans ses dernières heures, des frissons aux supporters, les consignes sont claires du côté de la direction. L'OL doit retrouver la Ligue des Champions. L'austérité est peut-être le maître-mot de ce nouvel Olympique lyonnais, mais cette austérité n'aura rien à voir avec celle d'il y a dix ans. Il pourra y avoir des économies, et des ventes conséquentes sont à prévoir, mais il n'y aura pas de sacrifices. Lyon doit rester compétitif.

Qui sait prévoir les péripéties du royaume lyonnais est soit un menteur, soit un affabulateur, soit un être venu d'un autre univers. Mais ce qui est sûr, c'est que l'OL pourra offrir à ses supporters plus que des rêves.

 

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par NSOL31, membre du Café du Commerce OL.