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Une finale pour exister

Le 29.01.2020 par owaiog

L’Olympique Lyonnais s’est qualifié aux dépens de Lille pour sa première finale de Coupe depuis 2014 (!) et une défaite en Coupe de la Ligue, déjà, face au Paris Saint Germain. L’occasion de dépoussiérer une armoire à trophées qui ferait presque office de relique de la décennie passée, tant l’OL des années 2010 se sera montré inconstant dans sa quête de titres. L’occasion, enfin, de prouver que le club a les moyens de briller sur la scène nationale.

Au milieu d’une saison galère, l’OL vient de s’offrir un petit rayon de soleil. En battant Lille au Groupama Stadium, le club s’offre le droit de rêver d’un premier trophée depuis la Coupe de France glanée par Rémi Garde en 2012. Une époque qui semble déjà loin.

Et, dans le tumulte de cet exercice 2019-2020 marqué par la succession de deux entraîneurs différents, les graves blessures de joueurs importants, le conflit entre joueurs et supporters, les résultats en dents de scie en championnat et les critiques autour du jeu déployé par l’équipe, cette finale est un exutoire pour Rudi Garcia. Le coach lyonnais, malgré les controverses qu’il soulève dans la capitale des Gaules depuis sa nomination, aura réussi là où son prédécesseur a échoué à 4 reprises : emmener l’OL au Stade de France.

Et si le trophée n’est certes pas encore remporté, le doux parfum d’un titre n’avait plus été aussi proche de se faire sentir entre Rhône et Saône depuis ce qui semble être une éternité. Dans les circonstances de cette saison, c’est déjà un petit miracle.

Un titre pour se faire pardonner

Surtout, une finale à jouer est une excellente occasion pour l’OL de terminer l’opération réconciliation avec ses supporters, entamée en ce début d’année. Une Coupe de la Ligue ne fera certes pas tout oublier, mais un titre reste le meilleur moyen de renouer avec son public. Et la perspective de jouer une finale au Stade de France, 6 ans après la dernière, a remis du baume au cœur des Gones. Ce qui n’était pas gagné d’avance face au climat tendu qui règne autour de l’OL cette saison.

tweets

Du point de vue du terrain, le duel qui s’annonce entre Lyon et Paris devrait selon toute logique être ardu pour les Gones. Le PSG a remporté 8 fois la compétition, dont 5 des 6 dernières éditions. Et il est largement en tête de la Ligue 1, en route pour un 9e titre. Lyon de son côté à toujours autant de mal dans le jeu, la demi-finale contre Lille étant un parfait exemple : un match mal géré, sans grande intensité, mais sauvé par des exploits individuels. Un scénario vu et revu depuis de nombreuses années, et qui ne semble pas être amené à changer cette saison encore.

Mais l’OL a montré face à Lille qu’il était capable, avec un peu de réussite, de remporter un match même sans bien jouer. Si la capacité de l’équipe à se transcender dans les grands matches était une relative constante sous Bruno Genesio, elle restait une interrogation sous Rudi Garcia. Entendons-nous que Lyon n’a pas réussi un grand match en demi-finale ; mais ce genre de qualification, acquise dans la douleur, peut néanmoins permettre de lancer une certaine dynamique pour la fin de saison lyonnaise. Et l’OL a déjà prouvé plusieurs fois sur les saisons passées qu’il était capable de battre le Paris Saint-Germain. Pourquoi donc ne pas réitérer cette performance et enlever la dernière édition de la Coupe de la Ligue ?

La suprématie nationale en jeu ?

Depuis plusieurs années maintenant, l’OL tente, tant bien que mal, de contester la toute-puissance du PSG dans le football français. Jean-Michel Aulas s’est d’ailleurs souvent plaint, dans les médias et sur Twitter, de la concurrence déloyale du PSG et de ses pétrodollars. Pourtant, en se penchant rapidement sur l’historique de l’OL en coupes nationales depuis l’arrivée de QSI à la tête du PSG, une défaite face aux parisiens n’est arrivée que 3 fois sur les 16 parcours lyonnais. Il n’y a que lors de la saison 2015-2016 que Lyon a été effectivement privé de coupes par le PSG, avec deux éliminations dans les deux compétitions par le club de la capitale. Une fois, l’OL a battu Paris. C’était en 2012, sur le chemin de sa dernière Coupe de France. Et les douze autres fois, l’OL fut éliminé de l’une ou l’autre coupe nationale par une autre équipe.

elimination strasbourg 2019

Alors certes, les matches de coupes sont toujours plus aléatoires qu’une rencontre de championnat, particulièrement en Coupe de France. Mais Paris à presque toujours fait son chemin jusqu’en finale, et ce sans même avoir à éliminer l’OL. Peut-on ainsi vraiment dire que Lyon ne gagne rien à cause du PSG, quand chaque année l’OL perd contre des adversaires comme Guingamp, Strasbourg, Nantes, Caen, Montpellier…?

Un dernier au revoir à la Coupe de la Ligue

L’OL est donc le principal responsable de ses déconvenues dans les coupes nationales au cours des dernières années, n’en déplaise au président Aulas. Le 4 avril prochain, il aura l’occasion de prouver à la France du football et à lui-même qu’il peut contester la supériorité du PSG. Ce que Rennes a été capable de faire en finale de la dernière Coupe de France… Ce que Lyon, sur un match, devra donc faire pour ramener le trophée à la maison.

Et même s’il ne s’agit que de la Coupe de la Ligue, une compétition qui n’a jamais vraiment su s'imposer et qui s’arrêtera d’ailleurs à la fin de la saison, un trophée aura tout de même un poids plus important dans le palmarès que l’Eusébio Cup ou l’Emirates Cup. D’autant que, si l’OL restera le club ayant perdu le plus de finales en Coupe de la Ligue (en 1996, 2007, 2012 et 2014), s’adjuger la dernière édition de la « Coupe moustache » aurait une (très) légère symbolique.

Les lyonnais pourront finalement se rappeler que leur club a remporté sa seule Coupe de la Ligue à l’aube d’une décennie qui allait être la plus faste de son histoire. Presque 20 ans après, pourquoi ne pas rêver d’une nouvelle période dorée ?

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par owaiog, membre du Café du Commerce OL.