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Une passion sans récompense #VDT4

Le 13.02.2018 par tyfoun

Ce week-end marquait le retour de l'Olympique Lyonnais au Groupama Stadium après trois semaines de déplacements. Retours sur un match qui s'est joué dans des conditions particulières, avec le Virage Nord fermé.

Ce sentiment étrange

Qu'il est étrange de partir au stade pour ne pas rejoindre le virage. Heureusement le Kop est relocalisé en tribune Est. La place en reste payante, tous ne viendront pas, par protestation, par colère. Difficile de comprendre la décision de la Ligue. Les fumigènes n'avaient pas dérangé le bon déroulement du match et le spectacle avait enchanté tout un stade... les annonceurs se serviront des images pour faire la promotion d'autres occasions mais la sanction est là. Une sorte de schizophrénie...

En arrivant on passe donc devant notre virage adoré, et on le laisse derrière nous, se dirigeant vers la tribune Est Supérieure pour assister au match. L'ambiance est inhabituelle, flottante. Le huis clos est bien sûr au coeur des discussions. Aujourd'hui on vient par passion, et par habitude. Le Parc OL est notre maison et il faudrait y mettre des chaines pour nous empêcher d'y venir.

En arrivant en tribune, première surprise... pas de burger. Futile ? Au stade chacun a ses habitudes et un huis clos c'est aussi ça : la rupture de nos habitudes, de nos petits moments. Alors oui la vue est sûrement meilleure en latéral, bien centrée. Mais on ne peut pas chauffer les joueurs de la même manière, et d'ailleurs on le suit beaucoup moins cet échauffement. Les contre-performances des derniers matchs sont sur les lèvres des Bad Gones. Ce soir l'OL se doit de redresser la barre !

Les Bad Gones sont là

À 20:30 le noyau des Bad Gones arrive en tribune, tambour, drapeau et surtout banderole du Kop. Le message est clair : il faudra plus qu'un huis clos pour nous faire taire. Le groupe est là, et de manière officielle. Au retour des vestiaires juste avant le match, les premiers chants sont lancés à l'ancienne : au mégaphone. Les plus fervents sont là et ça chante fort.

A l'entrée des joueurs, une banderole donne le ton :

Lfp : votre bétine n'a aucune limite..notre amour pour l'OL non plus

Les chants s'enchaînent, tous à la gloire des Bad Gones, on est là et on veut le montrer à la Ligue d'une part, mais aussi aux joueurs. Montrer que malgré les sanctions, on veut venir les soutenir. Le dernier match au Groupama Stadium c'était Paris, et ce soir on espère repartir tout aussi heureux.

Mais voilà, dès la 5ème minute juste devant le Kop, Marcelo relance mal de la tête et Khazri s'envole seul pour un face à face victorieux. Moment de doute, de flottement au sein du Kop. Ce match là est plus parti pour ressembler aux deux derniers en championnat qu'au dernier au Parc OL. On a payé nos places et on est clairement pas venu pour s'asseoir tranquillement : on veut montrer que c'est notre passion pour l'OL qui nous a poussé à être présents ce soir, donc on va chanter.

Sur le terrain rien ne s'arrange : Lyon ne crée pas de folie, se contente de dominer de façon stérile et à plusieurs reprises les "Allez là" interrompent les chants du Kop. Les supporters veulent voir les joueurs mouiller le maillot et faire le spectacle. Les passes n'arrivent pas, l'équipe manque d'envie, en tribune on décide de ne pas lâcher. Mais quand vient la mi-temps, les sifflets se font entendre de part et d'autre du stade. Les supporters méritent mieux que ça.

Une deuxième mi-temps un peu meilleure

On veut les voir revenir le couteau entre les dents. Bruno Genesio fait rentrer deux joueurs de création et sort Lucas Tousart et on imagine que l'équipe va enfin se mettre à créer du jeu. Les rennais nous prennent à la gorge et la tribune doute. Mais les lyonnais prennent petit à petit le jeu à leur compte et vont dominer le jeu. Mais comme en première mi-temps le jeu ne s'emballe pas. Les gones en tribune continuent de pousser espérant que les joueurs entendent le message...

Vient le moment où le match pourrait basculer. Dans un maigre temps fort de l'OL, Nabil Fekir entre dans la surface, élimine son défenseur avant que celui-ci ne le fauche. Tout le stade l'a vu, tous les joueurs l'ont vu, même les rennais balancent le ballon en touche par dépit. Mais Monsieur Delerue fait signe de jouer ! Il ne siffle rien, incroyable ! Le stade enrage, les joueurs aussi, la colère monte quand l'arbitre sanctionne tour à tour Bertrand Traoré et Nabil Fekir pour contestation. C'est le genre de moment qui provoque une union sacrée dans le stade. Il offre un nouvel ennemi commun, et on se défoule sur lui plutôt que sur nos joueurs. Pas très logique, mais c'est la passion, l'émotion du moment. Alors la voix qui commençait à baisser redouble d'intensité. Les joueurs retrouvent des jambes... pendant 10 minutes seulement. La pression va redescendre. Le public commence à perdre patience...

N'oublie jamais ce virage

Le scénario se profile de façon indéniable. En tribune plusieurs le disent : on est plus proche du 2-0 que du 1 partout. Le Kop reste dans la tradition en entonnant une marseillaise en préparation du match européen de jeudi. Et c'est quand les Bad Gones entament leur fameux « n'oublie jamais ce virage qui t'a encouragé » que les Rennais partent en contre pour inscrire un second but face à des défenseurs qui ne suivent pas l'action. Tout un symbole... et le stade qui se vide. Par rage les Bad Gones reprennent à nouveau ce chant. La force du chant n'est pas du à l'encouragement mais au sentiment de rage contre l'équipe car ce soir ils n'ont pas rendu aux Bad Gones cet amour infini pour l'OL. On repart le coeur lourd, le contraste avec la dernière venue au stade est saisissante. Sans parler des inquiétudes pour jeudi. Ce soir les joueurs ont oublié le virage et ces milliers de lyonnais, qui jeudi vont encore leur chanter « Allez l'OL, allez ! ». En espérant que le résultat soit bien différent.

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par tyfoun, membre du Café du Commerce OL.