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Comment l'OL se qualifie-t-il en Coupe d'Europe ?

Le 30.03.2020 par PandevantArnaud

À l'issue de la crise du coronavirus, la Ligue 1 pourrait ne pas aller à son terme. Si c'est le cas, plusieurs scénarii ont été évoqués par lesquels l'Olympique lyonnais se qualifierait en Coupe d'Europe sans l'avoir mérité sur le terrain cette saison. On risque d’être privé d'un final haletant cette année, et on se souvient des dernières qualifications, à la troisième place en profitant des victoires de l'Atletico ou de Chelsea en C3. Replongeons-nous donc dans un historique un peu plus lointain, non-exhaustif, des qualifications de l'OL pour les plus belles compétitions.

La première

L’OL participe pour la première fois à une compétition européenne lors de la Coupe des villes de foire 1958-60, moins de dix ans après sa création. Alors, comment l’OL s’est-il qualifié pour cette compétition méconnue aujourd’hui ? Coupe ? Championnat ? Aucun des deux, puisque l’événement rassemblait simplement seize clubs européens disposant d’une foire internationale. Sur invitation, le club joue donc ses premiers matches de Coupe d’Europe.

La suite : À Milan, face à l’Inter qui règnera quelques années plus tard sur le continent, l’OL reçoit la plus sévère défaite de son histoire en compétition européenne, par sept buts à zéro. Au retour, on obtiendra le match nul 1-1, avec l’ouverture du score de Lucien Cossou pour débloquer notre compteur en compétitions continentales. Le FC Barcelone conservera son titre face à Birmingham en finale. Les deux participations suivantes n’auront pas beaucoup plus de succès pour Lyon, avec des éliminations au premier tour face au FC Cologne et à Sheffield Wednesday, mais d’un seul but à chaque fois (1-3 et 2-1 / 4-2 et 2-5)

La première en C2

En 1962-63, l’OL finit 5ème de D1 avec 43 points (15 victoires 13 nuls et 10 défaites, la victoire vaut encore deux points - 58 points au tarif moderne), proche de la tête. L’AS Monaco, avec 50 points, devance le Stade de Reims tenant du titre. Heureusement, une autre compétition peut offrir une place en Europe. L’OL passe des tours en Coupe de France : Epinal (D5, 4-0), le Stade français (D1, 2-1), Marseille (D1, 2-1), l’UA Sedan-Torcy (futur CSSA, D1, 1-0), le SC Toulon (D2, 3-1), il reste à jouer l’AS Monaco, en finale, au Stade Yves-du-Manoir de Colombes.

Presque 33 000 spectateurs sont venus voir l’affrontement, ce dimanche 12 mai 1963. Du côté lyonnais, l’équipe est emmenée par le capitaine Aimé Mignot et, en attaque, Fleury Di Nallo et Nestor Combin. Pour Monaco, on peut noter la présence du futur sélectionneur Michel Hidalgo, décédé le 26 mars 2020, d’Henri Biancheri, ou, plus haut sur le terrain, de Lucien Cossou, l’ancien Lyonnais susmentionné. Devenu international, il a honoré entre 1960 et 1964 six sélections, et marqué quatre buts: deux doublés pour ses deux premiers matches, contre la Bulgarie et l’Angleterre. Les quatre-vingt-dix minutes réglementaires s’écoulent. Aucun but. La prolongation suit, pas plus prolifique. Tirs au but ? Non, cette règle n’existe pas encore. Il faut rejouer le match, le jeudi 23, au Parc des Princes, sans Di Nallo. Et là, l’OL s’incline 2 buts à 0 en fin de match, le premier étant inscrit par Cossou. Élimination ? Pas vraiment, puisque l’AS Monaco a fait le doublé, et que la place en Coupe des Coupes va alors au vaincu plutôt qu’au dauphin du championnat.

La suite : l’OL passe enfin un tour, face au club danois d’Odense (3-1 et 3-1), puis deux autres (Olympiakos, 4-1 et 1-2; Hambourg, 2-0 et 1-1). En demi-finale, l’OL joue le Sporting Portugal, tombeur 18-1 de Nicosie en huitièmes de finale et de Manchester United en quarts (4-1 pour les Anglais à Old Trafford, 5-0 pour les Portugais au retour). L’aller est un match nul et vierge. Au retour, l’OL va chercher le 1-1 à Lisbonne. Pas de qualification aux buts à l’extérieur, ce départage n’a pas été inventé. Un match d’appui se déroule en Espagne, où Lyon s’incline 1-0. En finale, le Sporting battra le MTK Budapest FC… en match d’appui.

OL 1964

La première sur un titre

En 1964-65, l’OL joue encore la Coupe d’Europe des Vainqueurs de coupes. Mais cette fois, c’est au moyen d’une belle victoire en Coupe de France 1963-64. À partir des trente-deuxièmes de finale, Lyon élimine: le Nîmes Olympique (D1, 2-1), l’US Forbach (D2, 2-0), l’AS Cherbourg (D2, 3-0), le RC Lens (D1, 2-1) et l’US Valenciennes-Anzin (D1, 2-0). En finale, ils font face aux Girondins de Bordeaux. Le dimanche 10 mai 1964, l’OL signe son premier titre majeur 2-0, avec un doublé de Nestor Combin. Pour la première fois, le club remporte et célèbre sa place en Europe sur le terrain.

La suite : le club subit un mauvais tirage en Coupe des Coupes, avec une opposition au FC Porto. L’OL s’incline 3-0 et 1-0, et attendra une nouvelle victoire en Coupe, en 1967, pour retrouver l’Europe.

La première par le championnat

En 1973-74, la D1 se dote d’un nouveau règlement intéressant. La victoire vaut toujours deux points mais pour favoriser l’offensive, marquer trois buts rapporte un point de bonus, et ce quel que soit le résultat du match. Si ce règlement a permis une saison très prolifique (une centaine de buts de plus que la saison précédente), il a apporté ses situations rocambolesques. Nancy pense se sauver à domicile en battant l’OL 3-1 lors de la dernière journée, mais les célébrations sont interrompues. En effet, leurs rivaux, Monaco et Troyes, sont tous les deux allés chercher le point du bonus dans les dernières minutes, pour des défaites 8-4 et 4-3. Toujours est-il que, pour la première fois, le championnat sourit à l’OL, qui se qualifie en coupe de l’UEFA. Lyon est troisième, derrière Saint-Etienne et le FC Nantes, un petit point devant Angers et Nice, qui avaient accumulé plus de bonus. Pourtant, on n’a pas été loin d’une mauvaise surprise: Angers a été tenu en échec 2-2 par un Paris FC déjà condamné, mais un troisième but les aurait qualifiés à la place de l’OL.

La suite : Opposés aux modestes Red Boys de Differdange, représentants du Luxembourg, l’OL marque à domicile sa plus large victoire européenne, le 17 septembre 1974, sur le score de sept buts à zéro. Au retour, on s’impose également 4-1. Malheureusement, le tirage des 16èmes de finale n’est pas clément; Lyon s’incline 1-0 à l’aller et 5-2 au retour face au futur vainqueur de la C3, le Borussia Mönchengladbach. 

La plus longue

La saison 1997-98 de D1 n’avait rien pour figurer dans les annales de l’histoire de l’OL. En dix ans de présidence de Jean-Michel Aulas, Lyon a déjà connu quelques qualifications européennes, mais n’est pas encore à son apogée. Bien sûr, on se souviendra longtemps du match de clôture: une fessée historique 8-0 infligée à Marseille à Gerland. Mais en terminant à une modeste huitième place avec 61 points, peut-on s’attendre à disputer l’Europe ? Et pourtant, cette époque dispose d’un outil disparu aujourd’hui : la coupe Intertoto, regroupant les vaincus de tous les championnats. Auxerre, Bastia et Montpellier accompagnent les Gones dans cette compétition d’été. En phases de groupe, Lyon signe un sans faute contre le Rapid Bucarest, l’Odra Wodislaw, le MŠK Žilina et l’Austria Vienne (saurez-vous retrouver les pays dont sont originaires tous ces clubs, sans tricher ?). En demi-finale aller, on s’incline 2-1 sur la pelouse d’Istanbulspor, club turc emmené par Oleg Salenko, le joueur russe célèbre pour avoir marqué le seul quintuplé de l’histoire de la Coupe du Monde. La confrontation est renversée par un 2-0 au match retour, sur des réalisations de Cristophe Cocard et Ludovic Giuly. En finale, Lyon est opposé à Montpellier. Une bouffée d’air frais puisque le championnat démarre mal. Pourtant, on s’impose à l’extérieur, seulement 0-1, sur un contre-son-camp… Au retour, malgré l’ouverture du score de Florent Laville, l’OL est mené 1-2, en position de perdre. Mais Patrice Carteron et Alain Caveglia, meilleur buteur lyonnais de la saison à venir, assurent au club le seul titre européen de son histoire.
Les trois vainqueurs de l’Intertoto 1997, Lyon, Bastia et Auxerre, sont qualifiés pour la Coupe UEFA 1997-98.

La suite : Après un tour passé plutôt facilement contre les Danois de Brondby (4-1 et 2-3, avec seulement une légère frayeur au retour quand Lyon est mené 2-0), les Gones rencontrent en seizièmes de finale une des meilleures équipes de la compétition: l’Inter Milan mené par Ronaldo. À l’aller, Ludovic Giuly et Alain Caveglia offrent une victoire historique chez l’ogre milanais, deux buts à un. Mais au retour, une défaite 1-3 met fin à ce parcours européen, long tout de même de quatre mois. C’était la dernière fois, à ce jour, que l’OL ne s’était pas directement qualifié pour une Coupe d’Europe.

OL 1997

La première en C1

La saison 1998-99 de l’Olympique lyonnais est forcément marquée par le souvenir de Luc Borelli. Arrivé à l’été en tant que doublure de Grégory Coupet, l’ancien portier du SM Caen est victime le 3 février 1999 d’un accident mortel. S’il n’a jamais joué sous le maillot lyonnais, son numéro, le 16, est retiré, et il laisse un souvenir profond chez les supporters (voir l'article-hommage du Café du Commerce).

Sur le terrain, les coupes nationales sont piteuses (éliminations au premier tour contre Châteauroux et Montpellier). En Europe (Coupe de l’UEFA), après avoir disposé des Blackburn Rovers, de l’Etoile rouge de Belgrade et du FC Bruges, les Lyonnais tombent sur un os à Bologne, qui l’emporte 3-0. La victoire 2-0 au retour ne sera pas suffisante pour dépasser les quarts de finale. Mais en championnat, Alain, Marco, Joseph-Désiré et les autres font le job, et, malgré une défaite à Bordeaux, futur champion, lors de la 33ème et avant-dernière journée (le championnat compte dix-huit équipes), l’OL termine 3ème un point devant l’AS Monaco, en battant Strasbourg 3-2 en conclusion. Pour la première fois, le club voit donc - même si un tour préliminaire l’attend - la lumière de la C1, renommée Ligue des Champions depuis peu.

La suite : L’OL confirme son entrée dans une nouvelle ère le 18 juin 1999 en s’attachant les services de Sonny Anderson, alors attaquant du FC Barcelone, pour 120 millions de francs. L’actionnariat de Pathé offre des ressources supplémentaires au club. Il était imprévisible que Lyon puisse chuter, en tour préliminaire, face aux Slovènes du NK Maribor. Pourtant, on perd 0-1 à l’aller et 2-0 au retour. La saison se poursuit en Coupe de l’UEFA, où le HJK Helsinki et le Celtic Glasgow sont vaincus. Au 3ème tour, malgré une victoire 3-0 à l’aller, l’OL est éliminé 3-4 sur l’ensemble des deux rencontres par le Werder Brême. Mais peu importe, puisque l’on a surtout commencé notre histoire avec la Ligue des Champions. Une histoire d’amour qui s’est rarement interrompue depuis, Lyon passant des favoris à la victoire finale aux outsiders capables de faire tomber des géants, comme la Juventus de Turin, le 26 février dernier.

OL 1999

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par PandevantArnaud, membre du Café du Commerce OL.