Deux Brésiliens pour le prix d'un !
Le 20.05.2019 par OL_ympiqueUm casal brasileiro em Lyon ! Traduisez « Un couple brésilien à Lyon », et comprenez « Juninho débarque, accompagné de Sylvinho » ! Après l'inquiétude (l'angoisse) d'un titre plus proche de « Bruno Genesio prolongé pour 3 années supplémentaires », l'OL vit désormais un grand chamboulement. L'Histoire est en marche, et elle s'écrira en partie en portugais...
Juninho, le rêve devenu réalité
À une époque pas si lointaine, nous publions un article sur ce fameux rêve, celui d'un retour de LA star de l'Olympique Lyonnais et du maître incontesté de l'art du coup-franc : Juninho Pernambucano. Voilà deux mots qui font naturellement rêver même les plus récents des supporters. Plus qu'un excellent joueur, le Brésilien a gagné l'ensemble des 7 titres de champions de France du club à ce jour, et l'attachement des amoureux de l'OL n'a depuis jamais cessé... tout comme son propre amour pour notre club n'a jamais pris fin. Les adieux avaient d'ailleurs été déchirants, Juninho ayant même un léger malaise lors de l'annonce de son départ un certain 26 mai 2009, quelques jours après son dernier match sous le maillot lyonnais.
Une telle star est liée au club à jamais, comme l'est Zidane à Madrid. Son départ de Lyon en 2009 symbolisait la fin d'une ère à l'OL. Son grand retour, 10 ans plus tard, doit marquer le début d'une nouvelle.
Bien sûr, il faut aussi prendre du recul : Juninho n'a pas d'expérience, pas plus en tant que DS qu'il n'en aurait eu en tant que coach. Son ancien entraîneur Paul Le Guen a même fait part de son étonnement le 16 mai dernier dans l'Equipe : « Connaître le foot, ça ne suffit pas ». Nul doute néanmoins que Juni est quelqu'un qui sera d'autant plus professionnel qu'il a, comme dit plus haut, un énorme respect pour l'OL, à la hauteur de celui que lui porte l'institution. Sans oublier aussi que son nom et sa légende lui faciliteront la tâche, alors que certains s'amusent à clamer depuis quelques jours que Juninho n'a une place dans le football qu'à Lyon. Peut-être sont-ils simplement dépassé par les événements... et il faut bien dire qu'il y a de quoi !
Bem-vindo Sylvinho !
Le retour de Juni est un événement, mais il en cacherait presque un autre, qui est pourtant le plus attendu par les supporters de l'OL depuis plus ou moins longtemps : la désignation du successeur de Bruno Genesio. Selon nos informations, Gallardo était la priorité de Jean-Michel Aulas, et Tiago a été une piste sérieuse malgré un problème de diplômes. Concernant ce dernier, il n'est pas exclu qu'il arrive à Lyon pour un poste d'adjoint par exemple. En plus de ces deux noms eux aussi brésiliens, il a été question de Laurent Blanc, de Rafael Benitez ou encore de José Mourinho. Finalement, c'est Sylvinho qui sera le 28ème entraîneur de l'Olympique Lyonnais.
Sylvinho n'a jamais été l'entraîneur principal d'une équipe du haut de ses 45 printemps, ce qui le prive, du moins sur le papier, de l'expérience et de la reconnaissance. On pourrait ainsi presque parler d'un pari un peu fou, mais cela reviendrait à omettre le parcours de l'ancien arrière gauche du FC Barcelone (2004-2009). Après des postes d'assistant au Brésil, Sylvio Mendes Campo Júnior est devenu l'adjoint de Mancini à l'Inter Milan, en 2014. Puis il est retourné sur sa terre natale en 2016, où il est devenu adjoint du sélectionneur national Tite et entraîneur de l'équipe olympique des Auriverdes. Après avoir notamment remporté par deux fois la coupe aux grandes oreilles avec le Barça en tant que joueur, il a bel et bien retrouvé le plus haut niveau dans les staffs par lesquels il est passé. Pas trop mal, d'autant plus si l'on ose la comparaison avec le parcours de joueur ou d'entraîneur d'un Genesio ou encore d'un Fournier...
Au passage, on apprécie beaucoup les mots du directeur technique de la Seleçao, qui a annoncé que Sylvinho quittait le staff brésilien pour « un grand club européen ». En espérant que cette belle parole prenne un sens particulier dans les prochains mois...
Vraiment, du rêve à la réalité ?
Il y a deux façons de comprendre ce passage du rêve à la réalité. D'abord, la plus agréable ; les supporters ont enfin ce qu'ils demandent depuis un certain temps, avec une insistance grandissante lors des derniers mois, et la nomination de cette doublette brésilienne redonne espoir. L'OL se retrouve avec Juninho et le premier entraîneur étranger de l'ère Aulas, le deuxième de l'histoire lyonnaise, et sans entraîneur franco-lyonnais pur sang. Il s'agit à vrai dire (presque) d'une révolution, dans laquelle le président de l'OL fait preuve d'ambition et visiblement de beaucoup de recul et d'ouverture.
Ensuite, il y a ce constat : on ne sait pas trop à quoi s'attendre. La réalité sera-t-elle à la hauteur du rêve ? Il y aura tout naturellement la pression des résultats mais beaucoup demandent avant tout du beau jeu, avec un certain club néerlandais comme inspiration. Sylvinho et Juninho ont tout deux des principes de jeu qui résonnent réellement tactiquement, et si ils sont mis en place, ils ne pourront que porter leurs fruits là où les reproches se sont accumulés sous Genesio. Une vraie identité de jeu doit mettre fin aux déceptions trop nombreuses, à l'irrégularité, au-delà du principe de football-plaisir.
Finalement, de quoi nous plaindrions nous ? Il fallait tourner la page. Il fallait retrouver de l'ambition. Il fallait redonner l'espoir et le sourire. Ces missions sont accomplies ; on sent même un vent de folie se lever sur Lyon. Écrire les pages suivantes, c'est une autre affaire...
À propos de l'auteur
Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.