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L'OL vu d'ailleurs #5 : en terres marseillaises !

Le 17.02.2021 par OL_ympique

L'OL a des amoureux, des suiveurs, mais aussi des ennemis partout en France. Du nord au sud, de l'ouest à l'est, et même par-delà les mers, les points de vue divergent, et le nom de l'Olympique Lyonnais sonne différemment. Notre tour de France nous a déjà emmené à Lille au Nord, à Strasbourg à l'Est, en Bretagne à l'Ouest, et à Bordeaux dans le Sud-Ouest. Aujourd'hui, faisons étape en terres marseillaises, au bord de la Méditerranée, là où se jette le Rhône, si cher aux Lyonnais.

Le soleil, la mer, des terrasses ensoleillées, des bateaux. On dirait le Sud ! Oui mais pas n'importe où, au Sud. Nous voilà à Marseille, son port, sa basilique, sa bouillabaisse, son Orange Vélodrome, ses supporters.

Marseille, passion football

Si vous ne le saviez pas encore, sachez que l'OM est le premier, et le seul, l'unique club français a avoir remporté la Ligue des Champions, en 1993. Le football en terres marseillaises rime donc surtout avec la nostalgie d'une période où l'OL n'était pas encore septuple champion de France... Mais surtout, il rime avec une passion de tous les jours.

Pour Maxime, @MaxVendrell sur Twitter, il n'y a aucun doute : « Je pense que Lyon est moins une ville de foot que Marseille. Qu'à Marseille, toute la ville vibre pour le club. Marseille est une place extrêmement particulière niveau foot en France et c'est très difficile de comparer, et de tenir la comparaison sur ce point ». Fondé en 1899, l'OM est clairement devenu le cœur et les poumons de toute une ville, qui ne cesse de faire parler d'elle pour sa passion, parfois particulièrement débordante. Abdalaye, @Abdalaye91 sur Twitter, est aussi de cet avis : « Aucune autre équipe de suscite ça. On a maintenu un niveau de pression très important [...], et notre communauté de fans à travers tout le pays est la plus grande ». Il faut dire qu'à Marseille, la passion rime avec un poil de chauvinisme. Voire de folie, en fait, avec sa beauté et ses excès.

OM OL Mars 2018

Un Olympico mais un seul Olympique...

De nom, il y a plusieurs Olympiques en France. Mais entre ceux de Lyon et de Marseille, la rivalité est particulière. Et si on s'attarde sur les évènements des dernières années, on peut dire que c'est là un bel euphémisme (un comble, dans une partie de la France où les plus petits poissons pêchés font entre 1 et 2 mètres !). En terres marseillaises en tous cas, il n'y a qu'un seul Olympique, et l'Olympico n'existe que pour essayer de le rappeler (très péniblement et pas très souvent, il faut bien le dire !).

« C’est une rivalité qui a commencé à se développer lorsque Pape Diouf est arrivé à la présidence de l’OM, estime Abdalaye. Il y a eu pas mal de joutes verbales entre lui et Jean-Michel Aulas pendant tout son mandat [de 2005 à 2009, ndlr]. Ça a contribué à électriser les rapports entre les deux clubs ». Si le président lyonnais n'avait pas manqué de saluer avec respect son ancien adversaire lors de son décès en avril 2020, évoquant un homme « respectable et respecté », il est vrai que la relation entre les deux hommes était clairement emprunte de rivalité. À l'époque, Marseille était parvenue à dépasser l'OL au classement de l'élite française en 2008-09, après 7 années de titres lyonnais en Ligue 1, mais ce n'était que pour la deuxième place. Puis, la saison suivante, l'OM remportait enfin à nouveau le titre de Champion de France, avec l'OL pour dauphin. Loin de la rivalité du Derby ou du Classico, celle de l'Olympico est donc née d'une rivalité purement sportive, et se trouve être relativement récente.

Pape Diouf et JM Aulas

« Depuis que le PSG est sous pavillon qatari et que l’écart sportif s’est creusé, du point de vue marseillais, j’ai la sensation que Lyon est devenu le rival le plus honni » continue Abdalaye. Il faut dire que les bons sentiments marseillais à l'égard de l'OL sont réciproques, comme en témoigne par exemple la bagarre générale en mars 2018, après une victoire lyonnaise mémorable au Vélodrome (2-3). Si on en croit Maxime, « le championnat a besoin de ce genre de rivalité ». Pourtant, on se passerait évidemment de certains aspects.

Sur les réseaux sociaux mais aussi à travers des déclarations dans la presse, supporters, joueurs et dirigeants des deux camps ont désormais pris l'habitude de ne pas se rater. La mode du « penalty pour Lyon » (qui n'est pourtant pas confirmé par les faits, ni les statistiques) continue d'ailleurs de nourrir l'animosité qui peut parfois régner entre les deux clubs. Alors, Jean-Michel Aulas serait-il à la tête d'un vaste complot franc-maçonnique destiné à obtenir, pour l'OL, les faveurs du formidable arbitrage français et de la merveilleuse LFP ? Pas d'après Maxime en tous cas : pour lui, Aulas est le « boss en France », point barre. « Il a peut-être eu un sentiment d’impunité à un moment donné. Mais il s’est donné les moyens de pouvoir y prétendre ». Du coup, LFP ou OLFP ? « OLFP ! » nous dira Maxime, certainement soucieux de l'avenir du football français, qui n'en serait peut-être pas là où il en est aujourd'hui si Aulas avait - effectivement - été à la tête du foot français.

L'OL, un modèle non-avoué ?

Abdalaye est assez d'accord avec Maxime concernant Aulas : « beaucoup de supporters auraient aimé avoir un président avec autant de personnalité que Jean-Michel Aulas. Un président qui défend ardemment les intérêts de son club, qui est pleinement concerné et qui s’investit au quotidien ». Les Marseillais ne peuvent effectivement qu'envier en secret la réussite aulasienne, alors qu'ils continuent de demander (plus ou moins spectaculairement) le départ du président phocéen actuel, Jacques-Henri Eyraud. Au total, le football marseillais aura vu passer 33 présidents différents, dont le record de longévité est celui de Bernard Tapie avec 8 années passées à la tête de l'OM. À côté, Jean-Michel Aulas est président à Lyon depuis 1987, soit 33 années d'un règne fructueux qui a vu l'OL s'imposer comme un des plus grands clubs français.

Aulas Tapie

Bien au-delà de la présidence des deux clubs, c'est au niveau des projets, des structures, des résultats que l'OM souffre aujourd'hui de la comparaison avec l'OL, et l'étoile sur le maillot n'y change rien. Maxime, en toute objectivité, le confie : « Lyon sort de 20 très belles années quand l'OM a vécu plus de montagnes russes. La force de l'OL, c'est la constance : dans les résultats, dans les qualifs européennes, dans la sortie de cracks du centre de formation. Et aujourd'hui, la structure du club permet d'être plus serein, plus stable, et plus performant. Lyon fait tout mieux, ou presque, depuis 20 ans ». Abdalaye, lui, est surtout admiratif du centre de formation lyonnais, reconnu comme l'un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) de France : « L'OL a réussi à devenir incontournable dans son périmètre en récupérant les meilleurs éléments de la région et est parvenu à en hisser un certain nombre au plus haut niveau. Le bassin de population à Marseille est très important mais l’OM n’a pas réussi à l’exploiter ».

Sportivement, l'OM n'a pas à rougir de l'OL au regard du palmarès. Même en Ligue 1 où l'OL a marqué l'histoire du football français avec ses 7 titres consécutifs, l'OM s'en sort avec 9 titres. Sauf que presque 30 ans après la victoire marseillaise en Ligue des Champions, l'effectif de l'OM n'est plus exactement le même. Quant à l'OL, cette saison 2020-21 sans coupe d'Europe et les résultats mitigés des années 2010 ne doivent pas faire oublier la qualité de l'effectif actuel. Memphis, LA star du côté rhodanien, n'a par exemple pas d'équivalent aujourd'hui parmi les joueurs marseillais. Certains évoqueront Payet, mais Maxime le reconnaît sans difficulté, « Memphis a une meilleure mentalité. Après, footballistiquement, les deux peuvent être excellents ». Et finalement, comme le dit très bien Abdalaye, « en termes de profondeur d’effectif et de qualité globale, Lyon est supérieur. Il y a plus de matière pour performer ».

Si on ne va pas trop plaindre l'OM qui reste un rival qu'un Lyonnais préfère voir loin derrière au classement, on peut toutefois avoir un brin de compassion pour ses supporters. Maxime et Abdalaye, qui nous ont répondu avec respect et objectivité, sont la preuve que Gones et Phocéens peuvent encore parler football sans que personne ne finisse coulé dans le Vieux Port.

Deux Olympiques achetés, un 3e offert !

On aurait pu s'arrêter sur ces belles paroles et quitter la France du Sud à l'accent chantant, mais on a préféré faire un petit détour avant de continuer notre tour de France. À 100 kilomètres seulement de la cité phocéenne, à proximité immédiate des terres marseillaises, gare à ne pas finir dans la gueule des crocodiles ! Vous l'aurez compris, pour bien finir, nous allons faire une petite halte nîmoise, pour rencontrer d'autres « Olympiens »... moins atypiques mais tout aussi passionnés !

Nîmes OL 2020

L'arène nîmoise du football, le Stade des Costières, n'est de retour en Ligue 1 que depuis 2018. Et l'histoire du Nîmes Olympique n'est pas franchement liée à celle de l'OL. Mais plutôt que de « dire tout haut de ce que tout le monde pense tout bas » dans un stade vide à Monaco ou d'aller boire un verre avec Geoffrey Jourden à Montpellier, on a préféré rendre une petite visite à @Fleck_Scout, bien connu de la communauté lyonnaise sur Twitter. Grand suiveur de football et notamment de Lyon, son cœur n'en est pas moins nîmois : « Je pense qu'à Nîmes, on a une relation plus familiale avec le foot et le club. Par contre, le public nîmois est réputé pour être exigeant. On attend des joueurs avec des valeurs, des mecs prêts à crever sur la pelouse pour ce blason ». Décidément, le Sud rime avec passion. Cette passion n'empêche pas de la clairvoyance, et lorsqu'il s'agit de parler de l'OL, les mots sont élogieux : « D'un point de vue extérieur, je pense que Lyon est un modèle à suivre pour tout club qui veut se pérenniser en L1 et progresser. Même son développement à l'international est intéressant, que ce soit avec un club partenaire au Portugal, ou par ses contacts établis en Asie et en Amérique du Sud ». Et quand on lui demande ce que l'Olympique Lyonnais a dans le ventre, Fleck n'hésite pas : « Actuellement on retrouve un Lyon capable de lutter pour le titre, mais je pense que le club doit attirer un entraîneur de plus grande envergure pour passer un cap ». Si un Nîmois le dit...

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.