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Lopes ou la tradition de la capitale des goals à Lyon

Le 22.08.2019 par OL_ympique

Anthony Lopes incarne l'identité lyonnaise, mais aussi et surtout, la spécificité de son poste, qui est encore plus forte à Lyon. N'est pas gardien à l'OL qui veut...

L'Olympique Lyonnais a quitté le XXe siècle avec un gardien au sang chaud, un guerrier. Parfois trop peut-être, puisque Pascal Olmeta est licencié à la suite d'un accrochage avec un coéquipier en 1996. Il dégage alors parfaitement la fameuse hargne marseillaise à son arrivé à l'OL, lorsqu'il est poussé vers la sortie par l'arrivée d'un certain Fabien Barthez dans la cité phocéenne. Son départ prématuré laisse les Gones sans leur capitaine, un vrai leader. L'entrée dans le nouveau siècle va néanmoins faire oublier cette péripétie. Les années 2000 sont en-effet marquées par une Love Story dans les cages rhodaniennes. Une Love Story, si ce n'est désormais une tradition.

Bats-Coupet, un duo de choc pour commencer

La belle histoire démarre en 2000. Cette année-là, Cupidon n'est autre que Joël Bats. Il pose à Lyon ses valises en provenance de Châteauroux. Auparavant, il avait déjà entraîné le Paris Saint-Germain, l'équipe dans laquelle il a officié en tant que dernier rempart entre 1985 et 1992. Son arrivée est une sorte d'année 0, même si cela fait déjà 3 ans que Grégory Coupet a signé à l'OL. Après avoir lancé sa carrière pro à Saint-Étienne, le gardien français passe aux choses sérieuses. Et avec pour entraîneur spécifique cet homme de cœur et de caractère, il devient un gardien hors-pair, remporte les 7 titres qui font toujours la fierté des Lyonnais, et porte même le maillot flanqué du coq et de sa toute nouvelle étoile. Une réussite individuelle indéniable au sein d'un effectif solide et solidaire, un rempart protégeant les arrières d'un rouleau compresseur. Mais la belle-époque tient avant tout son nom de la nostalgie qu'elle inspire : Coupet passe la main à Hugo Lloris en 2008, une fois les 7 saisons victorieuses passées. La tradition des gardiens s'installe petit à petit, mais le club entre dans une période quelque peu moins enthousiasmante.

Lloris, le successeur

L’OL est allé chercher Hugo à l'OGC Nice, club de sa ville natale. Talentueux, il ne lui manque plus que l'expertise de Joël Bats pour devenir un grand gardien. Comme Coupet, il découvre alors le plaisir du niveau international en Bleu, grâce à des performances de haut niveau avec Lyon. Néanmoins, il n’y remporte qu'un seul trophée, celui de la Coupe de France en 2012. Assez pour finir son bout de carrière à l'OL sur une bonne note, et laisser un jeune portugais lui succéder. Ainsi, un successeur en appelle un autre, avec une volonté évidente d'avoir des cages toujours protégées, autant que possible.

Photo des gardiens de l'OL - Le Progrès

Lopes : quand la tradition prend racine

Anthony Lopes, formé au club, prend la place de titulaire du néo-Spurs dans les cages lyonnaises à partir de la saison 2013-14. Auparavant, c'est Rémy Vercoutre qui assure la transition. Éternel remplaçant à partir de 2002, il a vu défiler les titulaires à son poste, et a su dignement les remplacer à de rares occasions, dont la plus marquante a été la période de blessure de Coupet lors de l'exercice 2007-08. Comme une récompense, il est enfin le numéro 1, le temps d'une saison, lors de laquelle Lopes découvre le groupe professionnel. De son côté, le Portugais prend véritablement la place qui lui est destinée, et impressionne rapidement. Énergique, acrobatique, il est d'autant plus apprécié qu'il est un pur produit de l'académie. Il se verrait bien rester par amour pour le blason, tout comme les supporters qui veulent le garder à Lyon par passion.

En 2019-20, Lopes va disputer sa septième saison en tant que titulaire indiscutable, sur les 8 qu'il a passé dans l'équipe pro. Ceux de sa génération sont maintenant partis, certains sont même champions du monde. Lui reste, et est champion d'Europe. Lacazette, Tolisso, Umtiti remportent des trophées dans des grands clubs européens depuis leur départ. Lui continue d'essayer d'en remporter avec l'OL. Parti pour rester, il s'affirme chaque année un peu plus comme un portier aussi talentueux qu'attaché à son club. En 2018, il devient même le premier Gone d'Or du Café du Commerce. Il semble avoir passé un cap, avec en prime un nouveau coach spécifique, Gregory Coupet. Son caractère fort, voire sanguin sur les terrains s'est apaisé mais sa force de caractère, elle, est encore plus forte. Résultat : une régularité remarquable et remarquée lors de la saison 2018-19. Dans la continuité de Lloris, il brille sans que ses coéquipiers en fassent toujours de même. Pas de quoi enfiler une cape, mais assez pour être qualifié de très bon gardien.

Une tradition qui a de l'avenir ?

Joël Bats a laissé derrière lui une base exceptionnelle, et la récente relation entre Greg Coupet et Antho Lopes s'inscrit dans une continuité logique : on ne change pas une équipe qui gagne. Depuis 2000, Lyon est la « capitale des goals », surpassant toute concurrence à ce niveau. Même Vercoutre et dans une moindre mesure Nicolas Puydebois et Mathieu Gorgelin ont participé à cette tradition, puisque les remplaçants aussi ont leur part de responsabilité dans ce genre de grande réussite. D'un OL champion d'année en année à un OL en reconstruction, ce n'est pas un hasard si le club est resté à un niveau tout à fait satisfaisant en France et en Europe, du point de vue comptable du moins. Les gardiens lyonnais sont des socles, de vrais remparts, devant lesquels il faut bâtir pour gagner. Malheureusement, le talent de l'équipe ne suffit pas et l'héroïsme de son dernier rempart est parfois la seule satisfaction ; ce sentiment est d'autant plus fort depuis la fin du grand OL. 

Tandis que l'Olympique Lyonnais connaît un véritable chamboulement cet été (à l'aube d'une nouvelle saison qui doit être la première page d'un nouveau cycle avec un nouvel entraîneur, le retour de Juninho et tout ce qui s'en suit) Anthony est toujours là. Certes, sa prolongation semble poser problème, mais les tracasseries contractuelles ne concernent ni son talent, ni sa volonté, ni son leadership. Quant à l'arrivée de Ciprian Tatarusanu pour remplacer Gorgelin, elle est à priori problématique, le gardien roumain étant arrivé avec trop d'ambitions ou du moins pas de bonnes informations. Tous les clubs ont un taulier dans leurs buts, et celui de l'OL reste (pour l'instant) Lopes. Sylvinho, dans sa quête de maîtrise, appréciera certainement ses envolées miraculeuses à l'image de celle contre Angers lors de ce convainquant 2ème match de Ligue 1. Il appréciera par contre moins de le voir sur le devant de la scène, car sa rigueur tactique défensive doit amener Lyon à ne concéder que peu d'occasions. De même, il se pourrait que le coach brésilien souhaite que Lopes améliore son jeu au pied, au service du jeu, ce qui n'est pas vraiment de mise dans la tradition qui fait l'objet de cet article : à l'Olympique Lyonnais, quand on enfile les gants, on brille avant tout par les arrêts. 

La tradition va peut-être évoluer, et le gardien portugais pourrait malheureusement quitter le club l'été prochain si aucune proposition de prolongation n'est acceptée par ses agents. Cela relève néanmoins d'un avenir que personne ne connaît, et qui pour le moment va plutôt dans le sens d'une nouvelle grande saison de la part d'Anthony Lopes, avant peut-être la montée en puissance du jeune et prometteur Anthony... Racioppi !

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par OL_ympique, membre du Café du Commerce OL.