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Un départ d’Aulas, dernier espoir des supporters ? – L’Édito du lundi #2

Le 06.02.2023 par MatthiasT

Puisque l’OL a décidé qu’une semaine à deux matchs (de Ligue 1, bien sûr, le club rhodanien n’étant pas près de retrouver l’Europe) ne constituait pas un assez grand outrage à ses supporters, une conférence de presse de fin de mercato était organisée ce vendredi à Décines. De quoi permettre à Jean-Michel Aulas de s’enfermer dans des excuses et éléments de langage, que la désastreuse interview au Monde la semaine dernière avait déjà exposés.

Les raides pentes de l’OL Vallée

La retraite à 62 ans, c’est quand même mieux. Pour le visionnaire entrepreneur qu’était le président de l’Olympique Lyonnais, né en 1949 et qui cotise depuis ses 19 ans, elle aurait même pu être prise en 2009, au bout de 60 ans.

Voilà qui n’aurait sans doute pas - du moins pas entièrement - empêché Claude Puel de dilapider une fortune dans des échecs commerciaux. Mais cela nous aurait peut-être épargné le modèle du Full Entertainment, l'ère du bricolage post-déclin (qu’on croyait achevé à une stable 4e place de moyenne), les montagnes d’emprunts accélérant les cycles du trading de joueurs (ils sont désormais vendus après une petite année de performance en équipe A), et un enchaînement de mercatos sans un seul centime investi dans le sportif (le dernier, et c’est très léger, remonte à 2017, malgré la manipulation réitérée ce vendredi). Le Stade des Lumières a beau offrir de plus beaux revenus « jour de match » que Gerland à son pic, son coût a lié les mains de l’OL alors que le football entamait sa fuite vers l’avant.

C’est malheureusement la volonté d’entrepreneur-bâtisseur qui a maintenu l’OL dans les années 2000, pendant que le reste de l’industrie mettait l’argent sur le terrain. Même si cela ne nous dit pas, certes, comment l’OL aurait de toute façon pu encaisser les dépenses nécessaires pour suivre le PSG, alors que l’État français sabotait la concurrence à Canal + dans l’attribution des droits TV. Après tout, qu’est-ce qu’on en sait, nous ? Qu’aurions-nous pu faire différemment ?

On a demandé à Midjourney de générer pipeau de marque OL, puisque la boutique du club ne le propose pas encore en produit dérivé.

Solo de pipeau

Quoi qu’il en soit, en 2023, au-delà de toute uchronie, c’est à notre tour de déclarer que Jean-Michel Aulas n’est plus l’homme de la situation. Ses décisions ont fait manquer au club le tournant des années 2010 avant de le plonger dans le ventre mou pour au moins une bonne partie des années 2020. Et à mesure qu’interviews et conférences de presse s’enchaînent, aucun espoir n’est à tirer de sa communication.

Les mensonges se succèdent. Le n°6 pour lequel le club était censé casser sa tirelire est parti rejoindre le rayon des promesses non tenues. Il n’était, avec la 5e arrivée promise et le fameux mercato à 40 millions d’euros d’investissement, ô surprise, qu’un écran de fumée. Si l’on réunit tous les membres de la liste depuis le Mondialiste de 2018, on devrait pouvoir organiser un five.

L’aveuglement persiste. Ainsi continue-t-il d’accuser les réseaux sociaux tout en gouvernant avec l’obsession de ce qui s’y dit. Ainsi maintient-il un organigramme bancal où les deux figures de proue confirment le principe de Peter (pas Bosz, l’autre). Et l’on découvre avec hilarité que l’argument des x qualifications européennes consécutives connaît sa variante même pendant la troisième saison passée au-delà de la 7e place.

Les pirouettes ne suffisent plus. L’excuse de la mise en retrait pendant que Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom saccageait apparemment 30 ans de travail en deux petits exercices fonctionne assez peu en sachant que, bien qu’il n’ait pas été très bon, son pouvoir était relatif et que le déclin du club a surtout des causes financières.

Le président, qui soufflera sa 74e bougie le mois prochain, n’offre aux supporters de son club - ni dans sa direction, ni dans sa communication - aucun espoir de voir l’OL devenir autre chose qu’un anonyme du ventre mou de Ligue 1. Au point de se demander si John Textor ne ferait pas mieux de couper court à ce nouveau cycle de 3 ans. À moins que le serment d'une démission de Jean-Michel Aulas en cas de résultat égal ou inférieur à la 8e place ne soit pas un énième mensonge ?

À propos de l'auteur

Cet article a été rédigé par MatthiasT, membre du Café du Commerce OL.